Premier Sommet sur le e-commerce et la fintech

Le commerce électronique et la Fintech prennent des proportions importantes dans le monde, plus d’un quart du PIB mondiale vient de l’économie de la connaissance. L’Algérie ne peut échapper à cette transformation numérique. Un état des lieux, les entraves, mais aussi les perspectives du e-commerce et de la Fintech vont être débattus lors du premier Sommet « Algeria fintech et e-commerce » que va abriter le Centre international des Conférences (CIC) d’Alger les 18 et 19 février prochain.

Une présentation générale de cet évènement, dédié à toutes entités privées ou publiques faisant partie de l’écosystème de la technologie financière et du commerce en ligne, a été présentée hier lors d’une conférence de presse à Alger.  Mourad Mechta, fondateur de Guiddini (spécialisée dans la transformation digitale des PME qui offre des prestations orientées dans le E-commerce) qui organise ce premier Sommet, a affirmé que l’objectif étant de faire le bilan du commerce électronique en Algérie depuis l’adoption de la loi régissant cette activité en 2018. 

Il est surtout question de donner des solutions et de faire des suggestions qui seront par la suite communiquer aux autorités concernées afin de faire progresser la numérisation et le commerce électronique et la technologie financière.

 Soulignant l’essor qu’ont connu le e-commerce et l’e-paiement en Algérie après la crise sanitaire, Mourad Mechta a évoqué les obstacles rencontrés sur le terrain par les opérateurs dans l’exercice de l’activité du commerce électronique, qui entravent le développement réel d’une économie numérique développée, créatrice de richesses et d’emplois. Il a dans ce sens appelé à la nécessité de revoir le cadre juridique régissant l’activité, à même d’offrir des avantages et incitations aux opérateurs et ainsi introduire les gens qui travaillent dans l’informel dans un cadre légal. 

Le consommateur doit aussi être de la partie selon le fondateur de Guiddini. Il doit avoir une culture numérique pour se protéger des risques de piratage, des cyberattaques et l’exploitation des données personnelles. 

«Il faut œuvrer à créer une société numérique consciente», a-t-il précisé, affirmant que le e-commerce est une activité qui dépasse les frontières et l’option adéquate pour conquérir des marchés internationaux. Mais cela ne va pas se réaliser sans la mise en œuvre des conditions qui faciliteront l’exportation des marchandises et services, à travers la mise en place des outils de paiement adéquats, des sociétés de transports et de livraison et surtout sans avoir à passer par des mesures classiques, selon ses précisions. 

L’événement a ainsi pour objectif de participer au développement de l’activité e-commerce et le paiement en ligne en Algérie ainsi que de contribuer aux objectifs du gouvernement. Le choix de ces deux thématiques qui seront débattues par les experts durant ce Sommet est fait sur la base de leur importance dans le développement de l’économie numérique en Algérie, selon M. Mechti, lequel a souligné l’intérêt qu’accordent les autorités à la numérisation, les start-up, l’économie du savoir et l’implication des jeunes dans le développement de l’économie. 

La volonté politique de développer l’économie numérique qui prend des proportions importantes dans toutes les économies du monde a été également soulignée par l’expert en économie Hadef Abderrahmane qui est intervenu lors de cette conférence de presse, affirmant cependant que cette volonté a besoin d’actions sur le terrain.

«Plus d’un quart du PIB mondial vient de l’économie de la croissance. L’économie est passée dans une nouvelle ère, celle de l’économie basée sur la connaissance. Elle est en train de révolutionner tous les secteurs économiques », a-t-il indiqué, affirmant que l’Algérie a fait le pari là, celui d‘aller vers l’économie de la connaissance en utilisant tous les moyens surtout le facteur humain. Soulignant l’importance de ce genre d’événement, l’expert en économie a par ailleurs signalé l’essor de la Fintech. Des aspects qui seront pris, selon lui, dans la loi sur la monnaie et le crédit en préparation. 

« On parle du dinar numérique, des banques numériques, de l’industrie de paiement. Tous ces aspects vont être contenus dans cette nouvelle loi », a-t-il expliqué.

Le directeur de la promotion de l’économie du numérique au ministère de numérisation et des statistiques Fateh Eddin Kezzim, a de son côté affirmé que le e-commerce et la Fintech sont d’une importance capitale et constitues une urgence, citant l’adoption du dinar numérique qui est « une preuve de la volonté de se diriger vers cette transformation numérique même au niveau des finances».  

Au programme de ce premier rendez- vous organisé par Guiddini en partenariat avec GAAN et le GIE Monétique,  des conférences et des ateliers pratiques autour de différentes thématiques liées à la fintech, auquel  prendront part plus de 50 conférenciers, 100 exposants et plus de 2700 visiteurs.  L’événement est placé sous le parrainage des ministères de la poste et des télécommunications, de l’économie de connaissance et des start-up et micro-entreprises et celui de la numérisation et des statistiques.