Constantine : Le lait en sachet à 50 DA
Il est des fois des facteurs convergents qui font qu’une situation soit exploitée à foison. Une bonne occasion, dirions-nous, pour des commerçants « avertis » de faire dans la surenchère.
Profitant d’une panne au niveau de l’unité de production de lait d’une des laiteries en activité dans la wilaya de Constantine, « Numidia « en l’occurrence, des revendeurs de lait ne manquent pas l’occasion de s’emparer quotidiennement du produit sorti des autres laiteries et de le proposer aux habitants de la Cité jusqu’à deux fois son prix, soit 50 dinars l’unité.
Les habitants des cités El-Bir, Daksi ou encore certains quartiers du centre-ville ont pour beaucoup été contraints de se rabattre sur le lait de vache pour les moins récalcitrants. Pour certains, la « vache « a, ces jours-ci, mauvaise réputation.
Les rumeurs infondées au demeurant, sont en effet colportées ici et là sur la mauvaise qualité de la denrée de vache en raison notamment de l’épidémie de la fièvre aphteuse, bien que des communiqués du département de l’Agriculture ne cessent de rassurer les consommateurs sur la « comestibilité « du lait de vache contrôlé par les services agricoles. Et, sachant que la boîte de lait pasteurisé reste excessivement chère pour les petites bourses, beaucoup de citoyens se rabattent alors sur le seul produit à leur portée « le sachet » cédé pourtant entre 30 et 50 dinars.
Les détaillants usurpateurs s’emparent de la denrée en « accostant « en route les camions frigorifiques devant desservir les quartiers de la Cité des Ponts pour s’accaparer du produit, bravant parfois la législation et même les règles les plus élémentaires de son stockage. D’ailleurs, il n’est pas rare de rencontrer des Constantinois se plaindre, et ce depuis quatre jours, de la mauvaise qualité du lait en sachet souvent fermenté en raison du non respect de la chaîne de froid rompue au moment de son acheminement par des moyens le moins que l’on puisse dire rudimentaires.
Le lait constitue, faut-il aussi le rappeler, une denrée indispensable aux fabricants des crèmes et glaces. Ces derniers, dont l’activité se limite parfois à la seule saison estivale, n’hésitent guère à le reprendre plus cher. Et du coup plusieurs commerces ne se voient livrer la denrée qu’un jour sur trois où sont carrément privés. La Direction de la Concurrence et des Prix, semble de son côté incapable d’agir pour l’instant dans la mesure où cette pénurie rassure-t-on est passagère.
Toutefois, et, selon un cadre de la Laiterie à l’origine de cette carence, il est fort probable que la fabrique reprenne sa production habituelle aujourd’hui dans la mesure où, nous a-t-il précisé, le problème technique semble avoir été résolu.