Sonatrach: La raffinerie Augusta vers un meilleur état

La raffinerie Augusta, dont l’acquisition en décembre 2018 fait l’objet d’une enquête de la justice, serait entrain de se redresser pour retrouver un meilleur état puisqu’elle ressort avec un bilan positif pour les onze premiers mois de l’année 2021 . C’est ce qu’a révélé au Jeune Indépendant un cadre dirigeant de Sonatrach Raffineria Italiana Srl (SRI), la société gestionnaire de la raffinerie basée à Milan (Italie) .
La Sonatrach, qui a investi un milliard de dollars pour l’acquisition et la modernisation de la raffinerie, poursuit son projet de développement et en tire de positifs retours sur investissement, a affirmé le responsable de la SRI contacté depuis Alger, soulignant l’inauguration il y a quelques jours, par les membres du Conseil d’administration, du magasin général, détruit par les flammes en septembre 2018.
Selon la même source, la délégation algérienne, qui a achevé la semaine dernière une visite des installations de raffinage et des entrepôts, a exprimé sa satisfaction quant au rendement de la raffinerie et de l’état des infrastructures.
Il convient de souligner que le conseil d’administration de la raffinerie était représenté par M. Saleh Bouaziz, président du Conseil d’administration et des membres du conseil, Laadj Zayed.
Dans un souci de se conformer aux normes environnementales et de durabilité, Sonatrach a par ailleurs lancé une étude de faisabilité pour le projet de captage du dioxyde de carbone émis par la raffinerie et sa conversion en carburant liquide, en coopération avec l’Ecole Polytechnique de Turin (Italie).
Ce dirigeant italien a évoqué ainsi les grands avantages que représente une raffinerie grande et complexe telle qu’Augusta, estimant que plus une raffinerie est grande, plus son rendement est important.
Pour soutenir ses propos, il a souligné que sa capacité de raffinage est actuellement de 10 millions de tonnes par an. Cette capacité la place en deuxième position parmi les raffineries de Sonatrach en matière de capacité après celle de Skikda (16 millions de tonnes /an).
Rappelant qu’a travers l’acquisition d’Augusta, Sonatrach visait à renforcer son système de raffinage d’une capacité supplémentaire de 10 millions de tonnes de traitement par an et d’une capacité de stockage équivalent à une autonomie supplémentaire de 3 jours de consommation en gasoil, et de 3 jours de consommation en essence.
L’Algérie voulait combler son déficit local en gasoil et en essence et vendre sur les marchés internationaux les produits excédentaires.
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Cette nouvelle réalité contraste avec les bilans obtenus en début de son exploitation. La SRI a fini sa première année avec, en plus des différents prêts, un résultat déficitaire et une dette financière de de 700 millions d’euros . Entre le 1er décembre 2018 et le 31 décembre 2019, la raffinerie Augusta s’est endettée de deux milliards d’euros, ce qui signifie qu’elle a coûté, au total, trois milliards d’euros au Trésor public.
Depuis l’achat de cette raffinerie italienne, située en Sicile, le 1er décembre 2018, experts et anciens cadres de l’entreprise ont dénoncé “la reprise d’une vieille ferraille” à des conditions défavorables faisant saigner les caisses de l’Etat en devises fortes. D’autres évoquent un achat de complaisance au profit d’une entreprise américaine aux influences inégalées sur le marché pétrolier, suscitant, au demeurant, une vive polémique dans les milieux spécialisés. L’équipe dirigée par l’ancien PDG de Sonatrach Abdelmoumen Ould Kaddour essuyait ainsi des tirs à boulets rouges suite à cette acquisition, perçue comme un véritable gouffre financier.
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Outre Ould Kaddour, Ahmed Mazighi, ancien vice-président des activités de la commercialisation, d’Abdelhamid Rais-Ali, ancien vice-président du raffinage et de la pétrochimie et Brahim Boumaout, conseiller vice-président de la stratégie, la planification et l’économie (SPE) et ancien directeur de la stratégie, nommé, depuis, à la tête du projet gazier de Sonatrach à Lima, au Pérou sont en détention en raison des contrats et accords de service désavantageux à Sonatrach.
La justice s’intéresserait au nombre impressionnant de contrats de service (plus de 300) conclus par la SRI qui a été créée en avril 2018 alors que la raffinerie Augusta a été achetée officiellement huit mois plus tard.
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