Un fichier des repris de justice des nouvelles cités
Le groupement d’Alger de la Gendarmerie nationale vient de créer un fichier spécial où sont répertoriés tous les noms et les photos des repris de justice résidant dans les nouvelles cités.
Les gendarmes d’Alger viennent de dresser, une première dans le pays, une liste de personnes ayant déjà des antécédents dans la criminalité, issus des nouvelles cités. Cette mesure, indique le colonel Ghaly Belksir, commandant du groupement d’Alger, est nécessaire.
Elle a été prise suite à des affrontements qui ont secoué des quartiers où sont relogées des familles, entre des groupes rivaux, mais aussi suite à des rixes qui ont éclaté au mois de juin 2014 entre des habitants de ces quartiers et les nouveaux bénéficiaires de logements, où plusieurs blessés ont été enregistrés dans les deux camps.
« Après les rixes qui éclataient à chaque fois que la wilaya d’Alger programmait une opération de relogement, et ce dans le cadre de la lutte contre l’habitat précaire, nous avons jugé nécessaire de mettre en place un fichier dans lequel nous avons introduit les noms ainsi que les photos des repris de justice ayant déjà un antécédent dans la criminalité ou ayant participé à ces rixes avec utilisation d’armes blanches », explique le colonel Ghaly Belksir.
Il ajoute : « Certes, durant l’année 2014, nous avons enregistré uniquement deux affrontements où nous avons intervenu pour contenir la violence et instaurer la sérénité et la sécurité chez les nouveaux habitants qui, dès leur installation, sont parfois accrochés par d’anciens résidents. Mais ce chiffre ne reflète pas tout à fait le nombre d’affrontements qui se sont produits en 2014, puisque les interventions des unités de la Gendarmerie n’ont eu lieu que dans leurs territoires de compétence.
Le lot le plus important des rixes a eu lieu dans les territoires qui relèvent de la compétence de la police, cela pour démontrer la situation à laquelle se trouvaient confrontées les nouvelles cités, ce qui nous a poussé à faire cette liste des repris de justice ». En effet, la liste comprend plus d’une centaine de noms de repris de justice. Ces derniers sont âgés entre 20 à 40 ans. Ils sont natifs de plusieurs quartiers de la capitale où des bidonvilles avaient été implantés.
« Avec cette liste nous pouvons, désormais, intervenir avec fluidité dans chaque éventuel affrontement ; nous allons directement interroger les personnes répertoriées dans la liste pour arriver à localiser et identifier les auteurs de troubles à l’ordre ou autres méfaits », ajoute le commandant du groupement d’Alger.
Par ailleurs, pour renforcer la sécurité dans les nouvelles cités, le commandement de la Gendarmerie nationale a installé de nouvelles brigades dans des bâtiments jouxtant les nouvelles cités.
« Nous allons installer dans chaque nouvelle cité une brigade territoriale, alors que d’autres bénéficieront d’une section de sécurité et d’intervention, appelées couramment les SSI, dans le but d’instaurer la sécurité et intervenir rapidement dans le cas d’une agression, d’un vol, d’un cambriolage de maison ou d’affrontement entre habitants », poursuit le colonel Belksir.
Pour refléter l’important rôle joué par la gendarmerie durant chaque opération de relogement suivie de la démolition des bidonvilles, le responsable du groupement d’Alger a révélé que près de 6 000 éléments avaient été mobilisés pour sécuriser ces opérations.