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Nationale

L’avocat nie tout en bloc !

L’avocat nie tout en bloc !

« Je ne me suis jamais présenté au siège du journal El Chourouk. Je n’ai jamais rencontré la journaliste qui est accusée au même titre que moi. Je ne lui ai jamais fait de telles déclarations !

Je suis un homme de loi et je ne me tromperai jamais dans le lexique canonique ! », a clamé haut et fort Me Sidhoum lors de son audition par le président de la 5e Chambre pénale, en l’occurrence M. Ait Akkache Ali qui était entouré de M. Brahimi Mohamed et Mme Soraya Benhammiche.

L’avocat poursuivi qui ne pouvait pas tenir place a par ailleurs indiqué : « Le jour de la parution de l’article journalistique, je n’étais pas en Algérie mais plutôt à l’étranger dans le cadre d’une mission aux Nations unies et que cette dernière rentre dans le contexte des droits de l’homme-étant membre actif au sein des ONGONG Une organisation non gouvernementale (ONG) est une association à but non lucratif, d'intérêt public, qui ne relève ni de l'État, ni d'institutions internationales ».

A la question de savoir s’il avait déclaré à la journaliste que la cour suprême a bafoué les droits de son client, à savoir l’ancien wali d’Oran Bachir Frik, concernant l’extension de son incarcération, le prévenu a déclaré : « J’ai reçu une communication téléphonique dans laquelle une journaliste me demandait mon avis par rapport à la détention provisoire de l’ancien wali d’Oran étant un ex-journaliste, je lui ai fait des déclarations mais je n’ai à aucun moment commenté l’incarcération ! ».

Il est vite interrompu par le président : « Alors avec qui vous avez parlé au téléphone ? – Avec celle-ci ou avec une autre journaliste ! ? – Cela fait plus de dix ans – Monsieur le président, je ne sais pas ! Je ne sais pas ! Je ne me rappelle plus monsieur le juge ! ». Et d’ajouter : « Je sais bien que je n’ai jamais fait de telles déclarations qui portent atteinte à la justice dont je fais partie ».

Appelée à la barre pour donner sa version des faits, la journaliste d’El Chourouk Mme Widad Kabbache a d’emblée affirmé aux magistrats : « Me Sidhoum Amine s’est bel et bien rendu au siège du journal sollicitant un entretien, le directeur m’a déléguée pour prendre ses déclarations qui étaient toutes axées sur la détention arbitraire et abusive de son client l’ancien wali d’Oran ».

Est-ce qu’il a dit détention arbitraire ou décision arbitraire ? Coupe le président. Et la journaliste de répondre : « Franchement Monsieur je ne me rappelle pas ! Je crois qu’il m’a dit décision arbitraire et non pas détention arbitraire ! ». A la question de savoir s’il a envoyé une mise au point à l’article publié le lendemain, Me Sidhoum a répondu : « J’ai pensé que les responsables du journal le font sans que je ne me déplace ! ».

Il a par ailleurs affirmé au magistrat en charge du dossier que « ces derniers n’ont même pas daigné publier un erratum car ils ont publié la photo de mon père qui était poursuivi dans une affaire liée au terrorisme et dont je n’aimerai pas parler Monsieur le président ! ».

Le procureur général de la cour d’appel d’Alger a requis mardi dernier, des peines de six mois de prison ferme assortis de cinq cent mille dinars d’amendes contre Me Amine Sidhoum, avocat dépendant du barreau d’Alger et Mme Widad Kabbache, journaliste au quotidien arabophone El Chourouk El Yaoumi. Le procureur général en l’occurrence M.Kessar Mohamed a estimé à travers son réquisitoire que « les faits reprochés aux mis en cause sont formels, notamment en ce qui concerne l’atteinte à un corps constitué ».

Dans le même contexte, le procureur a affirmé : « Les deux accusés qui se sont succédé à la barre avaient bel et bien porté atteinte aux magistrats de la Cour suprême alors que l’affaire ne leur relève pas de ressort, d’autant plus que les juges de la plus haute instance judiciaire voient uniquement si les juges de la Cour de juridiction notamment d’Alger avaient bel et bien appliqué la loi ».

Les avocats des deux parties se sont échangés les accusations en pleine audience qui a failli se transformer en une arène de combat n’était l’intervention in extrémis du procureur général et du conseiller.

Les avocats de Me Sidhoum à l’instar de Cherbal Seif eddine, ont estimé que Me Bergheul Khaled devait être autorisé pour plaider en faveur de la journaliste. Furieux, ce dernier a déclaré à la direction de ses collègues : « Je la défendrai et je continuerai à le faire quelques soient les circonstances ou les conséquences. Elle ouvre droit d’être assister par un avocat. C’est un droit constitutionnel ».

C’est honteux pour Me Sidhoum qui se dit être un défenseur des droits de l’homme, se cache aujourd’hui derrière une journaliste. Cette dernière n’a rien inventé ; tous les propos lui ont été déclarés par l’avocat en question.

S’il nie aujourd’hui c’est parce qu’il veut fuir la responsabilité pénale qui lui incombe tout simplement. Pis encore, après avoir fait des déclarations, il a pris l’avion le jour même et ce dans le but de faire croire que les propos ont été purement et simplement inventés par la journaliste. « C’est pourquoi, a crié Me Khaled Bergheul, je sollicite sa relaxation des faits qui lui ont été reprochés ».

Les avocats de Me Sidhoum étaient unanimes pour dire que : « Les déclarations publiées ont été collées à leur collègue par la journaliste car cette dernière ne maitrise pas le jargon canonique. »

Les mêmes avocats à l’instar de Me Miloud Brahimi ont clamé fort : « Notre collègue n’a à aucun moment fait de telles déclarations. C’est un un homme de loi qui ne peut pas se tromper de qualificatif juridique ! Amine Sidhoum fait l’objet d’un coup bel et bien monté de toutes pièces par un clan qui ne dit pas son nom. C’est pourquoi nous sollicitons sa relaxe des graves accusations portées à son encontre par la tutelle ».

Le procès de Me Sidhoum Amine qui devait être jugé le 20 janvier dernier au mardi dernier suite à l’absence d’une autre accusée, c’est-à-dire la journaliste. Cette dernière est poursuivie pour diffamation et d’avoir publiée dans propos que la tutelle a estimé diffamatoires et portant atteinte à la justice.

En effet, les avocats, qui représentent leur collègue, dont des membres du conseil de l’ordre des avocats de la région d’Alger en l’occurrence Me Sidhoum Amine qui a été condamné à six mois de prison par le président du tribunal correctionnel de Sidi M’Hamed, ont insisté sur la présence de la journaliste qui a publié les propos jugés diffamatoires par la chancellerie.

Il convient de signaler que le mis en cause a été par ailleurs reconnu coupable d’avoir mis la crédibilité des jugements prononcés par la justice en doute dans une déclaration faite au quotidien arabophone El Chourouk El Yaoumi le 30 avril 2004 dans l’affaire proprement dite détournement du foncier par l’ancien wali d’Oran Bachir Frik.Il convient de signaler que l’avocat qui plaide en faveur des individus impliqués dans des affaires terroristes était entouré de pas moins de trente avocats dépendant du barreau d’Alger et du barreau de Sétif.

En outre, la journaliste qui est poursuivie pour les mêmes chefs d’inculpation retenus à l’encontre de Me Sidhoum a affirmé au cours de l’instruction judiciaire et lors du premier jugement qu’elle n’a fait que « reprendre les déclarations qui lui ont été faites par l’avocat incriminé ».

Elle a tenu à préciser que toutes les propos diffamatoires lui ont été dictés par l’avocat notamment en ce qui concerne les décisions jugées arbitraires et abusives dans l’affaire de l’ancien wali d’Oran. Elle a, en outre affirmé que l’avocat s’est présenté au siège de la rédaction du quotidien là où elle exerce. Il s’est entretenu avec elle après avoir discuté avec le rédacteur en chef qui lui a donné le OK pour le recevoir et prendre ses déclarations.

Il est à rappeler que certains avocats du barreau d’Alger font parler d’eux ces derniers jours à l’instar de celui qui a été condamné récemment par le tribunal criminel d’Alger à trois ans dont deux ferme pour s’être rendu coupable de faux et usage de faux dans des documents officiels à savoir un jugement administratif rendu en 2001 par la Chambre administrative de la cour d’Alger.

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