Mécontents de leur statut particulier : Les chercheurs permanents sollicitent Tebboune
Pas moins de 549 chercheurs permanents dans différentes universités et autres centres de recherche du pays ont exprimé leur déception quant au nouveau statut particulier publié récemment au Journal officiel. Ils appellent le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à intervenir pour satisfaire leurs revendications et améliorer leur situation socioprofessionnelle.
Dans une lettre adressée au Président Tebboune, les chercheurs permanents ont fait part de leur déception de leur statut particulier qui est, selon eux, en deçà de leurs aspirations. Pis encore, ils estiment que ce dernier entrave leur travail de chercheurs académiques. « La raison est que nous n’avons pas été impliqués dans l’élaboration de ce texte, qui encadre notre carrière professionnelle et sociale », expliquent les signataires du document.
C’est pourquoi ils demandent au chef de l’Etat de prendre en considération leurs revendications pour enrichir le statut du chercheur permanent afin d’améliorer leurs conditions socioprofessionnelles. Ils réclament la révision du statut particulier et du régime indemnitaire, la valorisation de la recherche scientifique et la facilitation du travail des chercheurs.
Pour les signataires du document, la recherche scientifique contribue à « améliorer la qualité de notre vie et à apporter des solutions aux défis auxquels nous sommes confrontés dans divers domaines ».
Cependant, regrettent-ils, la situation actuelle des chercheurs permanents ne leur permet pas d’exercer au mieux leur noble profession au service du pays et ne leur permet pas de se consacrer à la créativité, qui est la base de la recherche scientifique. « La nouvelle loi organique n’a pas suffi à répondre à nos besoins. Au contraire, elle ignore nos demandes, restreint notre liberté professionnelle, académique et gèle le potentiel du chercheur permanent », dénoncent-ils.
Les revendications des chercheurs permanents tournent essentiellement autour de la nécessité de les soutenir dans leur recherche, et ce en allouant un budget plus important aux projets de recherche scientifique « afin que notre pays, l’Algérie, soit au rang des pays développés », expliquent-ils.
Ils estiment nécessaire de donner aux centres de recherche la possibilité de proposer des projets de doctorat en fonction de leurs orientations et de leurs capacités, passer de l’évaluation annuelle des chercheurs à l’évaluation des projets de recherche selon leur calendrier spécifique et fournir tous les moyens pour leur réalisation.
Les chercheurs permanents exigent l’ouverture du dialogue sur la question de l’affectation de chercheurs permanents au mentorat d’entrepreneurs et de start-up, ainsi que l’augmentation de la durée et du budget des formations et des stages à l’étranger. Ils réclament aussi « une augmentation réelle » de leurs salaires, et ce, disent-ils, par la révision de leur salaire de base et une révision complète de leur régime indemnitaire, en augmentant la valeur de la prime de créativité et de la prime de qualification scientifique et en ajoutant de nouvelles primes telles que la prime de danger et la prime de publication internationale.
Par ailleurs, les signataires du document réclament l’activation du congé scientifique et l’extension du congé annuel avec la création de congés trimestriels. Ils appellent à la nécessité de réduire le temps de travail hebdomadaire et de créer un système hybride entre le travail en personne et le travail à distance, tout en supprimant tous les obstacles administratifs liés au mouvement des chercheurs permanents dans leur cadre universitaire naturel et économique, ce qui leur permettra, notent-ils, de trouver un équilibre entre les tâches de recherche, d’enseignement et celles d’économie.
