Marches à Alger et dans plusieurs wilayas
Pour le troisième vendredi consécutif depuis la reprise du Hirak à l’occasion de son deuxième anniversaire, plusieurs milliers d’Algériens ont battu le pavé dans les principaux boulevards et rues de la capitale, appelant un changement profond et réel, ce venfredo sous le regard vigilent des centaines de policiers mobilisés pour encadrer les manifestants.
Depuis les premières heures de la matinée, Alger était comme chaque vendredi sous haute surveillance. Des barrages de la gendarmerie et de la police nationale ont été mis en place sur les principaux accès vers la ville, réduisant fortement la mobilité .
A Alger centre, le dispositif de sécurité était aussi important que les semaines précédentes. Des policiers antiémeutes, avec casques, boucliers et matraques à la main ont bloqué, véhicules à l’appui, l’accès au tunnel des facultés, celui de la trémie de la rue Hassiba ben Bouali et le Boulevard Zighout Youcef, ainsi que l’esplanade de la Grande poste, devenus des lieux emblématiques pour les manifestants. La montée du boulevard de l’ALN vers la rampe Tafourah était également bloquée à la circulation.
Vers 13h, un dispositif sécuritaire important était déployé aux alentours de la mosquée Errahma, endroit emblématique du Hirak.
Le calme qui régnait au moment de la prière, était interrompu de temps à autre par le bruit des hélicoptères survolant les lieux où se rassemblent d’habitude les manifestants. Dès la fin de la prière, un premier cordon policier était déjà mis en place au niveau de la bouche de métro de la rue Khalifa Boukhalfa afin d’empêcher les protestataires de rallier la rue Didouche Mourad.
A 13h55, et après plusieurs de minutes de bousculades de part et d’autre, le nombre grandissant de la foule a réussi à forcer le passage pour lancer le début de la 108è marche depuis le 22 février 2019, date du départ de la flamme du mouvement de contestation pacifique, chassant du pouvoir le président Abdelaziz Bouteflika après 20 ans de règne controversé.
Après une journée de 8 mars historique, où des centaines de femmes ont investi les rues, réaffirmant leur engagement et leur attachement aux revendications du mouvement de protestation populaire, elles ont également répondu présentes et en nombre ce vendredi.
Une vingtaine de minutes après, une marche imposante est arrivée de l’autre côté, de Bab El oued, remontant la rue Khemisti en passant par la rue Asselah Hocine pour arriver jusqu’à la Fac centrale.
Plusieurs autres centaines de partisans du Hirak ont afflué de la rue Hassiba, scandant les slogans du Hirak « Le peuple veut un changement radical », «Algérie libre et démocratique » et « le peuple veut un Etat de droit ».
Répondant aux questions du Jeune indépendant, Omar Merine, un jeune doctorant, a affirmé que lui et ses amis sont dans la rue pour montrer que «le peuple Algérien n’est pas divisé ».
«Le Hirak ne va plus s’arrêter jusqu’à ce que toutes nos revendications soient appliquées », a déclaré Hasna, jeune maman de deux enfants, participant à la marche à Alger.
Il convient de signaler que des journalistes habitués du hirak ont été pris à partie par des manifestants derrière le lycée « De La Croix » en contrebas de la rue Pasteur avant d’être secourus par les policiers tandis que des arrestations ont eu lieu dans quelques villes.
Des marches ont aussi eu lieu dans d’autres wilaya à l’instar d’Oran, Bordj Bouarreridj Constantine, Mascara, Bel Abbes, Tiaret, Bouira, Sétif, Batna, Msila, Guelma, Mostaganem, Jijel, Oum El Bouaghi, Oued Souf, Ouargla, Ain Beida, Annaba, Tizi-Ouzou, Bejaia et Aflou, selon les correspondants du Jeune Indépendant.
