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Nationale

«Tisser des liens d’affaires et d’amitié durables»

«Tisser des liens d’affaires et d’amitié durables»

Un programme de visite à la fois pragmatique, pour repérer les opportunités de partenariat économique mais pas seulement…

L’ambassadeur de Croatie tisse aussi des liens d’amitié. Il faut dire que son Excellence Marin Andrijasevic ne cache pas son humanisme, son amour « toujours grandissant pour l’Algérie et son peuple », lui qui compte déjà beaucoup d’amis dans le pays un peu plus de deux ans après sa prise de fonction à Alger.

La semaine dernière, c’est dans la wilaya de Boumerdès qu’il « a élu domicile » pour deux jours.
Deux jours inoubliables, nous confie-t-il dans cet entretien.

Excellence Marin Andrijasevic, vous venez d’effectuer une visite de deux jours dans la wilaya de Boumerdès, quels étaient vos objectifs ?

Tout d’abord je vous remercie de me permettre de dire quelques mots sur ma visite de deux jours dans la wilaya de Boumerdès, et de remercier ainsi tous mes interlocuteurs, ainsi que le wali Monsieur Kamel Abbas et son équipe, dont le professionnalisme et la gentillesse m’ont rendu ma mission si satisfaisante.

Depuis mon arrivée en Algérie, donc depuis deux ans et demi, j’essaye de découvrir, connaître et comprendre la société algérienne sur tout son territoire et non seulement dans sa capitale. Les 23 et 24 février de cette année, c’était le tour de la wilaya de Boumerdès. J’ai eu la chance de visiter le premier jour le chef-lieu et le port de Zemmouri, alors que le lendemain c’était le tour de l’arrière-pays avec la ville d’Isser et le village Chabet El Ameur, au pied des montagnes.

Avec Monsieur le wali j’ai eu une excellente réunion, pas seulement formelle mais aussi substantielle, qui m’a permis de faire connaissance avec les avantages comparatifs de Boumerdès, son histoire, ses opérateurs économiques dans plusieurs secteurs, mais aussi sa riche vie universitaire.

Le but concret de ma visite, comme vous pouvez le déduire, était de détecter les différents domaines : sociétal, économique, culturel et de recherche, et de les mettre au premier plan pour la future coopération entre la Croatie et l’Algérie, en intégrant la wilaya de Boumerdès. Je suis reparti convaincu que les possibilités sont grandes et que les deux parties sont ouvertes à une collaboration sincère et mutuellement bénéfique.

Quelles sont les institutions et les secteurs économiques avec lesquels vous avez pu prendre contact ?

Je n’ai pas seulement pris contact, mais nous nous sommes mutuellement engagés à trouver les meilleurs moyens de développer, je dirai « enfin ! », la coopération et au niveau sociétal, comme l’aménagement du territoire et du littoral, et au niveau de la recherche avec l’université M’Hamed-Bougara de Boumerdès où, avec Madame la rectrice, nous nous sommes mis d’accord pour organiser, dans un premier temps, les journées d’études entre les universités.

A la Chambre de commerce et d’industrie, j’ai rencontré et beaucoup échangé avec le président et le directeur, ainsi qu’avec une vingtaine de chefs d’entreprises dans les domaines de l’agro-alimentaire et agricole, mécanique, traitement des déchets, stockage et équipements. Les possibilités de coopération-nous en avons conclu et exprimé le besoin et la volonté- sont énormes. Surtout dans le développement de tous genres de partenariat ‘gagnant – gagnant’, jusqu’à la création de sociétés mixtes.

J’ai promis à la CCI et aux opérateurs de Boumerdès de les mettre en contact direct avec leurs homologues croates, et de leur part j’attends sur mon mail, ce que nous avons convenu, des propositions concrètes. Mon ambassade et moi-même avons toujours nos portes ouvertes pour toute initiative algérienne, de qui qu’elle vienne.

Dans le secteur de la pêche, on dit que les Croates ont une bonne expertise notamment dans la réparation navale…

Effectivement, la Croatie est, tout comme l’Algérie, un pays méditerranéen avec plus de 1 200 km de cote et 1 073 îles et îlots. Donc, comme vous, la pêche, nous la connaissons ; c’est pour nombre de familles croates leur destin, leur pain quotidien. C’est pour cela que nous excellons dans la pêche de petite et moyenne taille ainsi qu’en aquaculture, mais aussi dans la réparation et la construction de bateaux de pêche et de plaisance.

C’est pour cette raison que j’ai visité aussi le port de Zemmouri où j’ai parlé avec les jeunes marins pêcheurs de sardines, mais aussi avec les représentants d’un petit chantier naval, ainsi que les DG travaux publics et pêche de la wilaya qui ont la vision précise et claire du développement de leur secteur.

La coopération potentielle sur la base du partenariat est détectée dans les trois domaines.Il ne faut pas oublier que le tourisme est aussi une activité économique ô combien liée à la mer. C’est dans ce but que j’ai visité aussi l’Institut national de la formation professionnelle – INSFP-au Figuier où nous avons envisagé avec son directeur, très dynamique, les différentes modalités de coopération dans la formation des cadres en hôtellerie et tourisme. L’école – hôtel situé dans un endroit de rêve- pourrait servir de point de départ.

La région sur laquelle s’étend la wilaya de Boumerdès conserve une forte vocation agricole ; votre visite dans la commune de Chabet El Ameur aurait ciblé l’oléiculture. Envisagez-vous vraiment une coopération dans ce domaine ?

Absolument. La Croatie, plus particulièrement la partie méridionale, donc le long de la côte Adriatique, est connue par ses oliviers, parfois vieux de plusieurs centaines d’années, mais aussi par les nouvelles plantations d’oliviers qui sont une tradition bien enracinée chez les Croates.

Cultiver l’olive et en faire de l’huile n’est pas seulement un métier, c’est une vocation, une histoire d’amour. Ce n’est pas par hasard qu’un producteur d’huile d’olive sur la péninsule d’Istrie, en Croatie, a obtenu le médaille d’or, l’oscar du goût, deux années de suite à la compétition qui évaluait toutes les huiles d’olive de Méditerranée.

Bien sûr, les Croates en sont fiers. Vous comprenez mieux maintenant pourquoi j’ai voulu visiter l’huilerie « L’Olivier « à l’entrée du village Chabet El Ameur. J’ai été agréablement surpris de constater à quel point le projet algérien CNAC a été bénéfique pour la mise sur pied de cette huilerie exemplaire.

L’huile que j’ y ai goîtée est certainement la meilleure que j’ai eu l’occasion de déguster en Algérie depuis mon arrivée. Dans ce domaine, nombreuses possibilités de coopération sont possibles, de l’utilisation du grignon des noyaux d’olive jusqu’aux nouvelles technologies de conservation de l’huile produite à l’ancienne, avec ce goût qui enrichit chaque plat. Comme vous voyez, j’adore !

Pour vous qui êtes docteur en linguistique, la langue n’est-elle pas un obstacle dans les perspectives d’échanges entre les deux pays ?

La langue est très importante pour chacun d’entre nous. Elle fait partie de notre identité ; nous nous sentons mieux avec et dans notre langue maternelle, et il faut encourager toutes nos langues maternelles.

C’est la plus grande des richesses ! En tant que linguiste et sémiologue de profession, je suis très content de voir que les jeunes enfants apprennent l’arabe et le tamazight dans cette région, suivis ensuite du français. C’est indispensable pour le développement personnel, mais aussi celui de la société dans son ensemble.

D’autre part, la langue est un moyen, un outil de communication, donc beaucoup plus terre-à-terre. C’est pour cela que nous apprenons les langues étrangères. Plus on en connaît, plus on a de chances pour trouver le meilleur travail. Dans le cas de notre coopération, je suis sûr que la langue ne posera pas de problème car quand on veut, on peut. Et la volonté, elle ne manque pas, ni aux Algériens ni aux Croates.

Vous avez visité une école primaire et madame la directrice de l’éducation vous a fait part des efforts constants de l’Etat en matière d’enseignement. Qu’est-ce qui a retenu particulièrement votre attention ?

Oui, c’était la partie de ma visite la plus agréable et la plus touchante, d’autant plus que je suis aussi professeur d’Université. Les enfants et cette école primaire à Chabet El Ameur, la directrice de l’éducation, le directeur de l’école, son adjoint, les enseignantes, mais aussi l’association des parents d’élèves, eux tous font tout par amour (cela aussi, ce n’est pas seulement un métier, mais une vocation, un amour) pour que leurs 600 élèves reçoivent la bonne éducation et s’approprient les outils de l’ascension sociale qui les attend demain.

Eloignée des chaos des grandes villes, cette école réussit à assurer un enseignement de qualité et de leur servir un repas eux qui parcourent plusieurs kilomètres dans les montagnes. L’Etat algérien n’a pas oublié ses enfants qui vivent loin des centres administratifs et c’est tout à son honneur. Bravo !

Un dernier mot….

C’est ma première visite, mais sûrement pas la dernière. Je reviendrai pour tenir mes promesses de mise en contact pour les différentes coopérations et partenariats entre les Croates et les Algériens. Je reviendrai pour continuer aussi les nouvelles amitiés qui se sont tissées avec Yacine, Sonia, Mouloud, Hakim, Salim, Mourad, Ouiza, Rachid, Rabah, Azedine, Celia, Lina, Maya, Samy…

Et je viendrai certainement en été, parce que la plage à Boumerdès est magnifique. Je tiens bien entendu à remercier le collectif de parents d’élèves de l’école Bachir-El-Ibrahimi dont Karim, Ahcène et Nordine, qui ont bien voulu m’inviter à visiter l’école de leurs enfants,j tout en saluant l’accueil chaleureux du P/APC avec qui nous avons partagé un repas copieux et succulent.

Merci à tous encore une fois. Puisse cette visite susciter la curiosité et l’intérêt des citoyens de Boumerdès qui ne connaissent pas la Croatie.



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