Wilaya de Tizi Ouzou : Plus d’argent pour un faible rendement
Toujours plus d’argent et toujours un faible rendement dans le secteur de la Santé au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou. Rien que dans le cadre du programme antérieur à l’année 2005, le montant alloué à cet effet était de 78 85I 000,00 DA.
Pour le programme 2005 – 2009, l’enveloppe financière mise sur la table par l’Etat était d’un montant de 11 415 86I, 000, 00 DA. Et pour le programme allant de 20I0 à 20I4, l’Etat a signé un chèque dont le montant porte sur 4 429 000 000,00 DA, soit un total de 15 923 712 000,00 DA. Même dans les pays développés comme les USA, l’Allemagne, le Canada, l’Etat ne met pas autant d’argent sur la table.
Et nonobstant ces sommes faramineuses, la santé dans la wilaya de Tizi Ouzou reste toujours dans un état de déréliction. A l’issue du conseil exécutif de wilaya réservé à ce secteur, Abdelkader Bouaghzi a retenu le principe d’une tenue d’une réunion dans les tous prochains jours pour tous les acteurs de la santé afin de faire un diagnostic et identifier les véritables facteurs responsables de l’inertie du secteur de la Santé.
Rien qu’au niveau du CHU Nedir Mohamed, la prise en charge du malade est loin d’obéir aux normes requises malgré la mobilisation du personnel médical et sa volonté de bien faire. Le DG du CHU, Dr Dziri, a expliqué que le nombre de patients pris en charge par ses équipes médicales dépassent de loin les normes.
« Et étant notre mission de soigner les malades, nous ne pouvons que prendre en charge tous les patients orientés vers notre établissement, lesquels arrivent à partir de nombreuses wilayas du pays », a assuré le Dr Dziri, il a réfuté catégoriquement certaines allégations portées contre le CHU qu’il dirige, notamment en ce qui concerne la négligence dans la prise en charge du patient.
Abordant la fameuse question de radiologie, le premier responsable du CHU Nedir Mohamed a affirmé que trois médecins radiologues sont affectés au service de radiologie alors que les besoins réels de ce service sont de 8 médecins radiologues. Sur ce point, il y a lieu de rappeler que le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, a fait la promesse d’assurer l’affectation de ces 8 médecins radiologues, ce nombre qu’il finit par le porter à 5 avant de le porter encore à 3. Mais un seul médecin radiologue y a été affecté.
S’agissant de financements nécessaires pour le fonctionnement du CHU de Tizi-Ouzou, son DG a assuré que pour cette année 20I4, le montant du budget est de 2. 800. 000. 000, 00 DA. Pourtant, dans certains cas la famille médicale du CHU de Tizi Ouzou doit rougir de honte.
Il n’est pas rare effectivement qu’on demande au patient de faire certaines radios à l’extérieur et à ses propres frais.
C’est le vice-président de l’APW en personne,
M. Klalèche, présent à la séance des travaux, qui a porté cette observation. Le Dr Dziri a tenté de rejeter cette allégation. Il est allé même jusqu’à dire que ce sont des allégations basées sur des rumeurs malsaines. « J’ai moi-même assisté à cette pratique », répliqua sèchement le vice-président de l’APW avant d’ajouter : « Beaucoup de patients ne peuvent faire face aux dépenses que nécessitent ces radios et je persiste à dire que de telles pratiques sont contraires à la déontologie médicale ! ». Le wali a décidé d’une réunion qui sera consacrée entièrement au secteur de la Santé.
Pour sa part, le directeur de la santé de la wilaya a dressé un tableau des plus reluisants concernant la carte sanitaire de la wilaya de Tizi-Ouzou.
Hélas, son rapport n’impressionna personne. C’est la réalité du terrain qui le contredit. Le directeur de la santé de la wilaya s’est borné à donner des chiffres en matière d’infrastructures d’ensemble dont celles mises sur pied et gérées par le privé qui participe à la couverture médicale avec un dispositif de I3 établissements hospitaliers. On retiendra à ce titre que I0 EHP sont implantés à Tizi Ouzou ville, 0I implanté à Draâ Ben Khedda, 0I à Mekla et 0I à Boghni ».
Le rapport de la direction de la santé de la wilaya n’a pas mentionné cependant les prix des prises en charge médicales de ces EHP. Une simple opération d’accouchement coûte 70.000 DA.
Une opération d’appendicite en coûte autant sinon plus. Les cliniques privées sont faites pour les malades jouissant d’une grande aisance financière. Et pour couronner le tout, même au sein des cliniques privées, l’accueil du patient et sa prise en charge commencent à faire défaut à présent. Tout compte fait, seules de profondes réformes peuvent améliorer les prestations de nos hôpitaux, et ce aussi bien publics que privés.