Causes, solutions et impact : La migration africaine vers l’Europe en débat
Un séminaire national sous le thème « Migration africaine vers l’Europe : causes et solutions », a eu lieu, jeudi dernier, à la faculté des sciences politiques à l’université Alger 3. Les experts qui ont pris part à cette rencontre ont débattu sur ce phénomène et son impact sur la région maghrébine, nord-africaine et méditerranéenne.
Ismail Debeche, professeur à la faculté des sciences politiques à l’université Alger 3, a ainsi mis en avant les principales causes qui engendrent ce flux humain de l’Afrique vers l’Europe. Il s’agit, selon lui, de l’absence d’une stratégie efficace du développement local contribuant à contenir ce phénomène.
A ce propos, il a souligné que l’approche algérienne dans ce sens se focalise sur le développement local, loin de toute intervention militaire poussant les individus à fuir leurs pays.
En outre, il a expliqué que la migration africaine est vue par des Européens « en tant que fait relativement positif vu que la tranche jeune est beaucoup moins nombreuse en Europe, ce qui n’est pas le cas de l’extrême-droite (européenne), qui dénonce ce phénomène et veut se débarrasser des immigrants à tout prix, et ce malgré la situation humanitaire et sécuritaire dans leurs pays d’origine », a souligné Ismail Debeche.
Il a également affirmé que « l’Algérie a pu diminuer efficacement le phénomène de l’immigration clandestine, notamment à travers des stratégies locales qui consistent à encourager les jeunes à réaliser leurs propres projets et à aider financièrement ceux qui sont au chômage ».
De son côté, le président du comité scientifique organisateur du séminaire, Fateh Chibani, a fait savoir que l’Algérie est passée ces dernières années d’un pays de transit à un pays d’accueil pour les migrants issus notamment des pays du Sahel. « La diplomatie algérienne a été active dans ce sens, à travers la mise en place des accords de réinstallation des réfugiés de ces pays », a-t-il ajouté.
Les intervenants, issus des différentes universités du pays, ont mis l’accent sur les différentes problématiques liées à ce sujet, à savoir l’augmentation des prix des aliments à cause de la guerre russo-ukrainienne, le rôle de l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes (Frontex) dans ce paysage, ou encore l’impact des facteurs climatique sur le fléau de l’immigration.
Il convient de rappeler que l’Algérie a prévu la mise en place d’une instance nationale dédiée à la question de la migration clandestine, et ce pour une meilleure prise en charge de ce phénomène, selon les déclarations du directeur général des affaires consulaires et de la communauté nationale à l’étranger au ministère des Affaires étrangères, Rachid Meddah. L’approche algérienne de lutte contre la migration clandestine est une « approche humaine », et le pays mobilise d’importants moyens en amont et en aval pour contrer ce phénomène, selon le même responsable.