Victime d’un AVC : Hocine Aït Ahmed est rentré chez lui
Hocine Aït Ahmed, la grande figure historique et politique du mouvement national, est sorti hier matin de l’hôpital, à Lausanne, après avoir été admis samedi dernier suite à un malaise cardiaque. Un proche du leader historique de la Révolution a révélé que Hocine Aït Ahmed est rentré chez lui et « récupère bien ».
Le leader historique et président d’honneur du FFS, a été victime d’une série d’accidents vasculaires cérébraux (AVC) ayant affecté notamment le centre de la parole, selon un bulletin de santé transmis par la famille Aït Ahmed.
Agé de 88 ans, son état de santé est marqué par la série d’AVC sans latéralisation qu’il a subie l’année écoulée, consécutifs à des troubles du rythme cardiaque (infarctus en 1999 avec fibrillation auriculaire) ayant affecté en particulier le centre de la parole, selon le bulletin de santé lu par le premier secrétaire national du FFS, Mohamed Nebbou lors d’une conférence de presse animée hier au siège du parti au terme de la réunion de son Conseil national.
Dans une déclaration, le conseil national du FFS a confirmé que Hocine Aït Ahmed a été hospitalisé samedi dernier dans un établissement de santé à Lausanne suite à un accident vasculaire cérébral. Cette instance affirme avoir pris connaissance « avec une profonde émotion » cette triste nouvelle, contenue dans le message de vœu accompagné du bulletin médical du président d’honneur, Hocine Aït Ahmed, transmis par sa famille à la direction du parti.
« Nous vous transmettons pour la nouvelle année 2015 ainsi qu’à l’occasion du Mawlid ennabaoui et de Yennayer, tous les vœux de Hocine Aït Ahmed, qui aurait tant voulu pouvoir vous les exprimer directement. Agé de 88 ans, son état de santé est marqué par la série d’accidents vasculaires cérébraux (AVC) sans latéralisation, qu’il a subie cette année écoulée.
Ces derniers (AVC), consécutifs à des troubles du rythme cardiaque (infarctus en 1999 avec fibrillation auriculaire) ont affecté en particulier le centre de la parole », écrit donc la famille, tout en rassurant qu’il est traité en conséquence par ses médecins à Lausanne.
Ce message a été envoyé à la direction du parti dans la journée de samedi. « Le Conseil national assure la famille de son soutien et de son réconfort, en souhaitant affectueusement un prompt rétablissement et une longue vie à notre cher président », est précisé dans la même déclaration. Comme nous l’avons déjà rapporté, Hocine Aït Ahmed a quitté aujourd’hui son lit d’hôpital pour se reposer chez lui, avec les membres de sa famille. Son état de santé, bien que fragilisé davantage par cet AVC qui lui a fait perdre l’usage de la parole, reste stable.
Le leader du FFS qui est également un homme politique et révolutionnaire, est actuellement traité par ses médecins à Lausanne (Suisse) où il est établi. Aït Ahmed l’un des chefs de la glorieuse Révolution de libération nationale s’était retiré de la vie politique depuis 2012 en quittant la direction de son parti, le FFS après 49 ans de règne. Il s’était établi en Suisse depuis juillet 1992 juste après l’interruption du processus électoral ayant donné la victoire à l’ex-FIS-dissous. Hocine Aït Ahmed est malade depuis plusieurs années.
Ce qui l’a d’ailleurs contraint à arrêter sa carrière politique, en passant le flambeau aux jeunes lors du 5e congrès du parti tenu en 2013. Aït Ahmed, l’un des artisans de la guerre de Libération nationale, est devenu au lendemain de l’indépendance le plus farouche opposant au régime. Il a d’ailleurs démissionné du gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) et de tous les organes du nouveau pouvoir lors de la crise de l’été 1962.
En septembre 1963, il a fondé le Front des forces socialistes (FFS), qui réclame le pluralisme politique face au verrouillage de la vie politique imposé par le système du Parti unique. Arrêté et condamné à mort en 1964, il s’est évadé de la prison d’El-Harrach le 1er mai 1966. Exilé en Suisse, il devient docteur honoris causa. Il rentrera en Algérie après les émeutes de 1988 mais quitte de nouveau son pays après l’assassinat du président Mohamed Boudiaf en 1992.
Il reviendra à plusieurs reprises en Algérie, notamment à l’occasion du 50e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération. Il a participé à la présidentielle de 1999, mais s’est retiré la veille du scrutin avec les autres candidats à cause de graves irrégularités avérées.