Sommet tripartite à Tunis : Vers la création d’un nouveau pôle régional – Le Jeune Indépendant
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Nationale

Sommet tripartite à Tunis : Vers la création d’un nouveau pôle régional

Sommet tripartite à Tunis : Vers la création d’un nouveau pôle régional

La relance d’un bloc régional maghrébin commence à prendre forme. L’idée a fait son chemin et a fini par s’imposer et se concrétiser. Aujourd’hui, la capitale tunisienne abrite un mini-sommet tripartite, réunissant les présidents algérien Abdelmadjid Tebboune, tunisien Kais Saied et le président du Conseil présidentiel libyen Mohamed Younes El-Menfi.

Cette rencontre est déjà qualifiée d’un excellent cadre de concertation et de coopération entre des Etats d’une région stratégique, longtemps victime de la léthargie et de la paralysie de l’Union du Maghreb arabe (UMA), et dont les instances sont dans un coma profond depuis une trentaine d’années. D’ailleurs, l’Afrique du Nord est la seule zone en Afrique qui ne dispose pas d’un cadre de réunion, de concertation ou d’organe qui puisse formuler des positions communes sur des dossiers internationaux ou sur des questions touchant directement la zone proprement dite, comme l’émigration clandestine et ses conséquences, la criminalité transfrontalière, la sécheresse et les changements climatiques, ainsi que les crises sanitaires.  

Devant ce blocage, les dirigeants de ces trois pays ont proposé cette nouvelle formule, qui répond dans l’urgence aux attentes des peuples concernés. Pour l’Algérie, il fallait impérativement combler le vide, créé par une invisible « dissolution de facto » de l’UMA. Une première réunion a été tenue en marge du sommet des pays exportateurs de gaz, au début de mars à Alger. L’accord prévoit la tenue régulière d’un sommet tripartite tous les trois mois, en alternance entre les capitales.

Un communiqué de la présidence tunisienne, publié avant-hier sur les réseaux sociaux, indique que la visite du président Tebboune en Tunisie s’inscrit « dans le cadre de la participation à la réunion consultative maghrébine qui réunit les dirigeants des trois pays du Maghreb ».

A l’ordre du jour, les questions d’intégration économique et de renforcement de la coopération dans divers domaines, outre l’échange d’analyses, de points de vue et de visions sur toutes les questions internationales et régionales d’intérêt international. Il convient de souligner que ce rendez-vous se tient à un moment où la région est caractérisée par des conflits entre des puissances internationales et des rivalités dangereuses pour la stabilité et la paix.

La création ou la renaissance de ce cadre est devenue une nécessité absolue dans un monde secoué par l’émergence de tensions géopolitiques et économiques qui s’inscrivent dans la durée et par des bouleversements sociopolitiques et sécuritaires, notamment avec les nouveaux périls terroristes qui menacent les fondements des Etats modernes et leurs autorités. 

Partout à travers le monde, on assiste, depuis quelques années, à un remodelage des stratégies multipolaires, à la naissance d’alliances et de blocs économiques, politiques, militaires et même financiers et monétaires. L’intégration économique est un objectif fondamental dans toutes les politiques futures des gouvernements de pays proches sur le plan géographique.

Dans un monde en pleine mutation et faisant face à des défis de toutes sortes, la région du Maghreb souffre ainsi de ce déficit structurel et organisationnel. Il fallait créer un nouvel espace économique et politique, prélude à une vraie intégration régionale nord-africaine, dont le potentiel est riche sur tous les plans. 

Cette zone peuplée par près de 70 millions de personnes possède d’immenses réserves en hydrocarbures et en matières premières, des ressources halieutiques non négligeables, un tissu industriel et manufacturier en pleine expansion et une agriculture de plus en plus performante, ainsi qu’une importante ressource humaine dans tous les domaines. Malgré des aléas dans les financements des projets et leur réalisation dans les délais, ces pays affichent une respectable infrastructure dans les transports routiers, aériens, maritimes et ferroviaires.

C’est dire les grandes potentialités de cette région favorisant une intégration économique plus rapide et le développement des échanges commerciaux et des services. Un partenariat gagnant-gagnant dans cet espace intégré et en expansion aura des répercussions positives sur le progrès et la croissance. L’exemple le plus édifiant de cette stratégie est celle de la mise en place des zones franches dans les zones frontalières, comme celle qui viennent d’être instaurées par l’Algérie avec la Mauritanie, et prochainement en Tunisie, en Libye et avec le Mali et le Niger.

 

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