Saâdani mobilise ses mouhafedh

Amar Saâdani veut passer à la vitesse supérieure. Alors que des informations non confirmées font état d’une médiation en cours entre le clan dirigé par Abderrahmane Belayat et le mouvement de redressement mené par Abada en vue d’un rapprochement et d’une alliance pour destituer l’actuel SG du parti, voilà que Saâdani, le désormais chef contesté du FLN, veut contre-attaquer avec les armes qu’il connaît le mieux.
Autrement dit les nouveaux mouhafedh, dont actuellement personne ne connaît réellement le nombre officiellement. Selon nos sources, une rencontre est prévue demain au siège du parti à Alger entre le SG, les membres du bureau politique et les mouhafedh anciens et nouveaux.
Bien que l’ordre du jour évoque un examen routinier de l’opération de mise en place des nouveaux commissariats à travers le territoire du pays, issu du nouveau découpage organique lancé par Saâdani depuis quelques mois, nos sources pensent que cette rencontre, comme les précédentes lorsque la tension monte d’un cran au sein des appareils du parti, sera essentiellement une opportunité pour le SG de démontrer sa force et de prendre la température à l’intérieur du pays, notamment dans les wilayas où le débat politique est vif et constant.
Tout le monde sait que Saâdani a voulu tisser sa propre toile au sein du parti, notamment dans ses structures intérieures, en déjouant les « complots » des uns et les « dérives » des autres, quand il proposa un découpage qui lui permettrait de nommer, aujourd’hui, presque les deux tiers des patrons des mouhafadha.
Ce sont ces personnalités, cadres, militants et parfois notabilités locales, claniques et régionales qui pèseront lourd dans la balance politique lors des préparatifs pour la nomination des délégués au congrès, la nomination au sein du futur comité central, et plus tard les heureux candidats à la députation ou sur les listes des APC et APW lors des prochaines élections générales.
En fait, l’opération que mène Saâdani depuis la fin de l’élection présidentielle était une arme à double tranchant, d’autant qu’il fut soutenu par les partisans du mouvement dit de redressement et d’authenticité de Abada.
C’est cette surprenante alliance organique qui a permis à Saâdani d’organiser sa dernière session du CC à El Aurassi en juin dernier et qui lui a permis de battre à plate couture Belkhadem et ses partisans, notamment les controversés ministres membres de l’ancien BP.
Or, Abada et ses partisans étaient attirés par la configuration du congrès et la possibilité de s’engouffrer dans la brèche organique, mais ils s’impatientent. Récemment, Abada, en colère, rédige un rapport accablant dans lequel il accuse Saâdani de vouloir confectionner son « propre congrès » sans consulter ses alliés.
En quelque sorte, Abada s’insurge contre une démarche qu’il qualifie de trahison. C’est cette nouvelle donne qui poussa Belayat à chercher le soutien critique de Abada et de relancer son feuilleton de tenue d’une session spéciale du CC ou carrément d’un congrès.
Il est clair que les propos de Saâdani sur une date approximative du congrès, dont le déroulement est lié maintenant au destin de la révision de la Constitution, pour on ne sait quelles raisons, ont fait monter la pression et fait réagir ses adversaires. Un retour de flammes que Saâdani veut dès demain éteindre en convoquant ses mouhadefh.
Il est également question à l’issue de ce rendez-vous d’une conférence de presse dans laquelle Saâdani devra s’expliquer sur les points chauds qui font l’actualité du pays, comme les manifestations dans le Sud contre l’exploitation du gaz du schiste, ou le remaniement qui tarde à venir.
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