Saïd Arif désormais «wanted» pour Interpol
La police internationale « Interpol » vient d’afficher la photo de Saïd Arif, un ex-lieutenant de l’ANP, qui a déserté les rangs de l’armée algérienne au début de la décennie noire pour s’exiler en Europe. Le nom de cet islamiste à l’idéologie similaire à celle de l’ex-GIA (Groupe islamique armé) figure désormais sur la liste noire d’Interpol, après 48 heures de la décision du Conseil de sécurité de le considérer (Saïd Arif) comme étant un chef terroriste d’El Nosra le plus recherché dans le monde. En effet, le Conseil de sécurité a inclus il y a 72 heures, lors d’une réunion extraordinaire, six noms de chefs terroristes de Daâch et d’El Nosra, dont celui d’un ex-officier algérien, sur la liste noire des personnes recherchées. Il s’agit du lieutenant Saïd Arif qui a fui, l’année passée, la France où il était assigné à résidence surveillée à Brioude en Auvergne, avant de rejoindre les rangs de l’organisation terroriste El Nosra en Syrie et de devenir l’un des émirs les plus redoutables. Le nom de cet ex-officier de l’ANP vient d’être inclus par le Conseil de sécurité de l’ONU dans la liste noire des terroristes les plus dangereux recherchés dans le monde.
Outre cet officier algérien, le Conseil de sécurité a également introduit le nom du Saoudien Abdallah Abdel Mohcine Ibrahim El Charikh, qui n’est autre que l’émir d’El Nosra en Syrie. Aux côtés de ces deux chefs terroristes figure aussi le nom d’un autre émir d’El Nosra. Il s’agit du Koweïtien Fahd El Aâjami, actif à Babylone en Syrie. La liste contient également les noms de Hamed Hamed El Ali, de Ben Hdjadj et de Mohamed Abderrahmane Dhafer El Dbissi, tous des Saoudiens. L’Irakien Mohamed El Adnani y figure aussi, il n’est autre que le porte-parole d’El Nosra et soupçonné d’être l’un des financiers et un acteur principal de ladite organisation criminelle. Par ailleurs, le Conseil de sécurité de l’ONU a indiqué que les comptes bancaires des six terroristes sont déjà gelés, d’autant plus qu’ils sont accusés d’avoir financé les groupes terroristes qui activent dans le monde.
L’objectif de cette action, expliquent les 15 membres du Conseil de sécurité, est d’affaiblir l’Etat islamique en Irak et en Syrie. Mieux, les six terroristes recherchés sont strictement interdits de voyager à bord d’un avion, décide le Conseil de sécurité. Saïd Arif, assigné à résidence surveillée à Brioude en Auvergne (centre-est de France) depuis 2012, devait pointer à la gendarmerie de Brioude chaque dimanche à 9 heures, mais il ne s’est pas présenté il y a près d’un an. Les gendarmes se sont alors rendus à son lieu de résidence, un hôtel du centre de Brioude. Sur place, ils ont appris qu’il ne se présentait plus à la réception comme chaque matin pour prendre son petit-déjeuner. Il se serait enfui à bord d’un véhicule volé de l’aire de stationnement de l’hôtel où il logeait.
Né le 5 décembre 1965 à Oran, Saïd Arif, lieutenant déserteur des forces de l’ANP, s’est notamment rendu en Afghanistan où il a été formé dans les camps d’entraînement d’Al Qaïda. Il a été arrêté en Syrie en 2003 avant son extradition en France. Un mandat d’arrêt international avait été lancé contre lui pour des actes de terrorisme perpétrés sur le sol français en 2002. En 2007, il est condamné à cinq ans d’emprisonnement. Il en sort en décembre 2011. Une obligation de quitter le territoire français est prononcée à son encontre mais elle n’est pas mise à exécution.
La raison : la Cour d’appel européenne des droits de l’homme s’oppose à son extradition vers l’Algérie, en raison de menaces qui pèsent sur lui. Il est alors assigné à résidence à Millau (sud-ouest de la France) où il viole son assignation en s’enfuyant. Mais il est retrouvé en Suède et extradé de nouveau vers la France où il est alors condamné à 6 mois de prison ferme. Saïd Arif est assigné une nouvelle fois à résidence à Langeac, puis à Brioude depuis octobre 2012.
