Face aux menaces sanitaires : La technologie à la rescousse de la vaccination

Le recours aux nouvelles technologies permet le développement rapide des vaccins contre les virus émergents qui représentent une véritable menace pour la santé mondiale. C’est ce qu’a déclaré, le Professeur Réda Djidjik, immunologue et doyen de la faculté de médecine.

Intervenant à l’occasion d’une journée d’information et de débats autour de la thématique «la vaccination : un enjeu de santé publique », organisé par l’Institut National de Santé Publique (INSP) d’Alger, le Pr Djidjik a affirmé que « c’est seulement grâce à ces nouvelles technologies qu’on a réussi a développé rapidement le vaccin contre le Covid-19 ».

Il a aussi expliqué que l’évolution rapide des technologies thérapeutiques a révolutionné la lutte contre les nouvelles menaces virales, créant des opportunités cruciales pour le développement de vaccins.

Ces avancées technologiques ont permis une réponse rapide aux défis sanitaires mondiaux, marquant un tournant dans l’histoire de la vaccination, a-t-il souligné.

Ainsi, la pandémie de Covid-19 a illustré la capacité de ces nouvelles technologies à produire des vaccins efficaces en un temps record, a souligné l’immunologue. Deux grandes innovations émergent de ce progrès, en l’occurrence les vaccins à ARN messager et les vaccins vecteurs.

L’immunologue tient à rappeler que l’objectif essentiel de la vaccination reste l’instauration d’une immunité protectrice. Bien que dans certains cas, une immunité totale ne puisse pas être atteinte, les vaccins réduisent significativement les formes graves des maladies, comme observé avec la vaccination contre la Covid-19.

La protection individuelle s’étend également à une protection collective, soit l’immunité collective ou ce qui était auparavant immunité de groupe. De ce fait, atteindre cette immunité collective implique la vaccination d’un maximum de personnes. Il explique que contrairement aux infections naturelles, la vaccination offre un contrôle plus précis sur la réponse immunitaire, minimisant les risques de formes sévères de la maladie.

Pr Djidjik a relevé que « sur le plan immunologique, la qualité, l’intensité et la durée de la réponse immunitaire sont cruciales ». En ajoutant que la mémoire immunologique, bien que variable selon les vaccins, demeure un sujet de questionnement, notamment dans le contexte de la Covid-19.

Il convient de noter, que les vaccins à ARN messager sont actuellement l’un des développements les plus avancés en matière de vaccins. Dans les faits, les vaccins traditionnels nécessitent souvent des années de développement et de tests, mais les vaccins à ARN messager peuvent être développés en quelques semaines en utilisant des techniques de laboratoire standard. Cela signifie qu’ils peuvent être produits en masse plus rapidement en cas d’urgence sanitaire, comme cela a été le cas dans le cas de la pandémie de Covid-19.

En outre, selon les récentes études les vaccins à ARN messager sont très précis. Contrairement aux vaccins traditionnels qui contiennent souvent des gènes entiers du virus ou de la bactérie qui causent la maladie, alors que les vaccins à ARN messager ne contiennent que les instructions pour une seule protéine. Cela signifie qu’ils sont moins susceptibles de provoquer des réactions indésirables ou des effets secondaires graves.

De plus, Alors que les premiers vaccins de ce type ont été développés pour lutter contre le Covid-19, il a été prouvé que la technologie à ARN messager peut être utilisée pour lutter contre une variété d’autres maladies

Concernant les vaccins à vecteur, également appelés vaccins à vecteur viral, ce sont des types de vaccins qui utilisent un autre virus pour délivrer une partie du virus ou de la bactérie cible. Le vecteur viral est généralement modifié de sorte qu’il ne soit plus nocif pour l’organisme, mais qu’il puisse encore délivrer la partie du virus cible sans provoquer de maladie.

Les vaccins à vecteur ont plusieurs avantages par rapport aux vaccins traditionnels. Ils peuvent stimuler une réponse immunitaire plus forte et plus diversifiée, car ils sont capables de délivrer plusieurs parties du virus cible.

De plus, ils ont la capacité de délivrer la partie du virus cible directement dans les cellules, ce qui augmente l’efficacité du vaccin. Les vaccins à vecteur ont également été étudiés pour une utilisation dans la lutte contre le cancer.

Plus précisément les vecteurs viraux peuvent être utilisés pour délivrer des thérapies géniques, où le matériel génétique est introduit dans les cellules pour traiter les cancers. Ces vaccins ont également la possibilité de stimuler les cellules immunitaires pour qu’elles ciblent les cellules cancéreuses.

Il convient de noter que de nouveaux vaccins continuent d’être développés et introduits dans le monde entier afin de protéger contre de nombreuses maladies potentiellement mortelles. Ainsi les vaccins jouent un rôle essentiel pour prévenir des maladies qui étaient auparavant incurables ou qui étaient responsables d’un grand nombre de décès.

Des maladies graves telles que la variole et la polio ont été éradiquées grâce à l’utilisation de vaccins. Ils sont aussi efficaces dans la prévention de maladies telles que la rougeole, la tuberculose et la diphtérie qui peuvent entraîner des complications graves telles que des pneumonies ou des méningites graves.

Les vaccins présentent également une valeur économique considérable. En prévenant les maladies infectieuses, les vaccins peuvent aider à éviter les coûts de soins médicaux coûteux pour les patients, les familles et les systèmes de santé.