Le Centre RFK accuse le Maroc de crime prémédité
Le Center Robert F. Kennedy pour la Justice et les droits de l’Homme (centre RFK) a accusé le Maroc de crime prémédité, suite à la mort sous la torture d’un militant sahraoui détenu dans une prison marocaine.
« Lors de sa détention, le prisonnier politique sahraoui, Hassan El Ouali, aurait été sujet à des actes de torture et il a été reporté qu’il fut pendu au plafond et électrocuté à plusieurs reprises », a indiqué hier la présidente du centre RFK, Mme Kerry Kennedy, dans un communiqué signé conjointement avec Santiago M. A. Canton, directeur exécutif du Programme des droits de l’homme du même centre.
Elle a aussi dénoncé l’enterrement non autorisé de ce prisonnier politique.
M. El Ouali, décédé le 27 septembre dans un hôpital militaire à Dakhla au Sahara occidental occupé, était un membre actif du mouvement proindépendance et un militant engagé contre la torture et les mauvais traitements infligés par la police marocaine, relève la même source.
El Ouali était gravement malade, à cause d’une grève de la faim et des mauvais traitements médicaux administrés à la prison sous autorité marocaine, ajoute-t-elle, soulignant que « ce n’est qu’après beaucoup d’insistance de la part de sa famille et de ses proches que M. El Ouali fut transféré à l’hôpital, où il plongea dans un coma fatal peu après son transfert ».
Le militant sahraoui purgeait une peine de prison « pour avoir prétendument participé à une manifestation illégale » selon les autorités coloniales marocaines, précise le centre RFK.
« Malgré de nombreuses demandes de la part de la famille d’El Ouali pour accéder aux rapports médicaux et d’autopsie afin de connaître les circonstances exactes de sa mort, les autorités marocaines ont décidé l’enterrement d’El Ouali le 6 octobre sans le consentement ou même la présence de sa famille », déplore Mme Kennedy.
« Le fait que la famille d’El Ouali n’a pas été autorisée à réclamer la dépouille ne font que renforcer ces abus », a-t-elle dit, exhortant le gouvernement marocain à « enquêter sur les présumés mauvais traitements généralisés contre les prisonniers et de s’assurer que la dignité des détenus dans les prisons marocaines est protégée ».
Le centre RFK cite, à cet égard, Juan Mendez, le rapporteur spécial aux Nations unies sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants qui relève que « les prisons du Sahara occidental occupé sont surpeuplées et que la torture y est une pratique courante utilisée aux fins de réduire au silence et de punir les dissidents politiques ». Le conflit au Sahara occidental est le plus vieux en Afrique.
Les Sahraouis luttent pour leur indépendance du colonialisme marocain depuis 1975. L’ONU avait conclu à la tenue d’un référendum d’autodétermination du Sahara occidental, faisant suite au cessez-le-feu de 1991 entre le Maroc et le Polisario et les accords de Houston en 1996 entre les deux parties, consacrant l’indépendance du territoire occupé.