Lutte anti-cancer : Nécessité de renforcer la stratégie de prévention
Le ministre de la Santé, Abdelhak Saïhi, a souligné la nécessité de renforcer la stratégie de la lutte anti-cancer en se basant sur le principe de prévention et en assurant la prise en charge des malades au niveau de toutes les wilayas. C’est ce qu’a indiqué un communiqué du ministère.
Lors de son discours à l’ouverture des travaux du master class sur les cancers des voies urinaires, organisés par la Société algérienne de formation et de recherche en oncologie (Safeo), samedi dernier, en coopération avec l’Association française d’urologie, le ministre a souligné « l’importance de telles rencontres ouvrant l’espace de discussion sur de nombreuses maladies semblables au cancer ». Il a insisté sur les moyens et les stratégies qui assurent une prise en charge à tous les patients et sur le principe de prévention afin d’atteindre les résultats souhaités.
Evoquant les progrès réalisés en Algérie dans ce domaine, M. Saïhi a déclaré que « notre pays a connu des progrès tangibles dans le domaine de la santé publique au vu de l’augmentation de l’espérance de vie ». Il a tenu à ajouter que « cela sera encore renforcé avec l’adoption de la prévention comme un acte responsable et pas seulement sous forme de conseils ou d’orientations ».
En outre, compte tenu de l’augmentation du nombre de cas de cancer enregistrés, le ministre a souligné « la nécessité de créer le plus grand nombre possible de services de cancérologie dans les hôpitaux assurant le traitement par radiothérapie et chimiothérapie, afin d’éviter aux patients les désagréments du déplacement entre les wilayas ». Il a insisté sur le fait que c’est une priorité. Dans ce cadre, il convient de rappeler que le premier responsable du secteur de la santé a récemment annoncé que toutes les wilayas bénéficieront, d’ici à fin 2026, de la création de deux services de chimiothérapie et de radiothérapie au niveau des hôpitaux grâce au Fonds national de lutte contre le cancer.
Lors de la journée d’étude de samedi dernier, les spécialistes ont notamment abordé les différentes approches du diagnostic et du traitement des cancers de la prostate, de la vessie et du rein. Cette journée a aussi été marquée par la présentation des techniques modernes utilisées dans le traitement des tumeurs des voies urinaires.
Selon les données de la Société algérienne de formation et de recherche en oncologie, les cas des tumeurs de la vessie sont en augmentation en Algérie ces dernières années, touchant des tranches d’âge plus jeunes. Il est ainsi expliqué que « les cancers urologiques, celui de la vessie notamment, sont en nette augmentation en Algérie à cause de la forte consommation de tabac et d’aliments peu sains ». En outre, les spécialistes ont noté, ces dernières années, que ce type de cancer, qui touchait « surtout les sujets âgés de plus de 65 ans, avec une large prédominance masculine, touche aujourd’hui des sujets plus jeunes mais des femmes également », a fait savoir la même source.
Pour rappel, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait annoncé, au début du mois de novembre, une initiative nationale de lutte contre le cancer dans le cadre de son engagement à protéger et à promouvoir la santé des citoyens. Cette initiative a bénéficié d’un montant de 70 milliards de dinars provenant du Fonds national de lutte contre le cancer. Le Président avait aussi affirmé que le Fonds national de lutte contre le cancer bénéficiera de 30 milliards de dinars à partir de 2024. Il avait insisté, à cet effet, sur la nécessité d’assurer une « meilleure répartition des centres de lutte contre le cancer au niveau national ».
L’Algérie enregistre annuellement près de 50 000 nouveaux cas de cancer, tous types confondus, selon les données 2022 du registre national des cancers relevant de l’Institut national de la santé publique (INSP). Le cancer du sein, le cancer colorectal, de la glande thyroïde et du col de l’utérus sont les plus répandus chez les femmes. Tandis que le cancer colorectal, du poumon, de la prostate, de la vessie et de l’appareil digestif sont ceux qui dominent chez les hommes.
