Ghardaïa, un joyau touristique à l’agonie

Ghardaïa est une ville qui se dégrade. Constructions illicites, des commerces informels, du « trabendo » à la pelle, des chaussées dégradées, des trottoirs défoncés et occupés, des Dos d’Ane mal façonnés, des écuries plein la ville, des eaux usées à ciel ouvert, cohortes de mendiants subsahariens, telle est l’image qu’offre la capitale du M’zab en 2020.
A un moment où l’on s’occupe parfois à redorer le prestige du centre-ville du chef-lieu de la Wilaya de Ghardaïa, le mal vivre ronge les citoyens des quartiers périphériques de la ville .
La situation dans ces quartiers est une malheureuse illustration. Les rares touristes qui aimeront visiter Ghardaïa auront la surprise d’apprécier les difficultés de la vie des citoyens. L’Etat des lieux nous montre à quel point la vie est difficile pour cette population.
En raison de l’insouciance totale des autorités locales, les habitants de la ville du M’zab constatent à quel point leur cité à beaucoup perdu de sa propreté, de sa beauté et de son cadre de vie.
Pour eux, le manque de structures chargées de l’environnement et du nettoyage de la ville est la principale cause de la salubrité qui caractérise Ghardaïa.
De la haute ville à la palmeraie, en passant par le centre-ville et les quartiers adjacents, rares sont les endroits où il n’y a pas de fuite d’eau, d’amas d’ordures ou des mouches qui vous frôlent le visage. C’est à croire qu’à Ghardaïa, depuis quelques années durant, un ramassage correct des ordures ménagères fait défaut.
Et, pour se rendre compte de cette situation alarmante, il suffit de faire un tour du côté de la place andalouse, de la rue cheikh El-Haoués, ou du grand quartier Belghanem, pour constater ce que laissent derrière eux les tous types de commerçants qui étalent quotidiennement et furtivement leurs marchandises en dépit des interdictions dans quelques endroits. La plupart, si ce n’est pas la totalité, des vide-ordures ou espaces prévus à cet effet sont constamment jonchés de quantités énormes de déchets. Des fuites d’eau, des égouts qui débordent sont à l’origine de constitution de mares d’eau stagnantes à ciel ouvert qui se forment dans certains quartiers (à titre d’exemple, voir en dessous du pont Addaoud.
A cet paysage s’ajoute, l’indifférence totale de certains citoyens notamment les commerçants qui , par inconscience ou par ignorance, ne se soucient guère des règles élémentaires d’hygiène surtout lorsqu’il s’agit de la vente de produits alimentaires.
A titre d’exemple le pain, qui a déserté les boulangeries pour être exposé du matin au soir à l’air libre sur les trottoirs à la merci des gaz d’échappement, des crachats et des poussières, est vendu dans des conditions d’hygiène déplorables.
Il en est de même pour les dizaines d’écuries installées çà et là, à travers la ville, où des commerçants ambulants à la sauvette, vendeurs de toutes sortes de marchandises : Miel, friperies, vaisselles, produits détergent. » C’est un paysage désolant auquel nous sommes exposés tous les jours », dira cheikh Bakir, un septuagénaire du quartier de Belghanem.
« La ville qui était un joyaux touristique s’est clochardisée à cause d’un absence avéré d’un management des villes une compétence qui fait défaut du simple élu jusqu’au wali », a affirmé Ahmed, 46 ans, architecte dans le centre-ville.
Face à cette navrante situation qui ne laisse aucun citoyen indiffèrent, se pose la question suivante : Où sont et que font les autorités locales ? Pourtant, des actions de mises en ordre où des opérations de nettoyages ne nécessitant pas : ni de gros moyens, ni beaucoup de temps, si ce n’est, juste un peu de bonne volonté et de civisme, peuvent être menées par tout un chacun.
Concernant les Eaux usées, une problématique endurante héritée par les citoyens Ghardaouis, c’est la fin des travaux de l’Ovoïde qui tardent à venir et qui permet enfin d’absorber ces marres d’eau qui surgissent çà et là, à travers la ville à cause de la remontée des Eaux dans certains endroits.
Quant à l’Hygiène, afin d’atténuer la grogne et les souffrances des habitants, il appartiendrait normalement aux concernés des services d’Hygiène de la Wilaya de Ghardaïa de procéder à des contrôles des commerçants défaillants et que des mises en demeures soient prises à l’encontre des commerçants récidivistes quitte à prévoir même des sanctions et des mesures de fermeture.
« Durant toute ma carrière dans la wilaya je n’ai jamais vu un wali présenter un plan de gestion de la ville. Il contente d’attendre les instructions d’Alger », a affirmé Mohamed, un administrateur retraité de la wilaya.
Cependant pour beaucoup, il est nécessaire d’engager une campagne de sensibilisation et de restriction s’avère nécessaire envers certains commerçants et à travers l’ensemble de la population. Il en est de même pour une opération de dessablement et une éminente désinfection et désinsectisation de la ville, particulièrement en ces moments de cette pandémie du Coronavirus.
Au vu de la situation actuelle que vit la ville de Ghardaïa et la mal-vie de ses citoyens, la responsabilité incombe en premier lieu aux différents services techniques et responsables qui, par incompétence ou indifférence, ont laissé la ville dépérir et devenir une sorte de ‘’ville dépotoir’’.
Aujourd’hui, plus que jamais, la Ville du M’Zab, de par son ‘’joyau standing architectural’’, son évolution démographique et économique, nécessite une sérieuse mobilisation d’abord, des pouvoirs publics, de l’actuel équipe communale et ensuite celle des citoyens.
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