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Nationale

Le Sommet Etats-Uni-Afrique: Sécurité contre contrats

Le Sommet Etats-Uni-Afrique: Sécurité contre contrats

Le sommet Etats-Unis-Afrique qui a débuté hier à Washington promettrait-il plus qu’un repositionnement stratégique de la superpuissance américaine sur le continent noir ? Le contexte d’insécurité chronique, de développement laborieux de la majorité des pays africains dément les discours trop optimistes des politiciens occidentaux inquiétés par la place que le géant chinois occupe en matière de partenariat économique. C’est au moment où nombre de pays occidentaux, dont les Etats-Unis, recommandent à leurs ressortissants d’éviter de se rendre dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest en raison de l’épidémie du virus Ebola que se déroule le sommet regroupant une quarantaine de pays d’Afrique. Pour évaluer et projeter les relations entre le continent noir et la superpuissance américaine. Retard américain ! Il faut dire qu’à part son initiative militaire dite Africom datant de l’époque de Bush junior où les Etats-Unis ont un temps limité leur politique étrangère vis-à-vis de l’Afrique à la question sécuritaire, notamment face à la menace El Qaida, rien de très ambitieux n’a été entrepris par le pays de l’oncle Sam sur le sol africain. D’aucuns prétendent que Washington continue à considérer que la vieille Europe aurait des droits historiques de «préemption» dans les ancienne colonies d’Afrique. On a pu le constater lors de la crise malienne où la France a su compter sur un appui militaire conséquent du renseignement des drones américains lors de l’opération Serval sans toutefois que le Pentagone ne prenne la main dans cette intervention politico-militaire. Mais, ce respect d’un marquage territorial des zones d’influence n’empêche point les Etats-Unis de défendre leurs intérêts directs dans la région. Des intérêts économiques que le Département d’Etat entend protéger de la concurrence nouvelle que représente le nouveau géant industriel chinois bien implanté depuis une décennie en Afrique. Security and business Or, comme l’exemple algérien l’illustre, les Etats-Unis entretiennent des relations commerciales limitées au secteur de l’énergie avec certains pays d’Afrique. Le montant global des échanges demeurant insignifiant par rapport aux actifs de leurs activités économiques dans le monde. Pourtant, les besoins en développement et les signes d’une croissance inéluctable de plusieurs pays d’Afrique aux ressources humaines et naturelles considérables, ont conduit la politique extérieure américaine à revoir sa copie. Affichant une croissance économique incontestable conjuguée à une croissance démographique régulière, en plus d’une progression appréciable de la démocratie malgré les conflits, l’Afrique suscite des convoitises dans le milieu du business américain. Le président Obama qui n’a pas su impulser une nouvelle politique africaine à son pays lors de son premier mandat, semble vouloir se rattraper par ce sommet Etats-Unis-Afrique où «le soutien à la sécurité contre de nouvelles parts de marché» résonne dans les coulisses comme l’énoncé d’un deal tacite. Développement et âme africaine Cependant, la doctrine qui domine les relations économiques américaines se fonde sur un mercantilisme dont les Africains ne veulent pas. D’ailleurs, les pays les plus développés du continent noir l’ont signifié à maintes reprises dans le cadre du NepadNEPAD Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique et à chaque fois que l’UA a dû aborder la question du développement : le partenariat gagnant-gagnant ne peut prendre forme sans le transfert technologique et du savoir-faire. Les Etats-Unis vont donc devoir changer leur appréhension du business avec des peuples qui, comme les aînés de Barack Obama ont su arracher leurs droits civiques aux Etats-Unis, exigent leur droit aux progrès, à un environnement protégé et à la paix. Le tandem Algérie-Afrique du Sud n’a cessé de promouvoir ce concept d’une Afrique ouverte sur le monde mais jalouse de sa liberté acquise au prix de mille sacrifices. La réussite du sommet Etats-Unis-Afrique tient à cela. Au respect de la souffrance des Africains qui aspirent au développement mais refusent de vendre leur âme.



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