Le TNA rend hommage à Abou Djamel
Comédiens et grandes figures du cinéma et du Théâtre algérien ont été conviés par le Théâtre national algérien (TNA), « Mahieddine Bachtarzi », à l’occasion de la journée internationale du théâtre à travers laquelle un grand hommage a été rendu à la grande figure du théâtre et du cinéma, Abou Djamel.
« Chaque année, le 27 mars, le monde fête le Théâtre en organisant des rencontres, des ateliers, des spectacles en reprenant des pièces théâtrales et leur donnant des touches modernes.
C’est en 1961, à Vienne, au cours du neuvième congrès mondial de l’institut international du théâtre, créé en 1948 par l’UNESCO et des personnalités de grande renommée du Théâtre, et sur la proposition d’Arvi Kivimaa, faite au nom du Centre Finlandais que fut créée la journée mondiale du Théâtre », précise Brahim Chergui, à l’ouverture de l’hommage rendu à Rabah Arezki alias Abou Djamel.
Arezki Rabah, connu sous le nom d’Abou Djamel est né le 14 mars 1938 à la Casbah d’Alger, Arezki monta sur les planches à l’âge de dix ans et rejoint la troupe de la grande Keltoum composée des géants de la scène auprès de Fadéla Dziria, Nouria, Latifa et Rouiched. Dans les sketches de Rouiched, il se produira aux côtés de Mohamed Touri.
Il rejoint la troupe Fernandez en 1952 et en 1953, intègre la troupe communale de sa ville, dirigée par Mahieddine Bachtarzi. En 1956, il fait de la radio et de la télévision avant de rejoindre le Front de Libération Nationale, aventure pendant laquelle il se fait plusieurs fois arrêté et torturé par les forces coloniales.
A l’indépendance, Arezki rejoint la troupe de Boubegra (Hacène EL Hassani), Mustapha El Anka, Omar Ouahade avant d’intégrer la troupe du Théâtre National Algérien, en 1964 où il interpréta plusieurs rôles dans plusieurs pièces telles celles de Rouiched dans Hacène Terro, El Ghoula (l’ogresse), El mech’hah (L’avare) et les concierges. En 1970, Arezki Rabah participe à l’émission pour enfant « Hadikati Essahira » (Mon jardin magique), produite par Zoheïr Abdellatif.
Cette grande figure du théâtre et du cinéma s’est produit également aux côtés des grands du monde cinématographique comme Jean Gabin, dans « Pépé le Moko » et le réalisateur Vittorio Gassman, dans « Brancaleone en croisades ».
Aujourd’hui, du haut de ses 77 ans et de sa brillante carrière, Arezki qui, autre fois poussait aux rires et à la joie de vivre à travers ses interprétations, se retrouve dans le gouffre de l’oubli, avec un pied amputé et n’a que la solitude et les souvenirs pour seuls compagnons.
Si cette grande figure arrive tant bien que mal à survivre à cause de la cherté de la vie, « ce n’est que grâce à « l’ONDA et au soutien indéfectible de Abdelkader Bendamèche que je partage avec ma famille une frêle pension de
17 000 DA », avait-il déclaré lors d’une émission télévisée.
« Si aucune loi protégeant les droits de l’artiste ne figure dans la constitution, ni dans aucun code, c’est parce qu’il y a absence de justice et que la jurisprudence « dort » depuis bien longtemps », déclare Abdelhamid Rabia, avant de rajouter que : « les hommages doivent être rendus souvent aux artistes non pas lorsqu’ils sont malades ou décédés, si vous, vous connaissez les anciens du théâtre, nos enfants, eux, n’ont pas la moindre idée de ce qu’il fut le théâtre à son apogée, en Algérie.
Il est temps de le révolutionner et de faire revivre cette mémoire qu’on a tendance à négliger. » Après un long moment d’applaudissement, la famille de l’artiste fut reçue est sur les planches, reçut un chèque symbolisant le soutien de la famille artistique, mais aussi et surtout celui du théâtre national Algérien qui ne les oublient pas.