Maghreb-Histoire : Le Maroc, un invétéré pilleur de civilisations ? – Le Jeune Indépendant
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Nationale

Maghreb-Histoire : Le Maroc, un invétéré pilleur de civilisations ?

Maghreb-Histoire : Le Maroc, un invétéré pilleur de civilisations ?
La citadelle des Hammadite, un modèle à toutes les constructions almohades

Il est bien établi que l’état marocain est un chicaneur comme pas un. Il est, parait-il selon les affirmations de ses officiels et autres courtisans du palais royal, le précurseur de toute chose, au Maghreb. Le couscous ? Il en est l’inventeur. Sauf qu’au pas de sa Majesté, ils ne connaissent pas, au moins, notre asfourou berbère, ni notre Seffa oranaise et tlemcénienne.

Le zellige, ces fameux petits carreaux qui font office de tapisserie murale et embellissent cours, jardins, bains et patios de maisons au Maghreb, et auparavant en Andalousie ? C’est, lui bien sûr, qui en est le créateur. La fuite en avant diplomatique ? C’est là également un sport favori du Makhzen et du palais royal. Le Maroc est, surtout, connu comme un envahisseur et un état qui n’hésite pas à tuer et assassiner ses propres citoyens, foulant aux pieds toutes les chartes humaines du respect des droits de l’homme.

Pourtant, il y a un chapitre peu connu, sinon caché de cette face hideuse et rebutante du Makhzen : le vol des biens des civilisations qu’il a conquis et détruit, et leur inscription comme patrimoine culturel marocain. On se rappelle l’affaire des maillots de la sélection algérienne de football, lorsque l’équipementier allemand Adidas les avait confectionnés avec des formes suggérant les fameux zelligge.

Les fiers marocains y avaient vu un vol et un crime de lèse-majesté et menacé de poursuites judiciaires l’équipementier allemand, qui avait fini par faire marche arrière. Pour ne pas perdre de l’argent et ses marchés au Maghreb. Des marchés en fait très juteux.

On se demande d’ailleurs pourquoi la fédération algérienne de football (FAF) sous l’ère Zefizef, n’avait pas eu le courage et la clairvoyance de dénoncer cette position ‘’politique’’ d’Adidas et son contrat avec l’équipementier allemand.

Des franchises autant huppées que Nike ou Reebok sont autant de sponsors et équipementiers qui ne demandent qu’à accompagner les sélections sportives algériennes. Dans cette affaire scabreuse, qui porte sur la propriété et l’origine du Zellige, qui est différent des carreaux en céramique, et qui a fait la splendeur des édifices, palais et maisons andalous, il est pour le moins étonnant que la paternité de ces joyaux de l’architecture algérienne, puis maghrébine, n’aient pas été revendiqués par les préposés à la culture et au patrimoine archéologique algériens. Car le zelligge est bien algérien, maure et andalou à la fois.

Et tout récemment, la paranoïa de nos voisins, il est vrai que certains d’entre eux carburent au hachich et à l’opium, les a conduits à revendiquer la paternité de la fameuse gazouze (soda) algérienne, propriété depuis 1878 de la société privée Hamoud Boualem dont le siège social et la fabrique étaient à Ruisseau, à Oued Kniss. Cette fameuse boisson gazeuse, aurait fait des bulles au Maroc, au point que les marocains ‘’et fiers de l’être’’ ont en revendiqué la paternité. Guerre des nerfs, guerre psychologique menées par le Makhzen contre son voisin de l’est ? A quels dessins ? Va savoir !

En remontant les marches du temps et en parcourant les grands espaces maghrébins, depuis l’époque médiévale selon l’expression de Mahfoud Kaddache , on s’aperçoit que le vol et l’escroquerie du Makhzen sont sans pareils.

Qu’on en juge : Dans son volumineux ouvrage ‘’Histoire des berbères de l’Afrique septentrionale’’, Ibn Khaldoun avait abondamment cité les tribus et les descendances des grandes familles de la ville de M’sila, capitale du Hodna, qui avait comme capitale médiévale la Kalaa des Beni Hammad, cité Sanhadja fondée par les zirides et érigée dans les montagnes des Maadid, entre le sud et le nord de l’Algérie.

Il est intéressant de relever à ce niveau que le style architectural de cette Kalaa (ou Tour), construite vers l’an 1007 par Hammad Ibn Bologhine, fils de Bologhine Ibn Ziri Menad Abou Ziri, fondateur d’Alger, ressemble étrangement avec celui adopté, depuis sa destruction lors de l’invasion des Almohades et Abdelmoumene Ibn Ali du royaume des Hammadites vers 1142, pour la construction de la Tour Hassan, inachevée d’ailleurs, à Rabat, au Maroc.

Cette Tour, qui devait être le plus grand minaret du monde musulman, a été entamée vers 1196 sous les ordres du sultan Yaacoub El Mansour. Sa mort en 1199 signa également l’arrêt des travaux de construction de la mosquée, et de la Tour. Son architecte et concepteur serait Ahmed Ben Baso, architecte également de la mosquée Koutoubia de Marrakech (début de la construction en 1120 et fin des travaux en 1148 sous la direction d’Abdelmoumen, conquérant de Marrakech) et de la Giralda de Séville.

Défaits, envahis par les tribus hilaliennes, qui avaient combattu à leurs côtés les envahisseurs almohades, les Hammadites partent alors s’exiler du côté de Bejaïa, où ils redonnent une seconde vie à leur dynastie.
Les Almohades et Ibn Ali continuent leur invasion en Algérie, non sans piller le bien le plus précieux de cette civilisation très raffinée, sa culture, et en particulier son style architectural, et la finesse de ses conceptions architecturales, qui ont donné vie au style maghrébin.

Antérieure aux tours de la mosquée El Koutoubia de Marrakech (1147), la Tour Hassan de Rabat (1196), le Mechouar de Tlemcen (1248), la Kelaa des Beni hammad, dans les Maadid, aux portes du désert algérien, a servi, depuis cette invasion, comme modèle à toutes les constructions almohades, celles prétendument propres au style architectural médiéval marocain.

Non seulement détruite et pillée, la capitale des Beni Hammad l’a été doublement au regard de l’histoire de l’évolution des dynasties du Maghreb central : son architecture a été volée et exportée vers le Maroc puis en Andalousie, qui en revendiqué la paternité ; ensuite dépouillée de son identité et sa survie ne l’a été que grâce à un dramatique exil vers les bords de la Méditerranée.

Défaits, envahis par les tribus hilaliennes, qui avaient combattu à leurs côtés les envahisseurs almohades, les Hammadites partent alors s’exiler du côté de Bejaïa, où ils redonnent une seconde vie à leur dynastie.
Les Almohades et Ibn Ali continuent leur invasion en Algérie, non sans piller le bien le plus précieux de cette civilisation très raffinée, sa culture, et en particulier son style architectural, et la finesse de ses conceptions urbaines.

Antérieure aux tours de la mosquée El Koutoubia de Marrakech, la Tour Hassan de Rabat (1196), le Mechouar de Tlemcen (1248), la Kelaa des Beni hammad, dans les Maadid, aux portes du désert algérien, a servi, depuis cette invasion, comme modèle à toutes les constructions almohades, celles prétendument propres au style architectural médiéval marocain.

Aujourd’hui, tous les les manuels scolaires et universitaires d’Histoire ainsi que les brochures pour touristes mentionnent que les constructions marocaines médiévales, dont les mosquées et les Tours, sont le fruit de la conception d’architectes marocains, qui ont exporté leur savoir en Andalousie, puis vers l’ensemble du Maghreb, de Marrakech à Oran, Alger, Tlemcen, Tunis et plus loin Tripoli.

Cette digression sur le rapt culturel du Maroc des biens des dynasties maghrébines médiévales envahies par les différents sultans almohades, nous ramène à Ibn Khaldoun qui, revient longuement sur ces faits, à travers sa Mouqqadia (Les prolégomènes) où il explique sa théorie de l’évolution des dynasties berbères, la Açabya et la grandeur et la décadence des dynasties maghrébines.

Il décrit d’ailleurs les hordes hilaliennes comme des envahisseurs qui ont imposé leur présence, dans le Hodna, aux Hammadites, qui durent composer une sorte de gentlemen agreement en leur offrant des terres pour le pâturage de leur bétail. En contrepartie, ceux-ci se sont engagés à combattre tout ennemi ou envahisseur qui viendrait à menacer les Hammadites.

C’est ce qui s’est passé vers 1142, lors de l’arrivée des troupes almohades, sous la conduite de Abdelmoulmen Ibn Ali, dans sa marche contre les dynasties berbères. C’est près de l’actuelle Ain Taghrout, dans la wilaya de Bordj Bou Arreridj, que la fameuse ‘’bataille des femmes’’ s’est déroulée : les guerriers hilaliens avaient mis leurs femmes et leurs enfants sur des montures, derrières eux, et avaient dit aux envahisseurs qu’ils n’accèderont à la prise de leurs familles qu’après leur avoir vaincus.

C’est ce qu’il s’est passé, les guerriers hilaliens furent battus et Abdelmoulmen, après avoir ramené femmes, vieillards et enfants à Marrakech, avait ensuite invité les guerriers hilaliens à venir récupérer leurs familles.

Aujourd’hui, bien après ces événements qui ont bouleversé l’ordre des choses dans un Maghreb politiquement instable, il est remarquable de constater que ni les historiens, ni les politiques, encore moins les universitaires en Algérie et en Tunisie, n’ont relevé cette double escroquerie du Makhzen, qui a spolié les civilisations qu’il a détruites au fil des âges, dont celle des Beni Hammad, et volé leurs cultures, et se bat aujourd’hui bec et ongle pour s’en prévaloir, et les a inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO. L’imposture n’a pas de limite.
Le Maroc, un invétéré pilleur de civilisations ?

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