Polémique stérile au sein de la classe politique

La polémique enfle chez la classe politique depuis que la Coordination nationale des libertés et pour la transition démocratique a réagi rapidement aux propos attribués au général Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense et Chef de l’état-major de l’Armée qui commentait la situation politique du pays. La coordination a vivement dénoncé hier après-midi ces déclarations dans un communiqué signé par les leaders du CNLTD, Douibi (Nahdha), Mohssen Bellabès du RCD, Khebaba du Front de la Justice et du Développement (mouvement de Djaballah Abdellah), Abderrezak Makri (MSP), Sofiane DJilali (Jil Jadid) et Ahmed Benbitour, ancien chef du gouvernement, estimant que « nul n’a le droit d’impliquer l’ANP dans les luttes politiques entre les différentes composantes du peuple algérien ». La CNLTD affirme qu’elle « refuse l’instrumentalisation militaire comme couverture pour l’échec du pouvoir ».
Ces partis et personnalités réagissent à des déclarations attribuées par des médias à Ahmed Gaïd Salah. Le Chef d’état-major de l’Armée se serait montré menaçant à l’encontre de ceux qui mettraient en doute la validité des résultats de l’élection présidentielle d’avril dernier. C’est cette phrase qui semble être la phrase de trop et qui a poussé l’opposition à sortir de son silence, prête à réagir et à tirer sur tout.
En fait, cette réaction du CNLTD constitue déjà un message clair de la part de l’opposition, selon des analystes. Cela montre le degré de radicalisation de cette opposition et son rejet inconditionnel de tout ce qui émane de la part du pouvoir ou de ses soutiens avérés ou supposés.
Pour beaucoup d’observateurs, les chefs politiques de la coordination ne lâchent pratiquement aucune parole, aucune décision émanant du pouvoir, comme ils l’ont fait dès que le président Bouteflika a « pondu » son intention de relancer son projet de révision constitutionnelle.
Rappelons que le RCD aura été le premier parti politique à réagir sur ses prétendus propos de Gaid Salah, en estimant que le « général franchit un seuil politique qui ne facilitera pas une décantation plus que jamais nécessaire ». Le RCD a déclaré, par ailleurs dans son communiqué d’avant-hier, que « les allusions suggérant que les contacts de l’opposition avec les instances internationales sont des menaces potentielles pour la Nation peuvent être entendues comme un désaveu de la neutralité politique affichée par l’Armée ».
Enfin, signalons que des sources officieuses du ministère de la Défense nationale avaient démenti ces déclarations de Gaid Salah. Un quotidien arabophone avait rapporté dans sa livraison d’hier ce démenti sans donner de plus amples précisions, ni suggérer la hiérarchie ou les grades de ces sources.
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