Alger et Moscou, des forces stabilisatrices

Les signes ne trompent pas. La riposte iranienne contre l’attentat commis par l’entité sioniste contre son consulat à Damas est en train d’approfondir la ligne de fracture entre l’Occident intégral d’un côté et les pays émergents et le Sud Global de l’autre. Si le premier bloc s’est religieusement tu après l’attaque sioniste du 1er avril contre le consulat iranien à Damas, il s’est levé pour condamner d’une seule voix ce qu’il a qualifié d’attaque iranienne contre l’entité sioniste.
Le second bloc ayant condamné le forfait israélien, a déclaré comprendre la riposte iranienne tout en appelant toutes les parties à la retenue. C’est dans cette perspective qu’il faudrait comprendre la logique de la démarche russe et algérienne en direction des protagonistes directs et de ses partenaires stratégiques.
Plusieurs séquences expliquent la position stabilisatrice de l’Algérie et de la Russie. Alger qui ne cesse de déployer d’intenses efforts diplomatiques notamment au sein du conseil de sécurité de l’ONU, rappelle à l’Occident le droit des peuples à l’autodétermination, le respect de la souveraineté des pays ainsi que le respect des résolutions onusiennes bafouées par l’entité sioniste. La situation à Gaza se trouve au centre de l’action diplomatique algérienne dans l’optique de conduire à une cessation définitive du génocide perpétré par l’occupant sioniste depuis le 7 octobre 2023.
A Moscou, dès le 14 avril, le ministère des Affaires étrangères russe avait publié un communiqué qualifiant l’attaque de la République islamique d’acte de « légitime défense » à la suite de la frappe israélienne contre son consulat à Damas le 1er avril dernier. Une frappe que la Russie avait cette fois-ci « vigoureusement condamnée », rappelle le communiqué. Ainsi, les Russes affirment haut et fort qu’ils optent pour le respect de la légalité internationale qui condamne l’entité sioniste comme l’agresseur et non pas l’encense comme une victime selon le récit occidental.
Aussi, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères russe, Maria Zakharova, a sèchement répondu à l’ambassadrice sioniste à Moscou, Simona Galperine, qui a enjoint la Russie à condamner la riposte iranienne. « Simona, rappelez-moi quand Israël a condamné ne serait-ce qu’une seule frappe du régime de Kiev contre des régions russes ? Vous ne vous en souvenez pas ? Moi non plus. Mais je me souviens de déclarations régulières de responsables israéliens soutenant les actions de Zelensky », a-t-elle écrit sur son compte Telegram. Avant de rajouter : « Ces mêmes actions criminelles et terroristes des salauds de la rue Bankova (l’adresse de la présidence à Kiev, ndlr) qui, année après année, entraînent la mort de civils et la destruction d’infrastructures civiles ».
Le ton est fort et ne souffre d’aucune ambiguïté. Moscou condamne Tel Aviv autant ce dernier soutien Kiev. Pire, ce dernier affiche une position philo-sioniste sans ambages. « Le bruit des drones Shahed, outils de terreur, est le même dans le ciel du Moyen-Orient et de l’Europe », a déclaré dans un message publié le 14 avril sur le réseau social X, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, pour condamner ce qu’il qualifie d’attaque iranienne contre Israël.
En effet, en grand agitateur de l’opinion publique, Zelensky, et en guise de raccourci, fait le parallèle entre la situation en Ukraine depuis deux ans, et celle de l’entité sioniste aujourd’hui. C’est donc le David ukrainien et israélien face au Goliath russe et iranien. Le raccourci est efficace pour jouer à l’éternelle victime à l’instar de l’entité sioniste qui a fait de l’holocauste un grand fond de commerce. La même politique du chantage pratiquée par Netanyahu et Zelensky.
Autre séquence, la conversation téléphonique entre le président russe Vladimir Poutine et son homologue iranien Ibrahim Raïssi. Le Président russe a plaidé pour que toutes les parties fassent preuve de retenue et ne permettent pas un nouveau cycle de confrontation, lourd de conséquences catastrophiques pour la région. À son tour, le Président iranien a noté que les actions de Téhéran étaient « forcées et limitées », tout en soulignant que l’Iran n’avait aucun intérêt à une nouvelle escalade des tensions.
La cause profonde de l’escalade au Moyen-Orient est le conflit palestino-sioniste non résolu, ont constaté les deux dirigeants. D’ailleurs, les Présidents russe et iranien ont confirmé les approches de principe de la Russie et de l’Iran en faveur d’un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza.
Troisième séquence. A Alger, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov a réitéré la convergence de vue entre l’Algérie et la Russie sur de nombreux dossiers, notamment celui du Moyen-Orient, d’autant plus que les deux pays siègent au Conseil de sécurité. D’ailleurs, Bogdanov a mis en exergue le « respect mutuel » et « la grande coordination politique » entre les deux pays, d’autant que l’Algérie, a-t-il dit, est « membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies », soulignant « la volonté des dirigeants russes de continuer à développer ce partenariat ».
La quatrième séquence s’est déroulée au Caire. Le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi s’est entretenu avec Sergueï Narychkine, le chef du renseignement extérieur russe selon un communiqué de la présidence égyptienne. La réunion a porté sur les moyens de parvenir à la stabilité au Moyen-Orient, compte tenu de la crise à Gaza et de l’escalade des tensions régionales, surtout après le dernier épisode irano-sioniste.
Ces convergences s’expliquent par le fait que la Russie insiste à chaque fois sur les normes et les principes universels devant régir la vie sur la scène internationale. Cela démontre le rôle stabilisateur de Moscou contrairement aux pratiques déloyales et criminelles des Etats-Unis et de leurs proxys : l’entité sioniste au Moyen-Orient et l’Ukraine en Europe. Cela renseigne surtout sur les accointances entre Kiev et Tel Aviv et leurs pratiques génocidaires contre les populations du Donbass et celle de la Palestine occupée.
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