P-DG de Sonatrach : Le début de production du gaz de schiste prévu en 2022
Le ministre de l’Energie, Youcef Yousfi, a souligné hier à Oran, à l’ouverture de la conférence internationale sur l’industrie du gaz en Algérie, que Sonatrach « se prépare activement » à utiliser les techniques permettant d’avoir accès aux hydrocarbures contenus dans les formations géologiques compactes, comme les gaz de schiste.
De son côté, le P-DG de Sonatrach, Saïd Sahnoune, a révélé que l’Algérie prévoit un début de production de gaz de schiste en 2022. « L’Algérie pourrait commencer à produire du gaz de schiste en 2022, si le plan tracé serait exécuté dans les bonnes conditions », a-t-il indiqué avant d’ajouter qu’à l’horizon 2025, « on pourrait également atteindre un niveau de production de l’ordre de 10 milliards m3 de gaz de schiste ».
Cette nouvelle annonce du premier responsable de Sonatrach intervient après une période de tâtonnement et de non-dits à propos de l’extraction du gaz de schiste et de son impact sur l’environnement. Les pouvoirs publics semblent aujourd’hui plus que jamais déterminés à passer à l’action en l’absence d’un vrai débat national sur cette grave question qui engage l’avenir des générations. En France, par exemple, le gouvernement en place a catégoriquement refusé de s’engouffrer dans cette voie après une levée de boucliers sans précédent de la société civile et de certains partis politiques. Aux Etats-Unis, cette question a été tranchée en faveur de son exploitation.
Et c’est justement ce pays qui compte venir à la rescousse pour aider la compagnie Sonatrach à extraire le gaz du sous-sol. En effet, le sous-secrétaire d’Etat américain à l’Energie, Christopher Smith, a laissé entendre hier à Oran, lors de cette rencontre où il était invité à donner son avis, que les Etats-Unis sont disposés à renforcer les moyens de collaboration avec l’Algérie en matière d’exploitation du gaz de schiste. « L’exploitation du gaz de schiste, cette ressource non conventionnelle, nécessite une technologie de pointe.
Les Etats-Unis aspirent à renforcer davantage les moyens de collaboration en la matière avec l’Algérie. L’Algérie dispose d’un potentiel important en matière de ressources non conventionnelles, leur exploitation nécessite une technologie de pointe que nous pouvons partager avec les autres pays, dont l’Algérie évidemment. Nous aspirons à définir les voies et les moyens de consolider la coopération déjà existante avec ce pays », a-t-il expliqué.
L’Algérie dispose de grandes potentialités pour l’exploitation des ressources non conventionnelles
Un expert algérien a souligné, au cours de cette rencontre, que l’Algérie disposait de grandes potentialités pour l’exploitation des ressources non conventionnelles en hydrocarbures. A ce titre, le directeur des projets non-conventionnels à Sonatrach (Amont), Mohamed Kaced, a expliqué, dans une communication présentée à l’occasion de la conférence internationale, que les potentialités de l’Algérie en matière d’exploitation de ressources non conventionnelles et principalement le gaz de schiste sont « importantes ».
Cinq bassins potentiels ont été ciblés et les recherches ont démontré que l’Algérie, comme champ d’exploitation, ne différerait pas grandement de l’Amérique du Nord et principalement des Etats-Unis, premier pays à avoir exploité le gaz de schiste comme ressource non conventionnelle. Selon le même intervenant, ces études, entamées en 2007, ont montré un potentiel important de gaz en place (GIP) dans les zones prospectives.
« Le total des ressources que nous allons rencontrer avec ces prospects est de 4 940 TCF (trillions de pieds cubes), équivalent à 148 000 milliards m3 soit 248 milliards de barils », a-t-il ajouté. Selon l’expert, l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels, qui interviendra dans quelques années, « nécessite une technologie de pointe » et une grande capacité opérationnelle et financière, d’où l’importance, indique-t-il, « d’établir des partenariats ciblés » avec des entreprises étrangères pour mener à bien cette démarche.