Maladies allergiques et asthmatiques : Appel à développer la biothérapie

La nécessité de développer la médecine de précision pour le traitement des allergies et des asthmes sévères a été soulignée par le président de l’Académie algérienne d’allergologie et d’immunité clinique (AAAIC), le Pr Réda Djidjik, à l’occasion du 7e Congrès national de l’académie, qui s’est déroulée les 8 et 9 décembre à Alger.
A cette occasion, le Pr Djidjik a indiqué qu’« actuellement, la médecine de précision en matière d’allergologie c’est la biothérapie », expliquant que l’on ne traite plus tous les malades avec des molécules chimiques car, en fait, une partie de ces malades ne répondent plus à ces molécules. Surtout la catégorie qui fait des asthmes sévères ». Pour cette catégorie de malades, le président de l’AAAIC a préconisé d’agir « de manière précise avec des molécules ciblées et des anticorps monoclonaux qui viennent compléter l’arsenal thérapeutique dans la maladie allergique, qui est difficilement contrôlable ».
Il a tenu à souligner qu’au préalable, il faudrait catégoriser, de manière précise, ces malades en dressant « des phénotypes et des endotypes afin de pouvoir utiliser ces biothérapies ».
Le Pr Djidjik a ajouté qu’« il faut savoir que les maladies allergiques sont une préoccupation de santé publique », soulignant que ce sont des maladies de très grande prévalence qui augmentent d’année en année. « On sait qu’il y a actuellement un milliard de personnes allergiques dont 400 millions d’asthmatiques. De ce fait, il y a environ, chaque année, des centaines de milliers de morts à cause des maladies allergiques et surtout asthmatiques », a-t-il fait savoir. Il a enchaîné en affirmant que cela démontre que « l’arsenal thérapeutique classique, qui est utilisé actuellement, est insuffisant et donc il faudrait utiliser des biothérapies afin de contribuer à diminuer le taux de mortalité de la maladie asthmatique ».
Le président de l’AAAIC a également expliqué que ce sont des maladies qui augmentent d’année en année à cause d’un environnement hostile et très nocif, avec une prédisposition génétique. Ce sont ces interactions entre ces deux facteurs qui fait exploser le nombre de maladies allergiques.
De son côté, le ministre de la Santé, Abdelhak Saihi, a déploré, à l’ouverture de cette 7e édition, « l’évolution importante de ce phénomène en raison du mode de vie des Algériens », avant de souligner que « la prise en charge des enfants malades en particulier constitue l’une des préoccupations du secteur de la santé ».
Il a, en outre, appelé les participants à investir le champ de la recherche scientifique, soulignant que « cette année, nous avons doublé le budget destiné à la recherche scientifique et, à chaque fois qu’une unité de recherche est créée au niveau des CHU, nous allons la soutenir ». A ce propos, il a rappelé l’accord conclu entre son département et celui de l’Enseignement supérieur afin de « mobiliser tous les moyens nécessaires à la création et au développement de ces unités », estimant que « la fonction d’un professeur ne doit pas se limiter à accueillir des patients mais à faire en permanence de la recherche scientifique ».
Il a ainsi tenu à « encourager toutes les initiatives scientifiques allant dans le sens de l’amélioration de la qualité des soins du citoyen et du système de santé national ». Evoquant, par ailleurs, la place de l’intelligence artificielle dans le domaine médical, le ministre s’est montré favorable à cette question s’agissant du diagnostic, considérant, toutefois, « important le contact du médecin avec son patient, chaque patient étant un malade à part ». Cet important rendez-vous scientifique a vu la présence du président de l’Agence nationale de Sécurité sanitaire, le Pr Kamal Senhadji, du doyen de la Faculté de médecine d’Alger, le Pr Merzak Gharnaout, des membres du Parlement, ainsi que des représentants de Sociétés savantes et autres.
Il convient de noter que lors de ce 7e Congrès national de l’AAAIC dédié à « L’allergologie à l’ère de la médecine de précision et au polynucléaire éosinophile », des experts nationaux et internationaux ont présenté différentes interventions, abordant notamment les thématiques liés à l’allergie aux médicaments, les maladies allergiques chez l’enfant, l’asthme et les thérapeutiques innovantes en allergologie.
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