Puma, Coca, McDonald’s, Carrefour, ces groupes effrayés par la campagne « BDS » visant Israël – Le Jeune Indépendant
-- -- -- / -- -- --


Monde

Puma, Coca, McDonald’s, Carrefour, ces groupes effrayés par la campagne « BDS » visant Israël

Puma, Coca, McDonald’s, Carrefour, ces groupes effrayés par la campagne « BDS » visant Israël
Des marques au service d'Israël

Entre autres lecteurs qui ont feuilleté, ce mardi, le journal « La Provence », les services de communication du groupe Carrefour et le service de presse de l’ambassade d’Israël en France. Selon toute vraisemblance, la dircom du plus grand distributeur hexagonal et le service de presse de la chancellerie israélienne ont dû lire et relire l’article annoncé en ‘’une’’.

Entre une tribune en gras dédiée à la démission contrainte de la première ministre française Elisabeth Borne et une oreille attristée pleurant la mort du ‘’Kaiser’’ Frantz Beckenbauer, une autre oreille sautait aux yeux des communicants de Carrefour et des diplomates israéliens en poste à Paris. « Soutien aux Palestiniens : ces Marseillais qui boycottent Carrefour ».

Certes, ce n’était pas un motif suffisant pour enclencher la communication de crise, mais ça valait la rédaction d’une note de presse destinée à la direction du Groupe et à l’ambassadeur israélien et son staff.

Ce n’est pas la première fois que « BDS » — Boycott, désinvestissement et sanctions visant Israël — imprime les colonnes d’un journal dans un pays occidental. Mais ce n’est pas tous les jours que le sujet s’étale sur une page entière.

« En soutien aux Palestiniens, ils (allusion aux Marseillais) désertent les magasins Carrefour », titrait le journal sur toute la largeur de la page 5. Depuis le début de la guerre à Gaza et ses résonances en France, c’est la première fois qu’un média français — numéro un sur Marseille et la région de Provence — s’attarde longuement sur le sujet au moyen d’un reportage in situ.

« Largement relayé sur les réseaux sociaux » au plus fort des frappes israéliennes contre la bande de Gaza, un appel au boycott a visé directement Carrefour. Selon le récit circonstancié du journal marseillais, le collectif par qui le boycott est arrivé pointe un motif : le contrat conclu par le pionnier — en 1963 — du concept d’hypermarché en France et une société israélienne.

« Ce qui est dénoncé en premier lieu, c’est un contrat conclu en mars 2022 avec la société israélienne Electra Consumer Products et sa filiale Yeinot Bitan. Un contrat qui doit permettre à Carrefour d’ouvrir des magasins dans les colonies illégales et participer ainsi à la spoliation des terres palestiniennes », explique à « La Provence » Juliette Grégoire, l’une des animatrices de la campagne BDS en France.

Ce mouvement a été lancé en 2005 par des ONGONG Une organisation non gouvernementale (ONG) est une association à but non lucratif, d'intérêt public, qui ne relève ni de l'État, ni d'institutions internationales palestiniennes. Au commencement, ses initiateurs voulaient en faire un vecteur associatif pour contraindre Israël à respecter le droit international et les résolutions des Nations unies. Mais «BDS » a fini par muter en une campagne à la dimension planétaire, poussée en cela par les dommages de ‘’Plomb durci’’ (‘’Cast Lead’’), l’offensive militaire de grande ampleur lancée par Israël contre la bande de Gaza entre fin décembre 2008 et la mi-janvier 2009.

Implanté également en France depuis 2009, le mouvement « BDS » donne des frayeurs à Israël. Très tôt et avant qu’il ne fasse tache d’huile, le gouvernement israélien s’est lancé dans une opération coup-de-poing. Objectif clairement revendiqué : ‘’criminaliser’’ le mouvement « BDS » dans lequel l’etat-major Israélien voit une ‘’menace stratégique’’.

Le mouvement né occident

Tout au long des trois derniers mois, nombre de soutiens israéliens qui se sont relayés sur les plateaux TV français s’en sont pris avec véhémence aux boycotteurs. Propriété de Bernard Tapie au soir de sa vie avant d’être racheté, en août 2022, par le Franco-Libanais Rodolphe Saadé, armateur à la tête de CMA-CGM — un des leaders mondiaux de l’affrètement maritime —, « La Provence » a envoyé une journaliste et un photographe pour prendre le pouls du mouvement.

Le journal ne s’est pas contenté de parler du seul boycott de Carrefour, mais a choisi de braquer les projecteurs sur le mouvement de boycott dans son ensemble. Il s’agit bien un ‘’outil de pression’’ mais il n’est pas ‘’contre les juifs, ni la société israélienne’’, rappelle en citant un passage consigné dans la charte de « BDS ».

Micro-trottoir à l’appui, « La Provence » cite Assina, une cliente habituée à faire ses courses à Carrefour Grand Littoral, magasin qui trône dans le 15e arrondissement depuis 28 ans. « Il y a considérablement moins de monde qu’avant », dit-elle.

« Cette enseigne ne verra plus mon petit charriot », assure Lila, autre cliente de cet espace. Selon Juliette Grégoire, « #BoycottCarrefour » a été récemment le hashtag « le plus tweeté pendant quelques heures ».

Dans l’Hérault, le département voisin de l’ouest, l’écho de ce hashtag « a même pris la forme d’une manifestation dans un établissement du groupe », précise le journal. Il n’en fallait pas plus pour que la direction du groupe réagisse pour calmer et rassurer : « Le groupe Carrefour n’exerce aucune activité directement en Israël. Le contrat de franchise existant est limité au territoire d’Israël et exclut la présence de tout magasin à l’enseigne Carrefour dans les territoires occupés où aucun magasin Carrefour n’est présent. »

Le mouvement « BDS » en France était d’autant plus motivé dans sa dénonciation de l’accord de Carrefour avec la société israélienne que la campagne internationale n’est pas sans résultats.

En atteste, se réjouit l’une des animatrices du mouvement en France, ‘’la victoire’’ remportée sur Puma, la société allemande spécialisée dans la fabrication d’articles de sport. Il y a un mois, la marque au carnivore qui avait chaussé le roi Pelé au mondial mexicain (1970), avait annoncé la résiliation de son contrat de parrainage de la Fédération israélienne de football.

Un mois plus tôt, la maison mère du groupe McDonald’s s’est senti obligée d’arroser les rédactions d’un communiqué afin de se défendre contre les dommages collatéraux de colis alimentaires envoyés aux militaires israéliens. Teneur du communiqué officiel : « Toutes les initiatives de nos Master franchisés locaux ont été prises de manière indépendante sans le consentement ni l’approbation de McDonald’s ».

Veuillez activer JavaScript dans votre navigateur pour remplir ce formulaire.

Cet article vous-a-t-il été utile?

Cet article vous-a-t-il été utile?
Nous sommes désolés. Qu’est-ce qui vous a déplu dans cet article ?
Indiquez ici ce qui pourrait nous aider a à améliorer cet article.
Email
Mot de passe
Prénom
Nom
Email
Mot de passe
Réinitialisez
Email