Apc Aïn Defla : «Le P/APC ‘’bad boy’’ doit tomber»
Rien ne va plus au sein de l’APC de Zeddine, petite localité qu’on croyait paisible relevant de la daïra de Rouina, dans la wilaya d’Aïn Defla.
A se fier aux correspondances diverses émanant notamment des élus qui dénoncent les agissements du président de l’Assemblée populaire communale (APC), une commission d’enquête s’impose, dans l’urgence, pour mettre fin à une gestion scandaleuse. Zoom sur les griefs reprochés au P/APC de Zeddine.
P/APC ou « bad boy » ?
Les missives adressées au wali d’Aïn Defla se suivent, se répètent et rajoutent, à chaque fois, de nouveaux éléments rocambolesques pour illustrer la méthode « far west » que le P/APC de Zeddine applique à l’Assemblée populaire communale qu’il dirige pour affirmer son autorité. La lettre signée par une douzaine de membres de ladite Assemblée, datée du 3 juin 2014, renseigne sur le degré atteint en matière d’abus de pouvoir et de dépassements.
On peut y lire que le premier magistrat de la commune menace, intimide et violente tous ceux qui s’opposent à sa gestion. Avec des « mises en demeure, des suspensions de rémunération… » comme moyens coercitifs. Et pour confirmer le tempérament autoritaire de l’édile municipal, le wali a appris que le P/APC en question dégaine son arme (de service ?) et la dépose sur la table à portée de main, en guise d’avertissement pendant les réunions.
Abus de pouvoir
C’est qu’il entend faire ce qu’il veut, le chef élu de Zeddine ! La plainte du 8 juillet 2014, rédigée encore une fois par des élus, rapporte que le P/APC a privé de nombreux citoyens nécessiteux du couffin du ramadhan en fonction de considérations politiciennes.
Il aurait ainsi puni les proches ou parents d’élus qu’il n’apprécie pas, en sanctionnant des veuves, des orphelins et plusieurs foyers aux revenus modestes pour les remplacer par des bénéficiaires plus aisés… Opération vindicative s’additionnant à une rétention des salaires, comme l’a signalé au premier responsable de la wilaya l’écrit du 07 juin dernier. En déplorant qu’aucune réponse ni aucune réaction aux précédents courriers de dénonciation n’ait été émise de la part des services de l’administration centrale.
Favoritisme et dilapidation
En se penchant sur les dénonciations ayant froissé le P/APC, qui aurait décidé de réprimer les membres de l’Assemblée, il y a plus d’une raison d’attirer l’attention du wali : « Favoritisme dans l’attribution de marchés publics au bénéfice d’une cheftaine d’entreprise, M. K. dont l’entreprise aurait été black-listée ; dissimulation de cahiers des charges pour empêcher la libre concurrence ; manœuvre causant des troubles graves dans la corporation des entrepreneurs et bloquant la réalisation des projets de développement. » Par ailleurs, le P/APC est accusé de ne pas respecter les délibérations de l’APC, voire de les contredire en accordant, par exemple, des permis de construire contre l’avis défavorable de l’Assemblée ou en gelant la signature de permis à ceux qui y ouvrent droit.
Autre grief contre la gestion dudit chef de l’exécutif communal, la consommation exagérée de bons de carburant. Une autre dépense démesurée pour la réparation et l’entretien du parc roulant, des factures diverses « gonflées », l’ingérence dans les travaux de la commission d’évaluation des offres, des emplois fictifs… Pour autant, la demande d’intervention urgente adressée au wali n’aurait connu aucune suite.
Dérives dangereuses
C’est probablement le silence des autorités centrales qui a encouragé ce « P/APC singulier » dans l’escalade des outrages contre la République. La lettre du 30 avril 2014 mettait en garde le wali quant à l’audace sans limite du P/APC. Il y est question de manipulation de jeunes poussés à fermer le siège de l’APC contre la résistance des élus à son autoritarisme.
Puis, cerise sur le gâteau, on découvre que le plus haut responsable de la commune utilise le pompage et la distribution de l’eau d’Ouled Djillali pour exciter la grogne citoyenne, détournant des citernes d’eau vers son poulailler privé… En plus de licenciements abusifs et de congés accordés à l’électricien de la commune au moment où l’APC en a particulièrement besoin. Ses collaborateurs condamnent et se démarquent de ses fabulations au sujet de projets de gaz de ville, de réfection de routes ou d’autres promesses qui n’ont jamais été ni inscrits officiellement ni même à l’ordre du jour. Un P/APC mauvais gestionnaire et bonimenteur, selon leurs dires.
Le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales saisi
Les élus protestataires ont fini par saisir le ministre de l’Intérieur et des Collectivités Locales le 17 août dernier par une correspondance rendant compte des manipulations flagrantes que le P/APC de Zeddine réserverait aux délibérations de l’APC souveraine. Il y a eu l’exemple de l’affichage d’une liste de bénéficiaires de logements sociaux associée à une liste de membres de l’APC, document ancien et ne correspondant pas à cette opération, pour faire croire à leur implication. Tripatouillage qui en dit long sur le climat qui règne au-dessus du siège de l’APC de Zeddine, daïra de Rouina, dans la wilaya d’Aïn Defla. Nous avons essayé de prendre langue à plusieurs reprises avec le P/APC objet de toutes ces dénonciations. En vain. Quid du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales ? Des indiscrétions laissent entendre que le couperet serait sur le point de tomber. Le P/APC de Zeddine ne devrait plus sévir impunément, s’il s’avère que les accusations de son staff politique sont fondées.