Le célèbre journaliste Saâd Bouokba a été condamné à trois sans de prison avec sursis, ce jeudi soir, par le tribunal de Bir- Mourad Rais à Alger dans l’affaire qui l’opposait au ministère des moudjahidine et la famille du défunt ancien président  de la république Ahmed Ben Bella (1962-1965) pour « diffamation et atteinte aux symboles de la révolution »

Durant l’audience qui s’est déroulée dans une salle archicomble, le procureur de la république avait requis une peine de cinq ans de prison ferme et une amende de deux millions de dinars à l’encontre de l’ancien chroniqueur des quotidiens « Echaab », « El-Khabar » et « Echorouq ».

Quant à Abderrahim Rahaoui au propriétaire de la chaine « visions » qui a diffusé l’entretien de Bouokba a écopé d’une année de prison avec sursis. La cour a ordonné la fermeture définitive de la webTv et de la saisie de son matériel.

La famille Ben Bella, qui s’était constituée partie civile avait fini par retirer la plainte contre le journaliste Bouokba, 80 ans, provoquant une suspension de l’audience. Durant les plaidoyers, Bouokba avait présenté ses excuses à la fille du président Ben Bella présente au tribunal, pour les propos incriminés dans l’entretien qu’il a accordé à la chaine « Visions ».

Le journaliste avait laissé entendre durant cet entretien que l’ancien président avait détourné une partie des fonds du FLN, accumulés durant la révolution (1954-1962) , en citant  un livre de François Genoud, un ancien banquier suisse.

Le ministère des Moudjahidine a maintenu quant à lui la plainte. Bouokba a été défendu durant ce procès par un collectif de 35 avocats.