Allègement des programmes scolaires : Syndicats et parents d’élèves applaudissent – Le Jeune Indépendant
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Nationale

Allègement des programmes scolaires : Syndicats et parents d’élèves applaudissent

Allègement des programmes scolaires : Syndicats et parents d’élèves applaudissent
Un cartable plus léger. 

Cela fait des années que les syndicats de l’éducation nationale et les parents d’élèves réclament la révision des programmes d’enseignement, notamment dans le cycle primaire. Une revendication qui devrait être concrétisée officiellement à partir de l’année scolaire prochaine, comme annoncé par le premier responsable du secteur, Abdelhakim Belabed.

C’est officiel. La révision des programmes sera lancée dès la prochaine rentrée scolaire au niveau du cycle primaire. La nouvelle a été annoncée et confirmée par le ministre de l’Education nationale, qui a fait part d’une réduction du nombre des matières à enseigner, avec un allègement du poids du cartable.

Une décision qui devrait venir en réponse à une ancienne revendication des syndicats du secteur et des associations des parents d’élèves. Pour ces derniers, revoir les programmes devrait être une priorité du secteur. Ils exigent, en effet, une instruction de qualité et réclament désormais un enseignement basé sur l’acquisition de connaissances utiles.

Les parents d’élèves ont toujours attendu ce déclic, qui serait le point de départ pour une école moderne. Ils aspirent à des établissements scolaires où les enfants pourront acquérir le savoir, et ce loin de toute forme de perturbation.

Pour Saliha Ghazibaouen, enseignante dans une école primaire à Boudouaou, dans la wilaya de Boumerdès, cette annonce a été favorablement accueillie par l’ensemble de la famille éducative car, a-t-elle dit, à chaque fois, on ne parle que de l’allègement du poids du cartable.

« Le fait de supprimer certaines matières est une bonne chose car c’est la surcharge des programmes et des horaires qui sont à l’origine de la déperdition scolaire », a-t-elle fat savoir. Selon elle, la surcharge des programmes est donc la principale contrainte des élèves. « Nos enfants ne fuient pas l’école mais le nombre de matières et de cours qu’ils doivent assimiler en un temps record est effarant », a précisé l’institutrice.

Le ministère de l’Education nationale, a souligné Fatiha Bacha, militante dans le domaine éducatif et présidente d’une association de parents d’élèves, annonce chaque année, à la veille des examens nationaux, des réformes concernant l’allègement des programmes scolaire du palier primaire mais, hélas, « à chaque rentrée scolaire, c’est le contraire qui se produit », a-t-elle regretté.

Contactée par le Jeune Indépendant, Mme Bacha a affirmé qu’« en tant que militante, depuis des années, nous avons constaté que les élèves, les enseignants et les parents sont à bout de nerfs à cause de la surcharge exceptionnelle des programmes d’évaluation et des changements non étudiés chaque année, lesquels ont engendré des conséquences néfastes dans le rendement pédagogique de l’élève ». Elle a ajouté que cela a conduit à l’explosion des cours payants pour tous les paliers.

Pour Mme Bacha, l’école algérienne doit revenir vers les vraies bases d’apprentissage, à savoir lire, écrire et compter. « Nous avons demandé une refonte radicale du système éducatif, en commençant par retirer certaines matières non essentielles. Nous devons revenir aux fondamentaux. A la fin du cycle primaire, l’élève doit savoir lire, écrire, et compter », a-t-elle déclaré. « Nous souhaitons amplement que la tutelle fasse d’abord un vrai bilan avant d’aller vers des réformes sérieuses, et ce en s’inspirant de ce qui se passe dans le monde », a-t-elle indiqué.

Mais pour effectuer ce changement, Mme Bacha a estimé que tous les acteurs de l’éducation nationale doivent être impliqués, à savoir les pédagogues, les enseignants, les syndicats d’enseignants mais surtout les associations de parents d’élèves.

L’allègement des programmes, une priorité

Pour les syndicats du secteur, la révision des programmes scolaires et la suppression de quelques matières devraient être une priorité. Le secrétaire général du Satef, Boualem Amoura, a estimé que cette décision est une bonne chose si le ministère décide de l’appliquer. « La décision des programmes et la refonte radicale du système éducatif ont toujours figuré parmi nos revendications. Nous avons demandé aussi la suppression de certaines matières non essentielles. C’est une très bonne chose si le ministère décide de l’appliquer, car c’est là l’une de nos demandes qui datent de plusieurs années. Nous avons demandé une refonte radicale du système éducatif, en commençant par retirer certaines matières non essentielles. Nous devons revenir aux fondamentaux. L’objectif de fin de cycle primaire étant de savoir écrire, lire et compter. Il faut réintroduire la dictée au primaire au lieu de leur bourrer le crâne avec des connaissances inutiles », a-t-il fait savoir.

Avec l’allègement des programmes, le ministère de l’Education parviendra à alléger le cartable. « La révision des programmes à lancer à la prochaine rentrée scolaire au niveau du cycle primaire concerne l’allègement des programmes et du poids du cartable, ainsi que la baisse du nombre de matières, celles liées à l’identité nationale étant intangibles », a précisé Abdelhakim Belabed lors d’une séance plénière à l’Assemblée populaire nationale, relevant que la révision des programmes scolaires a actuellement atteint un stade très avancé, dans le respect des référents religieux et national.

« Nous allons commencer par la 1re et 2e années. Nous allons réduire le nombre de matières. Certaines matières vont donc disparaître mais les matières touchant à notre identité, dont l’éducation islamique et la langue arabe, vont rester et seront dispensées au niveau de tous les cycles. Elles sont intouchables », a affirmé le ministre.

Selon lui, « la suppression de certaines matières pour certains niveaux n’est pas définitive puisque ces matières seront dispensées plus tard aux élèves, selon des outils bien étudiés. Cela a été décidé par des experts en pédagogie », a fait savoir M. Belabed.

Selon le ministre, le Conseil national des programmes s’attelle actuellement à la révision des programmes scolaires pour les adapter à la nouvelle ère que vit la société algérienne et aux avancées scientifiques et technologiques accélérées que connaît le monde. Cette révision est basée sur la feuille de route tracée par le ministère à l’effet de concrétiser les décisions et les orientations du président de la République, notamment en ce qui concerne l’allègement des programmes scolaires, l’apprentissage des langues étrangères, la réduction du poids du cartable et la révision du calendrier des examens.

L’autre nouveauté annoncée récemment par le ministre de l’Education, ce sont les inscriptions exclusives en ligne des élèves de la première année primaire. Les parents n’auront donc plus à se déplacer au niveau des établissements scolaires, a rassuré M. Belabed. Les inscriptions se dérouleront à distance avec zéro papier, et ce à partir du 2 mai prochain pour les enfants nés en 2018.

Il convient de rappeler que, sur instructions du Chef de l’Etat, ordonnées en juin 2023 lors d’un Conseil des ministres, le ministre de l’Education nationale, Abdelhakim Belabed, devait entamer une large consultation en vue de réviser le programme d’enseignement et de trouver des solutions au phénomène du poids du cartable.

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