Grèves dans l’éducation: Parents et syndicalistes interpellent Sellal
Le bras de fer entre les syndicats de l’enseignement et le ministère de l’Education nationale semble s’inscrire dans la durée. En effet, depuis la rentrée scolaire, en septembre dernier, les établissements scolaires ont pratiquement chômé à cause des grèves répétitives. Les nombreuses réunions entre les leaders syndicaux et la ministre de l’Education nationale, Mme Benghebrit, se sont soldées, toutes, par un échec.
La première responsable du secteur n’arrive toujours pas à persuader les enseignants à rejoindre les classes. Il faut noter dans ce sens que le syndicat du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (Cnapeste) a décidé, mercredi, de poursuivre la grève enclenchée depuis le 16 février dernier, ce qui a suscité une grande préoccupation auprès des élèves et de leurs parents, à l’approche des examens de fin de l’année scolaire (2014-2015). «Nous ne savons plus à quelle partie nous vouer.
C’est pratiquement l’année blanche. Nos enfants sont perdus», s’écrie un responsable d’une association de parents d’élèves rencontré devant un lycée d’Alger. Une dame, mère de trois lycéens, se dit, elle aussi, préoccupée par le fait que les enfants soient pris en otage par, d’une part les grévistes, et de la tutelle d’autre part. «Y’a-t-il un pilote dans l’avion ? Si Benghebrit n’arrive pas à gérer ce dossier qu’elle parte.
La moindre des choses est qu’elle dépose sa démission et rentrer chez elle», commente notre interlocutrice. Quant aux syndicalistes, «Benghebrit n’est pas la personne adéquate dans les pourparlers. Nous n’avons rien contre elle, mais nous constatons qu’elle a les pieds et les mains liés. Mme la ministre a prouvé son échec», relève un responsable syndical, et d’appeler à l’intervention d’une «plus haute autorité» afin de dénouer la crise.
«Nous ne voyons pas d’autre responsable que M. Abdelmalek Sellal, Premier ministre. Le ministère de l’Education nationale n’est plus apte à gérer le dossier», souligne-t-on à l’unisson dans les états majors des syndicats autonomes. Le syndicat du Cnapeste reproche au ministère de «ne pas respecter ses engagements convenus dans le cadre des précédents procès-verbaux, dont le dernier en date a été signé avec la fonction publique le 17 février 2014.
La Coordination syndicale du secteur de l’éducation (CSE) quant à elle se dit «prête» à suspendre le mouvement de débrayage. De son côté, la ministre de l’Education nationale, a déclaré «refuser le chantage» de certains syndicats qui veulent que tout soit réglé «tout de suite», et de proposer la révision du statut en tenant compte des lacunes qu’il renferme, mais en contrepartie de la signature d’une charte d’éthique professionnelle afin de protéger l’école publique algérienne.