Résolution contre la glorification du nazisme : La position incompréhensible des Occidentaux
Chaque année depuis 2012, la Russie réaffirme sa plus grande condamnation de toute forme de nazisme, néonazisme et autres pratiques qui contribuent à alimenter les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et d’intolérance qui y est associée, en présentant un projet de résolution devant l’Assemblée générale des Nations unies.
Habituellement, le projet est ratifié par la majorité des pays mais, au début du mois de novembre dernier, à l’occasion de la 77e session de la commission des affaires sociales, humanitaires et culturelles, communément appelée « troisième commission », seuls 105 pays ont adopté la résolution, tandis que 52 autres, dont l’ensemble des pays de l’Union européenne et des pays membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord, exceptée la Turquie qui s’est abstenue, ont voté contre.
Cela semble être un revirement important lorsque l’on sait que les résolutions de l’Assemblée générale sont à portée purement déclarative et sont, donc, non contraignantes, surtout que l’année dernière, seulement deux pays avaient voté contre ce texte, à savoir les Etats-Unis, qui s’y opposent systématiquement, et l’Ukraine.
La résolution exprime une profonde préoccupation concernant la glorification du nazisme, du néonazisme et des anciens membres de la Waffen SS, et condamne la construction de monuments et la tenue de cérémonies publiques en l’honneur du Troisième Reich. Elle fait également état de cas de profanation et de vandalisme de monuments des combattants ayant lutté contre les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale (1939-1945).
La Russie met d’ailleurs en garde contre une augmentation de la xénophobie, du sentiment anti-migrant et de l’islamophobie, entre autres formes de discrimination.
Or, les 52 pays ont rejeté l’amendement, considérant qu’il politise la question de l’élimination du racisme tout en introduisant une approche étroite et spécifique à un pays. La Fédération de Russie a catégoriquement rejeté ces allégations, rappelant qu’il s’agit « d’une résolution thématique, pas d’une résolution par pays ».
Le Kremlin, comme beaucoup d’experts, ont déploré cette nouvelle position des Occidentaux qui sacrifie les principes éthiques et se base sur une approche non constructive qui vise à « isoler la Russie politiquement ».
Le scrutin sans précédent du 4 novembre est, pour les Russes, une manière de « contester les résultats de la Seconde Guerre mondiale fixés dans la Charte de l’ONU, dans le statut et le verdict du Tribunal de Nuremberg, ainsi que dans le verdict du Tribunal militaire international pour l’Extrême-Orient ».
L’étonnement est d’autant plus significatif que des pays, qui ont fait partie de la coalition antinazie, ont demandé le rejet du projet de résolution.
Selon les observateurs, depuis le début de la guerre qui oppose la Russie et l’Ukraine, les tensions entre le Kremlin et les Occidentaux, alliés de Kiev, sont récurrentes. Elles suscitent régulièrement les regrets de la partie russe, qui y voit « une démarche irresponsable ».
Face à ce revirement, la Russie rappelle qu’il est de l’obligation des pays membres de l’ONU de « préserver les générations futures du fléau de la guerre », exhortant une solidarité internationale se traduisant par des efforts conjoints pour éliminer ces phénomènes.