Rentrée scolaire : Le casse-tête de la surcharge des classes
La prochaine rentrée scolaire risque d’être très difficile. Le retour au système d’enseignement habituel va certainement faire ressortir l’épineux problème de surcharge des classes.
Les parents d’élèves, les enseignants et les syndicats affichent leur appréhension et tirent la sonnette d’alarme. Pour y faire face et réduire le nombre d’élèves par classe, des mesures urgentes ont été prises par le ministère de l’Education nationale.
Outre les retards que connaît la réalisation de certains nouveaux établissements scolaires, le problème de la surcharge des classes va se poser avec acuité pour la prochaine rentrée. Contrairement aux vœux de tous, il y a une forte probabilité que 40 élèves, voire plus, s’entassent dans une classe. Une capacité qui dépasse les normes. D’ailleurs, certains enseignants appréhendent la prochaine rentrée scolaire, sachant parfaitement que leur mission ne sera pas si simple.
Ce phénomène, qui tend à s’éterniser, n’est pas sans susciter l’indignation des responsables du secteur, des enseignants et des parents d’élèves.
Le secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef), Boualem Amoura, s’attend à ce que la surcharge des classes soit plus importante cette année, car le nombre de recalés aux examens du BEM et du bac est, selon lui, énorme puisqu’il atteint presque 50 %.
Contacté par le Jeune Indépendant, M. Amoura a fait savoir que le problème de la surcharge des classes préoccupe sa formation syndicale depuis des années. Il n’exclut pas d’avoir des classes bondées d’élèves. « Ce phénomène ne date pas d’aujourd’hui.
C’est un problème récurrent qui se pose à chaque rentrée scolaire, avec acuité dans certaines wilayas. Nous l’avons toujours dénoncé », a-t-il déclaré, précisant que la majorité des élèves recalés seront repris, alors que dans certaines wilayas, les classes sont déjà surchargées, ce qui va compliquer davantage la situation, notamment avec l’arrivée des nouveaux élèves aux classes de 4e année moyenne et de terminale.
Le premier responsable du Satef a ajouté que la crise de la surcharge de classes s’étendra au cours de la prochaine année scolaire dans le cas où les directions de l’éducation, au niveau de toutes les wilayas, ne reçoivent pas les nouvelles infrastructures de base, à savoir les établissements ainsi que les annexes. « Etant donné qu’ils sont obligés de fournir une place pédagogique pour chaque élève, ils seront amenés à recourir au bricolage et ne pas penser à trouver de vraies solutions à la problématique. Ce qui est principalement représenté dans l’exploitation des ‘’classes mobiles’’ ou ce qu’on appelle ‘’les classes rotatives’’, notamment dans les cycles moyen et secondaire », a-t-il indiqué.
Amoura a fait savoir que les responsables du secteur ont également décidé d’utiliser les classes des écoles primaires vacantes pour les élèves du collège, mais aussi de solliciter les directeurs de wilaya de la jeunesse et des sports ainsi que ceux de la formation professionnelle pour leur céder des locaux.
Pour le SG du Satef, le problème de la surcharge des classes aura des conséquences sur la pédagogie. « L’enseignant aura du mal à dispenser son cours et à terminer le programme d’une part, et les élèves auront du mal à assimiler les cours d’autre part. Malheureusement, le seul souci du secteur est de garder les élèves dans des établissements scolaires et ne pas les mettre à la rue, sans pour autant se soucier de la qualité de l’enseignement », a-t-il regretté.
En revanche, et à travers des instructions données aux directeurs de l’éducation, le département de Belabed a appelé à la réduction du nombre d’élèves dans les classes, prévoyant une série de mesures pédagogiques et structurelles.
La priorité sera accordée, en premier lieu, aux classes de 4e année moyenne et de 3e année secondaire en raison du taux de redoublement.
Les directions de l’éducation au niveau national ont commencé à mettre en place des mesures concrètes en vue de réunir les conditions favorables pour la réussite de la prochaine rentrée. Un plan d’action efficace sera développé pour faire face au problème de la surcharge des classes. A cet égard, des instructions ont été données aux directeurs des établissements scolaires, tous paliers confondus, pour la prise de mesures portant réduction du nombre d’élèves en classe. Il s’agit, en premier lieu, de former des groupes d’élèves selon le système d’enseignement ordinaire.
Les chefs d’établissements scolaires sont également exhortés à suivre un plan d’action qui comprend un ensemble de procédures et de mesures proactives pour parvenir à l’intégration du plus grand nombre possible d’élèves, et ce afin de les protéger de la déperdition scolaire.
Toujours dans le cadre de cette démarche, des instructions sont aussi données pour trouver obligatoirement des solutions adéquates à même d’assurer une place pédagogique pour chaque élève. Les directeurs ont été autorisés à recourir aux classes mobiles, en plus de l’utilisation rationnelle de toutes les infrastructures éducatives vacantes et disponibles.
