Les peines contre Ould Abbas et Barkat confirmées
Les juges de la 6e chambre pénale de la cour d’appel d’Alger ont confirmé, ce dimanche, toutes les peines prononcées par le président du pôle judiciaire du tribunal de Sidi M’Hamed dans le cadre de l’affaire des deux ex-ministres de la solidarité nationale Djamel Ould Abbas et Said Barkat.
Ainsi, les deux ex-ministres ont été reconnus coupables entre autre de dilapidation de deniers publics et gestion désastreuse des fonds octroyés par l’Etat pour porter aide et assistance aux différentes couches de la société. Ils ont été condamnés respectivement à 8 et 4 ans de prison ferme.
Les juges ont par contre revu à la hausse les amendes prononcées contre les deux ministres incarcérés lors du premier jugement passant d’un million à 10 millions de dinars et la saisie de tous les biens qu’ils possèdent.
Les mêmes juges ont prononcé une peine complémentaire pour les deux ex-ministres relative à leur interdiction d’exercer une profession étatique ou de se présenter en tant que candidats aux différents rendez-vous électoraux pendant 5 ans après l’expiration de leurs peines.
Les magistrats ont par ailleurs confirmé le premier verdict prononcé contre l’ex-secrétaire général du ministère de la solidarité en l’occurrence Bouchenak Khelladi Abdellah qui était de l’ordre de 5 ans de prison ferme et la relaxe en ce qui concerne Habchi Mohamed.
Les juges ont en outre prononcé pas moins de dix autres relaxes pour les autres inculpés poursuivis pour complicité dans la dilapidation de deniers publics.
Le procureur général a requis contre les deux ex- ministres des peines respectives de dix et huit ans assorties d’amendes d’un million de dinars avec la saisie de tous les biens.
Le représentant du ministère public a requis cinq ans de prison ferme assortis de cinq cent mille de dinars d’amende contre l’ex-secrétaire général du ministère Bouchenak Khelladi Abdellah.
Le procureur général a en outre requis pas moins de dix peines allant de quatre à cinq ans de prison ferme assorties de cinq cent mille dinars d’amendes contre des ex-cadres et ex-fonctionnaires et même des agents de sécurité du ministère pour s’être impliqués dans les opérations frauduleuses des retraits des sommes faramineuses des banques sur recommandation de l’inculpé Djamel Ould Abbas.
L’ex-ministre Djamel Ould Abbas, en prenant la parole pour la dernière fois s’est longuement étalé sur son passé professionnel en déclarant à la présidente : « J’ai sacrifié toute ma vie au service de mon pays pour recevoir en guise de reconnaissance des poursuites judiciaires bel et bien maquillées ».
Djamel Ould Abbas a souligné : « Je suis un maquisard et moudjahid qui a mené 12 attentats pendant la guerre de libération nationale et aujourd’hui je me retrouve en face de la justice de mon pays pour des faits que je n’ai jamais commis ! »
Il a ajouté à la direction de la présidente et ses conseillers : « Je n’ai pris aucun centime du budget du ministère. Toutes les sommes manquantes ont été déboursées dans des opérations à caractère caritatif et humain dans les six tremblements de terre qui ont touché l’Algérie depuis 2003 ! ».
Tandis que l’ex-ministre Saïd Barkat a déclaré : « Je suis innocent de tous les chefs d’inculpation. Je vous demande de me rétablir dans mes droits en prononçant ma relaxe pure et simple. J’ai occupé le poste de ministre de 2010 à 2012, toutes les opérations que j’ai effectuées sont justifiées par des PV… »
Invités à dire leur dernier mot, les 11 autres inculpés qui se sont succédé à la barre ont affirmé avoir appliqué à la lettre les directives émanant de l’ex-ministre Djamel Ould Abbas notamment en ce qui concerne les retraits d’argent : « Il nous a chargé de retirer des sommes faramineuses du compte courant du ministère. Il nous remettait des chèques parfois remplis parfois vides… ».
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