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Nationale

Le consensus, une utopie ?

Le consensus, une utopie ?

Le consensus semble une chimère compte tenu du fait que chaque parti politique entend faire valoir sa démarche, à l’image du FLN qui veut chapeauter lui-même la conférence nationale, le cheval de bataille du FFS.

Le zaïmisme ou le leadership sont des maux qui sont en train de contrarier le principe du rassemblement autour d’un objectif commun. La classe politique, toutes obédiences confondues, risque de se retrouver piégée par ses querelles de clocher, ce qui ne fera que prolonger la crise. 

Pour de nombreux observateurs, il n’y a rien à attendre de la prochaine rencontre entre le FFS et le MPA d’Amara Benyounès ou de celle qui s’est tenue hier avec le patron de l’ANR. Réduit à accepter les conditions des uns et des autres, à ne vouloir jamais lever les équivoques et à rester coincé par sa « feuille blanche », le FFS est bien parti pour ne jamais tenir sa conférence nationale sur le consensus, ou la tenir avec des petits partis sans réel ancrage dans la société et sans grande influence sur le cours des évènements. C’est ainsi que le TAJ d’Amar Ghoul est allé dans le sillage du FLN et du RND, en posant ses propres conditions.

Sans être surpris par cette sortie, les observateurs estiment toutefois que le TAJ ne pouvait que formuler des réserves et ne pas donner un chèque en blanc à une initiative dont on ne connaît point les tenants et les aboutissants. Ghoul qui fut, il y a quelques mois, plus enthousiaste que ses pairs, semble amorcer un virage, en déclarant que le projet du FFS mérite « davantage d’efforts pour être concrétisé » et qu’il nécessite du temps.

Une déclaration décodée comme un refus poli pour les dates proposées des 23 et 24 février prochains et une invite à un report ou plutôt à une annulation pure et simple. Si cela ne surprend guère, comme on l’a écrit précédemment dans ces mêmes colonnes, il y a comme une impression ou une volonté de capoter le chantier du FFS et de l’isoler carrément sur la scène politique.

Autrement dit, si le FFS s’est lui-même « ligoté » avec sa fameuse feuille blanche et ses « sans a priori » quand il a entamé ses consultations, il y a lieu de relever en même temps que les lignes rouges, que des partis alliés au pouvoir sont en train de tracer, sont exactement les murailles que veut déjà l’opposition, à travers les deux pôles, la Coordination nationale des libertés et le Front du changement, détruire avant toute possibilité de « rapprochement ou de dialogue ». Des lignes rouges, c’est exactement ce que font pratiquement toutes les formations politiques depuis que le FFS a parlé d’une « médiation » singulière.

Or, actuellement, si le FFS cumule les « refus » et les préalables des uns et des autres sur son « consensus à construire », cela laisse bien des « espaces politiques » à des partis de la mouvance islamiste qui viennent de lancer eux-mêmes de nouvelles initiatives de dialogue ou des concertations dites d’explication sur la plate-forme de Zéralda.

D’abord le MSP de Mokri, qui n’hésite pas à gêner ses propres alliés de la CNLTD ou de l’ICS (instance de concertation et de suivi), en lançant des pourparlers à des partenaires ou des adversaires qui n’arrivent pas à comprendre le vrai alibi de cet appel. Un flou savamment entretenu par médias interposés.

Car, comme le relèvent des analystes, l’initiative de Mokri est née juste après les déclarations de Saâdani sur la conférence du consensus. De plus, il existe derrière les rideaux médiatiques une autre initiative « islamiste » que proposent les leaders du parti politique, nouvellement agréé, le mouvement d’El Bina, un parti animé par d’anciens …dissidents du MSP, de vieux compagnons de feu Nahnah, comme Dane ou Boumahdi.

Pour certains, il s’agit des vrais représentants de l’Internationale des Frères musulmans en Algérie, qui viennent de lancer «discrètement» une initiative dite de « défense de la nation » ou de « construction du Mur national »( Djidar el Watani).

Cette initiative s’articule autour d’une dizaine de points et de principes, qui se recoupent dans leur contenu avec l’idée du FFS, qui cherche à « reconstruire » un consensus national. On nous affirme que des consultations ont été déjà menées par les chefs de ce mouvement, dont les idées et les concepts ne différencient guère de la « médiation nouvelle » du MSP et de Mokri. 

Autrement dit, à bien y voir, les islamistes, notamment ceux qui préconisent une ligne de modération et de modernisme, qu’ils soient du côté de l’opposition ou de celle de la « zone grise » proche du pouvoir, dominent la scène par leurs projets et leurs capacités à s’adapter aux conjonctures et aux aléas des évènements locaux ou régionaux.

Et, il est presque sûr qu’on se trouvera vers la fin février non plus avec le plan du FFS, mais avec un autre plan concocté par cette mouvance islamiste dite de modération, dialoguiste, moderniste et républicaine. Il ne reste que le prétexte du « oui, mais » du pouvoir ou de ses accessoires périphériques.

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