Algérie-Turquie: L’argent n’a pas d’odeur – Le Jeune Indépendant
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Nationale

Algérie-Turquie: L’argent n’a pas d’odeur

Algérie-Turquie: L’argent n’a pas d’odeur

C’est au premier jour d’un sommet Turquie-Afrique qui se tient à Malabo, en Guinée équatoriale, du 19 au 21 de ce mois, que le président de la République turque, Recep Tayyip Erdogan, effectue une visite officielle en Algérie. Erdogan sera accompagné d’une importante délégation, composée notamment de plusieurs ministres, de parlementaires, de hauts fonctionnaires et des hommes d’affaires.

Hasard du calendrier ou coïncidence étudiée, le passage du chef d’Etat turc sera certainement l’occasion de greffer aux concertations de dimension bilatérale une discussion de fond sur les dossiers internationaux tels la situation en Syrie et la question libyenne. Des conflits à propos desquels Alger et Ankara sont loin de partager les mêmes points de vue.

Qu’apportera sur ce plan la visite d’Erdogan ? Message à décrypter lors d’une conférence de presse qui se tiendra à l’hôtel Sheraton aujourd’hui.

Bonnes relations économiques

Il n’y a rien à dire, les Turcs sont des partenaires reconnus et appréciés en Algérie. Il n’y a qu’à faire le bilan des échanges entre les deux pays ou établir le listing des projets et investissements turcs dans le pays dans les différents secteurs où le savoir-faire des descendants des Barberousse participe au développement local.

On les remarque dans la construction, l’industrie, l’engineering ou les services, les Turcs sont actifs et entreprenants et particulièrement disposés à s’adapter au marché algérien. Histoire commune oblige, de leur présence en Algérie ni coloniale à proprement parler ni définitive, les vieux cousins ottomans ne sont pas vraiment étrangers et entretiennent de très bonnes relations dans leur environnement professionnel et avec l’administration algérienne.

Signalons aussi que la Turquie demeure un client important du gaz algérien pour lequel un accord commercial doit être reconduit à la fin de l’année, malgré quelques exigences quant au respect des délais de livraison de la part de Sonatrach parfois en retard de quelques jours. Ces relations étroites et intenses facilitent bien entendu les relations entre les deux Etats mais, à un autre niveau, la Turquie d’Erdogan n’est plus aussi proche de l’Algérie quand il s’agit d’aborder les questions régionales ou internationales.

Politiques étrangères incompatibles

Membre de l’OTAN depuis 1952, la Turquie mène une politique étrangère qui n’est pas toujours compatible avec les positions de principe de la diplomatie algérienne.

On a pu le constater ces dernières années durant les printemps arabes où le pays de Mustapha-Kemal a semblé complètement acquis à ces révolutions de palais qui ont conduit à porter au pouvoir des extrémistes en remplacement de chefs d’Etat renversés par des mouvements populaires.

Le cas le plus flagrant étant le soutien d’Ankara aux frères musulmans en Egypte quand l’Algérie insistait sur la scène internationale pour qu’on n’interfère point dans les affaires intérieures de ces nations en ébullition. D’autres crises graves nourrissent des divergences entre la Turquie et l’Algérie, comme celle qui détruit chaque jour un peu plus la Syrie.

On aura noté aussi les reproches adressés aux Turcs par le général libyen Haftar au mois de juin dernier, qui incriminaient le représentant spécial du président turc pour la Libye, Emrullah Islert, et des agents qataris, accusés d’entretenir des contacts avec Omar al-Hassi et de soutenir activement les milices armées islamistes de Benghazi.

Une situation qui avait poussé le bras droit de Haftar, Mohamed el Hedjazi, à déclarer : « Tous les ressortissants de Turquie et du Qatar doivent quitter la Libye dans les 48 heures. Le compte à rebours a commencé la nuit dernière. »

La Turquie n’étant visiblement pas le meilleur allié extrarégional de l’Algérie pour ces épineuses questions internationales, saura-t-elle enfin écouter les enseignements d’Alger et modérer ces manœuvres qui l’empêcheront d’intensifier ses relations avec le continent africain qui n’accepte pas l’ingérence, encore moins les manœuvres de déstabilisation ?

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