Education : La cinquième sous la loupe des inspecteurs – Le Jeune Indépendant
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Nationale

Education : La cinquième sous la loupe des inspecteurs

Education : La cinquième sous la loupe des inspecteurs

L’évaluation des acquis pour plus de 920 000 élèves de 5e année du cycle primaire (2022-2023), une première dans l’histoire de l’école algérienne suite à la suppression de l’examen de fin de cycle primaire, prendra fin le 25 du mois en cours. Cette évaluation est considérée par les responsables du secteur comme un élément essentiel afin d’améliorer le niveau d’apprentissage et cerner les lacunes de chaque élève pour y remédier. Or, certains soulèvent quelques préoccupations. La controverse au sujet de cet examen alternatif illustre nombre de problématiques dont souffre l’enseignement primaire.

Les inspecteurs de l’enseignement primaire ont essayé, à travers une étude réalisée récemment, de cerner les avantages et les inconvénients de l’examen d’évaluation de l’enseignement primaire dans sa première session, tout en appelant les responsables du ministère de l’Education nationale à y apporter des améliorations pour atteindre les objectifs souhaités d’un enseignement avec des compétences loin de tout « cumul » et « improvisation ».

Selon cette même étude, les inspecteurs ont affirmé que l’examen alternatif à la 5e a produit de nouvelles pratiques d’évaluation, qui reposent essentiellement sur l’évaluation qualitative et intègrent une dimension « thérapeutique » pour les élèves. Cette évaluation contribuera, par ailleurs, à augmenter la charge sur les enseignants qui devront accomplir plusieurs tâches en même temps, à savoir « la préparation de l’examen, la surveillance, la correction et la saisie des informations ».

Les inspecteurs ont prévenu que le maintien de la formule actuelle d’organisation de cette évaluation entraînera inévitablement une réticence des enseignants à enseigner les élèves de la 5e année, et ce en raison de « l’absence de motivation ».

Ils ont suggéré au ministère de tutelle l’importance de créer une « prime d’examen » qui sera déboursée au profit des enseignants et des inspecteurs, tout en appelant à généraliser les évaluations pour tous les niveaux, en les unifiant pour les futurs élèves de la 5e année, et ce dans le but d’élever le niveau.

A travers cette étude, les inspecteurs du primaire ont énuméré nombre d’avantages concernant l’examen d’évaluation des acquis de l’enseignement primaire qui, selon eux, apporte des solutions « pédagogiques » aux faiblesses des élèves.

Parmi les points positifs de l’évaluation, les inspecteurs estiment que le plus important est que ce nouveau mode d’évaluation vise à mesurer toutes les compétences de l’élève. La même étude a indiqué que le « nouvel examen » a également montré de nouvelles pratiques d’évaluation qui dépendent principalement d’une évaluation qualitative plutôt que quantitative, pour soutenir l’effort d’apprentissage.

Avec le carnet pédagogique et la fiche d’évaluation de l’élève qui seront remis au collège mais aussi à l’élève, le futur enseignant sera informé de ses lacunes et sera ainsi en mesure de les prendre en charge ; ce que l’ancien système ne permettait pas. Le but est donc d’éliminer le fossé qu’il y a entre les deux paliers et de préparer l’élève à une meilleure adaptation au cycle moyen.

L’évaluation des acquis contribue principalement à la collecte régulière d’informations sur le niveau de maîtrise des compétences globales de l’élève et à la prise de conscience que l’évaluation en classe n’est pas une fin en soi mais plutôt un encouragement pour l’apprentissage. Elle aide également les enseignants à la réalisation des tests d’évaluation et à leur correction.

Programme chargé et manque de moyens

Dans cette même étude, les inspecteurs ont énuméré nombre de points négatifs ainsi que les lacunes de ce nouveau test d’évaluation qui doivent être améliorés. Il s’agit principalement du manque de mise en évidence des compétences réelles de l’élève. Le facteur temps a été également abordé, car les inspecteurs considèrent que l’évaluation se fait sur une longue durée, tant en termes de délais que de contenu.

Cette même étude a mis en avant le problème du manque de moyens matériels dans les écoles primaires et leur indisponibilité dans d’autres, tels que l’imprimante, le papier et l’encre. Les enseignants feront face à une grande pression par rapport à la charge du programme d’une part, et l’obligation de le finir dans les délais, d’autre part. Pour les inspecteurs, cette évaluation a divisé les parents.

Les inspecteurs du primaire ne se sont pas contentés d’énumérer les avantages et inconvénients de l’évaluation des acquis de l’enseignement primaire, ils ont également proposé des suggestions afin de bien contrôler cet examen. L’étude propose que l’examen soit limité à 5 matières de base pour évaluer les acquis des élèves à l’avenir, et peut aller jusqu’à inclure deux autres (religion et histoire) au maximum, de sorte que le nombre de matières examinées soit nettement inférieur aux 12 prévues initialement, étant donné que l’inscription de toutes les matières à l’évaluation est jugée difficile pour l’enseignant, que ce soit en termes de préparation ou de correction.

Les inspecteurs ont fait appel à la tutelle pour l’instauration d’une « prime de la 5e », qui serait versée au profit des enseignants, des inspecteurs et de tous les acteurs impliqués dans cette évaluation, étant donné que sa réalisation demande de gros efforts, de la préparation jusqu’à la correction.

L’étude propose la généralisation de cette évaluation à tous les niveaux du cycle primaire, car elle donnera aux enseignants une opportunité de diagnostic, de suivi et d’amélioration, à condition que ce soit dans les matières de base uniquement. Toutefois, cette étude considère que le fait de changer la culture d’évaluation, notamment en termes de contrôle de la compétence finale, revêt une grande importance.

En conclusion, l’étude a réitéré la disposition des enseignants, en collaboration avec les inspecteurs, à faire avancer ce système, mais « avec sagesse, progressisme, loin de l’accumulation et de l’improvisation », insistant sur l’importance de leur implication dans la prise de décision.

L’évaluation des acquis du cycle primaire s’inscrit, faut-il le rappeler, dans le cadre de la mise en œuvre du plan d’action du gouvernement relatif à la révision du système d’évaluation national. De l’avis du ministre Belabed, cette évaluation n’est pas stressante pour l’élève car les cours auront lieu normalement et le volume horaire des évaluations de toutes les matières ne dépasse guère 13 heures sur 112 heures de cours, soit 11 % seulement. « L’évaluation des acquis, obligatoire pour tout élève de 5e année primaire, revêt une importance pédagogique car elle permet de donner plus de chances aux élèves d’achever leur parcours scolaire et de réduire le taux de redoublement en 1re année du cycle moyen », a expliqué le ministre.

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