Grève dans l’éducation : L’angoisse des parents
Des centaines de milliers d’élèves ont été contraints de quitter les classes, hier, au deuxième et dernier jour de la grève.
Le mouvement déclenché mardi à l’appel de la Coordination intersyndicale de l’éducation (CSE) a connu un suivi mitigé au niveau national. Les parents d’élèves sont les seuls à appréhender ces interruptions de cours. La non-application des procès-verbaux des accords conclus entre les parties syndicales et le ministère constitue le principal point de désaccord.
Dans un communiqué rendu public hier, l’Intersyndicale s’est félicitée de la mobilisation de l’ensemble des corps du secteur de l’éducation, rappelant que ce débrayage n’était qu’un avertissement à la tutelle. Le taux de suivi de la grève est « appréciable » au deuxième jour, affirme Sadek Dziri, président de l’Union nationale des professeurs de l’éducation et de la formation (UNPEF). « Les taux de suivi ont augmenté dans certaines wilayas », a-t-il estimé, soulignant que, « la coordination intersyndicale est prête à un dialogue sérieux avec la tutelle. » « Nous refusons la proposition faite par la ministre concernant la révision du statut particulier d’ici cinq ans. C’est une longue période », a-t-il estimé. Et d’ajouter, que « cela nécessite seulement une période qui peut aller de 6 mois à une année.
En plus, la tutelle n’a pas répondu favorablement aux revendications urgentes, notamment l’intégration des enseignants avec effet rétroactifs depuis 2012 », a explique Sadek Dziri. En matière de chiffres, la CSE a estimé que ce mouvement a été suivi à 63% à Alger ouest, 75% à Alger est, 67% à Tizi-Ouzou, 42% à Bouira, 62% à Oran, 71 % à Mostaganem, 60% à Constantine et 77.5% à Ouargla. Les appels à la raison lancés par la ministre de l’Education sont restés vains face à la détermination et au jusqu’au-boutisme des syndicats.
Khaled Ahmed, président de l’Union nationale des associations de parents d’élèves, dénonce le recours à la grève. « Nous sommes contre cette grève qui bafoue les droits des élèves et des parents d’élèves », a-t-il déclaré. Khaled Ahmed a, d’ailleurs, qualifié de « catastrophe » cette grève qui intervient, selon lui, dans un moment très sensible pour les élèves qui s’apprêtent à passer les compositions du deuxième trimestre. Pour le président de l’Union nationale des associations de parents d’élèves, la démarche des syndicats n’est pas « logique ».
« La ministre est ouverte au dialogue, pourquoi alors recourir à la grève ? », s’est-il interrogé. « Nous avons souhaité que l’année scolaire 2014/2015 soit consacrée à l’élève et au règlement d’autres problèmes dont souffrent nos enfants. Nous dénonçons également la surcharge des classes et la mauvaise formation des enseignants », a-t-il insisté.