Le FMI recommande à l’Algérie de miser sur la fiscalité et les impôts
Le déficit budgétaire de l’Algérie devrait se creuser à plus de 7 %, selon la note de conjoncture du Fonds monétaire international (FMI) publiée vendredi.
Parmi les raisons de ce déficit le FMI cite principalement le recul des recettes d’hydrocarbures, qui devrait s’établir à 58,8 milliards de dollars en 2014 et 49,8 milliards de dollars en 2015, les recettes hors hydrocarbures inférieures à leur potentiel, la nette hausse des dépenses d’investissements, la masse salariale élevée et les subventions et transferts coûteux qui représentent environ 26 % du PIB.
Tout en estimant que l’Algérie a « d’importantes marges de manœuvre sur les plans extérieur et budgétaire », le FMI prévient tout de même que les menaces qui pèsent sur la stabilité macroéconomique s’accentuent.
« Pour la première fois en près de 15 ans, le compte des transactions courantes devrait se solder par un déficit et qu’à moyen terme, les déficits devraient se creuser », portés par « la forte consommation intérieure d’hydrocarbures et la baisse des cours du pétrole », au moment où « les importations, stimulées par les dépenses publiques, continuent d’augmenter », explique le communiqué.
Le FMI fait remarquer que les exportations ne sont pas suffisamment diversifiées et l’IDE est freiné par les restrictions sur l’actionnariat. Pour l’exercice 2014, le FMI prévoit une croissance du PIB à 4,0% contre 2,8% en 2013 et « une progression du secteur des hydrocarbures pour la première fois en huit ans et dans les autres secteurs ».
Il note un « net repli de l’inflation pour se situer à 2,1% grâce en partie au resserrement de la politique monétaire ». Pour l’institution de Bretton Woods, l’Algérie « jouit d’une stabilité macroéconomique » mais, elle a besoin « d’une croissance plus rapide » pour « créer suffisamment d’emplois ».
Le Fonds critique les investissements effectués dans le secteur public en estimant qu’ils sont « peu efficients » alors que l’investissement privé en Algérie « est entravée par un lourd climat des affaires », un « secteur financier insuffisamment développé » et « une intégration internationale limitée ». Face à cette « détérioration de la situation budgétaire et du solde des transactions courantes » et une « diminution de l’épargne budgétaire et des réserves de change », l’institution financière recommande à l’Algérie de prendre des mesures afin de préserver la stabilité macroéconomique.
Ces mesures urgentes devraient être complétées par des réformes de grande envergure pour diversifier l’économie, améliorer la compétitivité et promouvoir une croissance solidaire et la création d’emplois.
Pour faire face à la baisse de la rente du pétrole et du gaz, le FMI estime que le pays devrait miser sur les recettes hors hydrocarbures à travers l’élargissement de « l’assiette fiscale », « le renforcement de l’administration des impôts et la réduction « des exonérations fiscales ».