L’Etat veut battre en brèche les dérives : Le holà à l’extrémisme
Le gouvernement a donné son aval pour la création d’un observatoire national de lutte contre l’extrémisme religieux en Algérie. Cet observatoire aura pour missions l’analyse des phénomènes liés à l’extrémisme religieux, la mise en place de plans élaborés en la matière et la proposition de solutions idoines, et surtout de barrer la route aux fetwas dangereuses et aux dérives qui ont caractérisé la pratique religieuse en Algérie.
Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa, a révélé hier que le gouvernement « a donné son aval » pour la création d’un observatoire national de lutte contre l’extrémisme religieux en Algérie.
Dans une déclaration à la presse, le ministre a indiqué que le gouvernement a approuvé la demande du ministère concernant la création d’un observatoire national de lutte contre l’extrémisme religieux en Algérie, soulignant que le projet sera concrétisé « très prochainement ».
Regroupant des cadres du ministère des Affaires religieuses et d’autres secteurs tels l’Education, la Culture et l’Intérieur, l’observatoire aura pour mission l’analyse des phénomènes liés à l’extrémisme religieux, la mise en place de plans élaborés en la matière et la proposition des solutions idoines.
Selon Aissa, « certaines parties exploitent les espaces éducatifs, culturels et ceux pour jeunes en vue de faire passer des idées qui prônent l’extrémisme religieux », a-t-il dit. Le ministre a souligné que la création de cet observatoire a pour objectif « la préservation de la nation à travers la protection des ses références religieuses nationales fondées sur le rite malékite ».
L’extrémisme religieux s’est propagé ces dix dernières années d’une manière fulgurante. Rezzag Bara, le conseiller à la présidence de la République avait lâché une bombe en 2013 lorsqu’il a révélé que c’est dans les milieux pénitentiaires qu’on observe l’extension de formules et dérives qui « entraînent un certain nombre de jeunes » vers l’extrémisme violent à partir d’une vision ou d’une interprétation fausse du message religieux.
Il a relevé que les questions de prévention contre le terrorisme posent une série de problématiques nécessitant des réponses claires à même de faire face à ce phénomène qui fait dériver un certain nombre de personnes, particulièrement les jeunes, vers l’extrémisme religieux.
Rezzag Bara a expliqué qu’à l’origine de celle-ci, un discours de mépris de la vie humaine et des principes universels, ainsi que la glorification de la force, de la violence et de la brutalité. Le ministre Mohamed Aissa, qui affiche une politique nationaliste modérée depuis son arrivée à la tête de ce ministère, a révélé l’existence de deux courants qui cherchent à infiltrer les lieux de prière au sein des universités, citant à ce sujet le chiisme et le salafisme.
Il a ensuite précisé que le danger du chiisme est qu’il est fortement imbriqué avec des officines des renseignements qui cherchent à créer des conflits en terre algérienne avec les courants salafistes.L’Etat commence à comprendre que la religion ne doit jamais être laissée aux dérives. Selon lui, il faut retrouver une pratique authentique de l’islam qui prend ses sources dans le texte de la révélation, dans le texte du Coran, mais aussi qui prend en considération les paramètres du temps et de l’espace. En clair, le ministre des Affaires religieuses reconnaît les limites de la gestion politique de la religion.
La gestion bureaucratique du culte en Algérie a poussé les Algériens à croire qu’il existe deux islams, l’un officiel et l’autre de la résistance défendu malheureusement par des extrémistes. Mais à ses yeux, la solution n’en reste pas moins la mission que lui a confiée le gouvernement : revenir à un islam pratiqué par nos ancêtres.