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Nationale

La cagnotte de l’importation intouchable

La cagnotte de l’importation intouchable

Amara Benyounès est catégorique. L’Algérie ne diminuera pas le volume de ses importations, en dépit du crash pétrolier. Selon le ministre, ce qui est importé jusque-là est inévitable.

Les importations nationales sont constituées d’équipements industriels et de matières premières, indispensables, dit-il. Quant à la facture alimentaire qui a atteint 9,5 milliards de dollars, il assure qu’elle est constituée à 90 % de produits de première nécessité comme les céréales, le lait et les huiles. Une dépense vitale…

L’Algérie ne peut pas diminuer le volume de ses importations, malgré la dégringolade des cours du pétrole, selon le ministre du Commerce et de l’Industrie, Amara Benyounes.

« Nous ne sommes pas en train d’importer du kiwi, comme le prétendent certains partis qui veulent tirer profit de la conjoncture économique pour passer des messages politiques », a-t-il déclaré hier en substance, lors de son allocution d’ouverture de l’Assemblé générale de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI). Pour M. Benyounes, la structure des importations algériennes est bien connue. Plus de 62 % des importations nationales sont constituées d’équipements industriels et de matières premières, indispensables au secteur industriel.

Quant aux importations des produits alimentaires, dont la facture a atteint 9,5 milliards de dollars, le ministre a affirmé qu’elle est constituée à 90 % de produits de premières nécessités comme les céréales, le lait et les huiles. « En réalité, le problème ne réside pas dans la hausse des importations mais dans la quasi-absence des exportations », a-t-il martelé en regrettant que l’Algérie n’ait presque rien à offrir en échange de ces importations, mis à part le pétrole et le gaz. Le ministre considère que la seule manière de s’imposer sur le marché international et de faire connaitre les entreprises nationales, c’est d’adhérer à l’Organisation mondiale du commerce. 

Il a cité l’exemple de l’Argentine, qui a adhéré à cette organisation tout en instaurant 70 barres douanières pour protéger sa production. « L’OMC compte 160 pays et 97 % du commerce mondial transite par cette organisation et l’Algérie ne peut pas être en dehors de ce cercle économique », a-t-il soutenu.

Quant aux places des entreprises sur le marché local, M. Benyounes a souligné la nécessité de sensibiliser les citoyens sur l’intérêt de consommer local pour sauver les entreprises nationales et les postes d’emploi. Il a toutefois ajouté que le produit local devrait être compétitif par rapport aux produit étrangers tant sur les prix que sur la qualité.

Quant à la réforme de la CACI et la révision de son statut, objet de cette rencontre, le ministre a considéré que cette structure est l’intermédiaire entre l’Etat et les entreprises. Pour sa part, le président de la CACI, Mohamed Laïd Benamor, a estimé nécessaire de réformer les statuts des 48 chambres de commerce et d’industrie déployées à travers le pays, afin de leur donner les capacités d’accompagner au mieux les opérateurs économiques, de la phase conception jusqu’à la réalisation de leur projets.

« Il faut une prise de conscience collective et l’implication de tous pour accélérer les réformes et renouer avec la croissance en plaçant l’entreprise au cœur du débat économique », a-t-il insisté, tout en prévenant des conséquences de l’économie de rente, qui risque de fragiliser l’Algérie sur le plan économique et financier eu égard à l’instabilité du marché pétrolier.

« Nous ne devons plus compter sur la rente. Rappelez-vous le choc pétrolier de 1986, qui a été à l’origine de la fermeture de centaines d’entreprises, la perte de milliers d’emplois et le fort endettement du pays », a-t-il prévenu, en recommandant de tirer les leçons du passé pour éviter de commettre les mêmes erreurs.



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