Ukraine: Prochain lâchage de Zelensky par Washington ? – Le Jeune Indépendant
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Ukraine: Prochain lâchage de Zelensky par Washington ?

Ukraine: Prochain lâchage de Zelensky par Washington ?
Un dialogue inévitable

Alors que les Etats-Unis semblent se résigner à un dialogue avec la Russie à propos de l’Ukraine, le 10 janvier 2022, le pape François s’est engagé sur une pente glissante sur ce même dossier. Le souverain pontife, et au lieu de prôner l’apaisement et la paix, invite les Ukrainiens à une polarisation cultuelle et culturelle contraire au contexte général relatif aux fêtes de la nativité et du nouvel an, ainsi qu’à la nouvelle donne géopolitique qui a vu les différents protagonistes de la question ukrainienne, Américains et Européens, comprendre que le temps est venu de s’assoir à la table des négociations avec les Russes afin d’amorcer une désescalade. Le grand perdant dans cette affaire, le président Volodomyr Zelensky, apôtre antirusse et belliciste invétéré qui n’a tenu aucune de ses promesses électorales.

Lors de son traditionnel message de Noël, suivi de la bénédiction «Urbi et orbi», le pape François a appelé, samedi 25 décembre, au «dialogue» face à la tentation du «repli sur soi». De belles paroles empreintes de générosité si ce n’était la partialité du message pontifical concernant la question ukrainienne. En effet, le pape François a déclaré «Sois la lumière et le soutien de ceux qui croient et œuvrent, même à contre-courant, en faveur de la rencontre et du dialogue, et ne laisse pas les métastases d’un conflit gangrené se propager en Ukraine».

Le bémol dans cette affaire c’est la position de l’église par rapport à l’Ukraine. Si 1% de la population de ce pays adhère au catholicisme latin, dont le chef est le pape de Rome, 65,4% sont orthodoxes. Cela veut dire que le pouvoir du pape sur les fidèles en Ukraine est quasiment nul. De plus, François parle de «métastases d’un conflit gangréné». Le souverain pontife, supposé avoir un pouvoir plus religieux que politique, aurai dû aborder la question de l’unité de l’église orthodoxe en Ukraine plutôt que de s’immiscer dans les affaires politiques et diplomatiques.

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En effet, au plus fort de la tension antirusse en 2014, le pouvoir politique ukrainien a fait basculer l’église orthodoxe d’Ukraine du patriarcat de Moscou vers celui de Constantinople. Ce coup de force religieux a exacerbé davantage les tensions entre Moscou et Kiev, et c’est peut-être là le terrain de prédilection du pape au lieu des affaires politiques. A moins que celui-ci entend emboiter le pas à son prédécesseur Jean-Paul II et son rôle dans le démantèlement de l’Union soviétique et du bloc de l’Est !

Poker menteur pour Kiev ?
Il semblerait que les Américains las par les surenchères ukrainiennes deviennent plus réceptifs aux mises en garde de la Russie. Ainsi, des représentants américains et russes prendront part le 10 janvier à des discussions sécuritaires, a annoncé  le lundi 26 décembre un porte-parole de l’administration du président américain Joe Biden.

Une réunion devrait par ailleurs avoir lieu le 12 janvier entre la Russie et l’Otan, avant des discussions plus larges, le lendemain, entre des représentants russes, américains et de plusieurs pays européens, a ajouté le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.

Biden ou le temps des remises en cause sur l’Ukraine

«Quand nous nous assoirons pour discuter, la Russie pourra mettre ses inquiétudes sur la table, et nous mettrons aussi sur la table nos inquiétudes à propos des activités russes», a dit le porte-parole, qui a refusé d’être nommé et qui a précisé qu’aucune décision sur l’Ukraine ne serait actée sans Kiev. Est-ce le début d’un lâchage de Zelensky et de son équipe ?

Le fait de parler de décision que ne serait prise sans consulter le gouvernement ukrainien sous-entend justement qu’il y a préalablement des décisions actées entre Washington et Moscou et qui attendent d’être rendues publiques à l’occasion de plus larges arrangements entre les deux parties, lors d’une réunion Russie-Otan.

Volodomyr Zelensky doit méditer le sort de son homologue afghan Ashraf Ghani qui a fui Kaboul l’Eté dernier laissant la place aux Talibans qui ont repris le pays en main avec la bénédiction de l’administration Biden. Celle-ci est en passe de devenir spécialiste en lâchage en plein vol de ses alliés.

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Kiev qui a joué au vassal pour se rapprocher de Washington et de Bruxelles (UE et Otan) a hypothéqué son avenir avec son puissant voisin de l’Est, la Russie. Les pouvoirs qui se sont succédés à Kiev après le coup de force de l’Euromaïdan, ont tous joué la carte américaine et atlantiste exacerbant ainsi les tensions avec la Russie en parfaite contradiction avec les arrangements américano-russes des années 1990 stipulant que l’Otan ne se rapprocherait pas des frontières russes. Après avoir consenti l’adhésion des pays baltes et de l’ex-bloc de l’Est, Moscou refuse catégoriquement de voir l’Ukraine et la Géorgie faire partie de l’alliance atlantique.

A Kiev justement, on continu d’entretenir une illusion de nationalisme antirusse pour plaire aux Occidentaux. Ainsi, selon le secrétaire du Conseil de sécurité national ukrainien, «le président russe Vladimir Poutine veut détruire l’Ukraine et rétablir l’URSS». «Pour nous, la menace existe chaque jour, peu importe le nombre de troupes» déployées par Moscou, a expliqué Oleksiy Danilov, secrétaire du Conseil de sécurité ukrainien, lors d’un entretien à l’AFP.

«Poutine ne parviendra pas à ses fins car en cas d’offensive russe, toute la société, militaires et civils opposera une résistance», a estimé Oleksiy Danilov. «Nous allons protéger notre pays. Point final».

Ce dernier a cependant minimisé le risque d’une escalade imminente, précisant que, selon les estimations de Kiev, le nombre de soldats russes autour de l’Ukraine n’avait que légèrement augmenté, de 93.000 en octobre à environ 104.000 actuellement. «Nous ne voyons pas d’accumulation critique», a-t-il noté.

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A l’évidence, ni l’Union européenne et encore moins les Etats-Unis ont intérêt à voir la situation dégénéré en Ukraine. Pour les premiers, il y va de la sécurité de l’UE de points de vu sécuritaire, migratoire et énergétique. Un embrasement dans ses marges orientales signifierait certainement un flux migratoire qui rappelle les cortèges de réfugiés Irakiens, Syriens et Afghans. L’Europe a déjà un avant-gout avec le problème des réfugiés entre la Pologne et la Biélorussie. Et outre les questions sécuritaires au sens propre du terme, l’Europe risque de greloter de froid si l’approvisionnement en gaz russe se trouve hypothéqué. L’UE a évite aussi un durcissement des sanctions car elle a compris que la poursuite hostile vis-à-vis de Moscou a conduit à un retour de flammes marqué par la perte du marché russe en ces temps de crise sanitaire.

Spectacle ou vrai bellicisme?

Il n’est pas exclu aussi qu’un éventuel conflit armé servira de terrain à des groupes terroristes notamment ceux qui ont des comptes à régler avec la Russie à l’instar des djihadistes Tchétchènes qui avaient déjà rejoint les rangs de la légion Georgienne en Ukraine et Al Nosra en Syrie ainsi que les groupes paramilitaires pronazis depuis 2014.

Le grand perdant sera sans nul doute le président ukrainien. Ce dernier s’est écarté de ses promesses électorales et des aspirations de son peuple en matière de retour de la paix avec la Russie dont il a fait un objectif majeur dans sa campagne électorale et lors de son discours d’investiture.

Les Ukrainiens qui ont placé leur confiance en Zelensky espéraient un retour de la paix avec la Russie ainsi qu’une réconciliation avec elle, une relance économique, une justice qui fait reculer la corruption et la mainmise des oligarques sur les leviers de commande du pays. Le mandat de Zelensky risque de se terminer sans justice, sans relance économique et surtout avec un désastre sur la question de la paix avec la Russie.
Le conflit avec la Russie sert à l’évidence d’alibi et faux fuyants pour le président ukrainien pour cacher sa débâcle durant son mandat. Pourrait-il le faire éternellement ? Pas si sûr !

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