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Nationale

Le FRR rétrécit comme une peau de chagrin

Le FRR rétrécit comme une peau de chagrin

L’Algérie tente (enfin !) de ne plus dépendre que du pétrole. Mais la route de la diversification sera longue et parsemée d’embûches.

Combien de recettes financières hors hydrocarbures l’Algérie tire-t-elle de son commerce extérieur ? A peine 1 milliard de dollars ! Alors que la Tunisie, pays faiblement doté de ressources naturelles, engrange chaque année quelque 35 à 40 milliards de dollars, l’Algérie reste le mauvais élève de toute la région de l’Afrique du Nord et peut-être du monde.

Le PIB de l’Algérie s’est établi à environ 221 milliards de dollars en 2014 contre 196 milliards de dollars en 2013, ce qui fait d’elle un monstre sur papier uniquement. Aujourd’hui, le scénario de 1986 n’est pas totalement écarté. L’économie, qui suit le rythme des cours internationaux du pétrole, est extrêmement fragilisée par son statut rentier. Les autres secteurs économiques, dont l’industrie, sont sans politiques claires et sans stratégies définies.

L’État semble plus que jamais adepte de la rente, pourtant contraire aux investissements productifs et à toute rentabilité économique. Dire que le budget de l’Algérie repose uniquement sur ses recettes pétrolières est plus qu’une réalité. Avec le plus riche matelas de pétrodollars de son histoire (180 milliards de dollars en 2015), le pays peut résister à une courte récession mondiale. Mais jusqu’à quand ?

Parallèlement, la facture des importations a été multipliée par cinq voire six, et enfle dangereusement. En hausse en 2014, elle a atteint le record de 55 milliards de dollars. De 2,5 milliards de dollars en 2000, les importations de denrées alimentaires ont atteint 10 milliards de dollars en 2014. Confronté à la baisse importante des cours du brut, le pays pourrait en profiter pour enfin engager la diversification de son économie.

Et préparer l’avenir. L’Algérie est appelée à se projeter vers une économie émergente qui repose d’abord sur soi-même et sur le soutien aux entreprises nationales productives génératrices de richesses et d’emplois, en partenariat avec des opérateurs étrangers. Aujourd’hui, le commerce extérieur est dominé par des affairistes de tous bords qui bénéficient d’une totale impunité de la part des pouvoirs publics.

Des milliers d’importateurs de tous genres importent des produits non contrôlés et souvent contrefaits. L’Algérie doit agir pour mettre un frein aux importations à outrance en les régulant et en encourageant la consommation de produits de même nature fabriqués chez nous.

Le tourisme, ce secteur mal-aimé

Il existe pourtant ici un potentiel industriel qu’il faut protéger et encourager, notamment dans certains domaines comme la mécanique, qui peut se développer rapidement.

Dans un rapport détaillé remis à la fin de janvier, le FMI recommande à l’État de se désengager du secteur financier malgré l’ouverture reportée du capital du Crédit populaire d’Algérie (CPA) en 2007.

Débloquer le système bancaire est indispensable pour financer la diversification de l’économie et capitaliser, par exemple, sur les 325 000 PME algériennes. Du coup, les PME demeurent fragiles (10 % d’entre elles disparaissent chaque année, selon le CNC/PME). D’où leurs craintes face à l’adhésion du pays à l’OMC.

En ouvrant brutalement le marché algérien aux produits du monde entier, l’État tue dans l’œuf le développement d’une industrie locale. À l’horizon 2019, l’Algérie n’aura plus de barrières douanières avec l’UE, et les négociations pour l’adhésion à l’OMC en sont au point final. Il existe également un secteur où le potentiel est mal exploité.
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l s’agit du tourisme, qui peut engendrer des recettes énormes. Malgré la volonté affichée des autorités, le nombre de visiteurs étrangers n’a toujours pas décollé. Et pas seulement pour des raisons logistiques. Des centaines de kilomètres de plages, les vastes étendues du Sahara, un riche patrimoine culturel, la proximité avec l’Europe… : le potentiel touristique du pays est immense.

En 2009, on a enregistré 1,9 million de visiteurs pour 330 millions de dollars de recettes. Mais l’État veut porter ce nombre dans un premier temps à 3 millions, pour 530 millions de dollars de recettes, à l’horizon 2015.

Sur les 2 millions de personnes entrées sur le territoire en 2009, plus de la moitié sont des Algériens expatriés ou binationaux, 300 000 des hommes d’affaires et seulement quelques milliers des touristes étrangers. En 2009, l’Association nationale des économistes algériens avait qualifié le secteur touristique de « marginalisé, voire négligé ». L’Algérie pâtit aussi d’un très sévère déficit d’infrastructures hôtelières (10 % seulement des 1 200 établissements répondent aux standards internationaux).

Ailleurs, on voit plus grand : l’État a avalisé, au début d’octobre, un projet émirati de 400 millions d’euros pour un village touristique à Moretti, à l’ouest d’Alger. Ce projet attend depuis….

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