Pénétrante autoroutière Tizi Ouzou – Est-Ouest: Après dix ans d’attente, le chantier enfin sur la table

La pénétrante autoroutière reliant Tizi Ouzou à l’autoroute Est-Ouest sera, encore une fois, au cœur des discussions cette semaine, à l’issue d’une réunion urgente convoquée par le ministère des Travaux publics et des Infrastructures de base. Lors d’une visite d’inspection, à Tizi-Ouzou, Abdelkader Djellaoui a annoncé la tenue, « dès la semaine prochaine », d’une réunion intersectorielle, rassemblant l’ensemble des acteurs impliqués dans ce chantier stratégique lancé en 2014.

Cette initiative intervient dans un contexte marqué par un retard chronique et des surcoûts importants pour le Trésor public, transformant ce projet de 48 kilomètres en sempiternelles difficultés structurelles de gestion des grands travaux publics en Algérie.

Plus de dix ans après son lancement, la pénétrante de Tizi Ouzou accuse encore un retard considérable : seule une portion de 5 kilomètres a été mise en service lors de la visite du ministre, tandis qu’une trentaine de kilomètres restent à achevés.

Pour Abdelkader Djellaoui, ces dysfonctionnements ne relèvent pas d’un manque de financement. « L’Etat accompagne pleinement ce projet, a-t-il déclaré, mais il pâtit d’une accumulation de contraintes administratives, techniques et organisationnelles ».

Le ministre a dressé un constat des plus amers : « Toutes les pénétrantes reliant les wilayas à l’autoroute Est-Ouest sont touchées par des retards similaires, souvent causés par l’absence de pragmatisme, de rigueur et de transparence. »

Cette réunion constitue donc une occasion pour clarifier les responsabilités de chacun et remettre de l’ordre. Face à ces dérives, déjà dénoncées à maintes reprises par l’administration de la wilaya ainsi que par les élus de l’APW, de nombreux observateurs considèrent la réunion intersectorielle annoncée pour cette semaine comme « décisive ».

Abdelkader Djellaoui a exprimé son souhait de voir toutes les données techniques, financières et organisationnelles mises « sur la table », afin de déterminer précisément les causes des blocages et d’établir un calendrier réaliste. Il va sans dire que l’entreprise turque chargée de la totalité du projet, qui a demandé un prolongement des délais, devra également présenter des explications pour justifier « son inertie ».

L’objectif est d’assainir le pilotage du projet, instaurer un mécanisme de suivi rigoureux mais, surtout, d’identifier les responsables de cette situation ubuesque.