Graves accusations de Saâdani à l’encontre de Belkhadem

La guerre fait rage entre les partisans de Amar Saâdani et les supporters de Abdelaziz Belkhadem. Du sit-in devant le siège du parti FLN aux polémiques et autres contestations au sein des appareils régionaux du parti à l’intérieur du pays, le bras de fer entre les deux clans vient de franchir un nouveau palier.
Ainsi, des accusations « simples » sur les ambitions démesurées de l’ancien secrétaire général du FLN, on vient aujourd’hui d’accuser directement Belkhadem de comploter contre « la stabilité du pays » et de saborder les projets du Président, comme la révision de la Constitution.
L’accusation ne vient pas de n’importe qui, mais bel et bien de Amar Saâdani qui, visiblement, est irrité de l’agitation quotidienne autour du siège du parti à Hydra, et des remous qui accompagnent les installations de nouvelles mouhafadhate issues du dernier découpage organique.
En effet, en réaction aux manifestations d’avant-hier, l’actuel patron du FLN accuse directement Belkhadem d’être l’instigateur de ce mouvement, allant jusqu’à lui imputer d’autres actions de protestation, comme le dernier mouvement des éléments de la police nationale, qui ont déferlé dans la capitale et dans d’autres chefs-lieux de wilayas.
Il affirma, dans un entretien express avec un journal électronique que « ceux qui souhaitent déstabiliser le FLN sont les mêmes qui ont poussé les policiers à manifester dans la rue et à monter à la présidence. Le complot est le même. Et l’objectif est identique.
Déstabiliser le pays, affaiblir ses institutions, donner l’impression que le pays vit dans l’anarchie, faire pression pour empêcher la révision de la Constitution. Pour atteindre cet objectif, ils ne reculent devant rien, allant même jusqu’à recruter des baltaguias comme ce fut le cas ce matin… Saâdani ne peut pas être plus clair, affirmant que depuis son éviction du parti et de la présidence, Belkhadem garde le silence, mais n’a jamais cessé de travailler pour récupérer le parti et s’en servir pour les présidentielles.
D’aussi graves accusations, touchant à la stabilité et à la sécurité nationale, devraient pousser l’ancien proche et conseiller spécial du président Bouteflika à réagir et à défendre son point de vue.
D’ailleurs, depuis le fameux communiqué de disgrâce, que l’APS avait balancé sur Belkhadem et la violente fin de mission, on attendait de connaître les raisons réelles et les vrais motifs qui ont conduit au lâchage de Belkhadem. De multiples explications ont été données, sans pour autant être les vraies motivations. C’est vrai que des mobiles politiques ont été avancés, comme les ambitions présidentielles de Belkhadem, quoique que cela ne constitue point un crime ; d’autres avaient suggéré une trahison « énigmatique » pour expliquer l’acharnement du communiqué de l’agence officielle.
Le concerné est resté impassible, ne montrant aucun signe, ni de désapprobation, ni de colère envers ses anciens alliés. Même le bureau politique du FLN s’est refusé à prendre des « sanctions organiques » contre Belkhadem, qui reste, en dépit de tout, un simple membre du comité central du parti. D’ailleurs, il ne fut jamais convoqué par la commission disciplinaire du parti, ni lui, ni d’autres cadres qui contestaient le « hold-up » d’El Aurassi opéré par Saâdani.
Question élémentaire : pourquoi le FLN de Saâdani n’actionne-t-il pas sa propre commission de discipline pour écarter politiquement et organiquement Belkhadem, du moment que les accusations de son SG sont aussi graves que des délits touchant à la sécurité de l’Etat et passibles même de plaintes par le parquet ? Déstabiliser le pays, affaiblir ses institutions, pour reprendre les propres accusations de Saâdani, sont-ce des délits moins graves ou dénués de fondement ?