Pénurie de médicaments : Le SNPAA tire la sonnette d’alarme

Les pharmacies et les patients sont de plus en plus confrontés à une pénurie de certains médicaments. Les distributeurs sont en partie responsables de ces ruptures de stock, a révélé le porte-parole officiel du Syndicat national des pharmaciens algériens agréés (SNPAA), Samir Ouali.
Un nombre croissant de médicaments est en rupture de stock. Aujourd’hui, les pharmacies comptent plus de 300 médicaments en pénurie, a affirmé Samir Ouali, soulignant que ces médicaments s’inscrivent sur la liste des introuvables sur les étagères des officines, dont le Lovenox, qui entre dans le protocole de traitement de la Covid-19 et que l’ÉEtat a promis d’importer prochainement.
Mais ceci ne résoudra pas la sempiternelle problématique de la pénurie de médicaments. Une situation qui met à rude épreuve les professionnels soignants mais surtout les malades qui sont les premières victimes à devoir supporter directement les conséquences de ces pénuries. M. Ouali a expliqué que la situation épidémiologique due au coronavirus a induit à une augmentation de la demande sur certains types de médicament et causé, de fait, une pénurie de plusieurs médicaments.
Mais ce n’est pas la seule raison à l’origine du problème. Le porte-parole du SNPAA a pointé du doigt les agissements de quelques distributeurs, lesquels ont compliqué la situation en imposant aux pharmaciens des ventes conditionnelles. Ajoutons à cela ce qu’il qualifie de «laxisme» de l’Etat mais aussi la montée en puissance des lobbyings de l’industrie pharmaceutique à l’origine de ces pénuries et de l’anarchie qui règne dans le domaine. Samir Ouali a toutefois indiqué que l’Algérie n’en est pas à sa première pénurie. «Au cours des dernières années, et avant la pandémie, l’Algérie a connu une pénurie de certains médicaments en raison des conditions administratives», a-t- il souligné. Il a tenu à signaler que cette pénurie n’est pas propre à l’Algérie mais touche plusieurs pays en raison de la forte demande sur certains médicaments qui entrent dans le traitement de la Covid-19 ou encore sur les matières premières de ces médicaments.
A ce propos, il a cité le cas de la France, où il y a une forte demande sur le traitement, ce qui a provoqué une perturbation dans l’approvisionnement de près de 400 produits. Pour sa part, le Syndicat national des pharmaciens privés (SNAPO) tire la sonnette d’alarme quant à la rupture de stock en médicaments. Selon une enquête menée par le SNAPO à travers le pays, l’Algérie vit une «crise aiguë due à la pénurie de médicaments, qui pourrait s’aggraver dans les prochains mois». Le nombre de médicaments en rupture de stock est passé, à la fin octobre, de 250 à 300. Il s’agit principalement de médicaments fabriqués localement et/ou importés pour des maladies graves telles que le cancer, les maladies endocriniennes, les maladies cardiovasculaires et le diabète. Ainsi, la liste des médicaments en rupture en Algérie continue de s’allonger, et ce depuis plusieurs mois.
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