Décès du Wali d’Annaba : Le parquet devrait-il s’autosaisir ?

Des partis politiques se sont emparés de la mort du wali d’Annaba pour exiger une commission d’enquête afin d’élucider les circonstances de son décès. Le PT, Jil Jadid, le MSP, le FJD et le RCD ont tous demandé aux autorités d’ouvrir une enquête pour éclaircir les événements ayant précédé le malaise cardiaque du wali.
Le leader de Jil Jadid, le premier à évoquer ce drame, a appelé le Département du renseignement et de la sécurité (DRS) à ouvrir une enquête sur les circonstances de la mort de ce commis de l’Etat. Car le chef de Jil Djadid est convaincu que le wali d’Annaba n’est pas mort d’une mort naturelle. Selon lui, il a subi des pressions de la part de « la mafia locale du foncier ainsi que de hauts responsables civils et militaires » .
Tout en lui rendant un hommage appuyé, Soufiane Djilali a ajouté que « le défunt était un commis de l’Etat honnête, il a barré la route à la mafia du foncier » . Pour lui, l’AVC dont Mohamed Mounib Sandid est mort n’est que la conséquence des pressions exercées sur lui par la mafia locale du mobilier et du foncier. « Nous demandons une commission d’enquête pour faire toute la lumière sur les circonstances de la mort du wali d’Annaba.
Et c’est au vice-ministre de la Défense, Gaïd Salah, de mener cette enquête » , dit-il. Le patron de Jil Jadid voudront que cette enquête ne soit pas limitée à Annaba, car il est persuadé que les walis d’Alger, d’Oran et de Constantine sont soumis aux mêmes pressions par la mafia « qui est arrivée maintenant dans les centres de décision politique du pays » . Soufiane Djilali parle de « désastre national » au sujet de la gestion du foncier.
« Des lots de terrains, des espaces publics sont distribués d’une manière illégale à des promoteurs hors la loi » , dénoncera-t-il en insistant pour dire que « la mort du wali d’Annaba ne doit pas rester impunie » .
De son côté, le RCD estime que la « justice ne peut rester plus longtemps silencieuse » . « Des informations qui demandent à être confirmées font état de conditions suspectes qui seraient à l’origine du décès du wali d’Annaba, après son évacuation dans un hôpital parisien » , écrit le parti dans un communiqué publié hier lundi.
Le RCD interpelle les pouvoirs publics qui « ne doivent pas laisser la rumeur s’amplifier au risque d’alimenter une guerre des clans attisée par la fonte de la rente » .
C’est à la justice, selon le parti, de « se saisir d’un dossier qui concerne un drame humain et, probablement une fois de plus, un dysfonctionnement institutionnel » . Certaines rumeurs font, en effet, état d’une altercation verbale tendue qu’aurait eu le wali avec le fils d’un haut responsable et qu’il aurait été giflé devant de nombreux témoins présents sur place.
Le besoin d’ouvrir une enquête judiciaire pour comprendre ce qui s’est réellement passé est de l’avis de tous une affaire de salubrité publique. Pour l’instant, ni le gouvernement ni sa famille n’ont souhaité l’ouverture d’une enquête judicaire.
Mais au vu des informations qui circulent, il serait judicieux que le parquet s’autosaisisse de cette affaire pour déposer une plainte contre X.
Car si réellement des témoins ont assisté à la scène qui fut fatale au wali, ces personnes sont susceptibles de confirmer la fameuse rencontre et au parquet d’ouvrir une enquête contre tel.
Ces menaces et pressions seraient à l’origine de l’accident vasculaire cérébral qui a été fatal au wali. La mort suspecte de ce haut commis de l’Etat pose la question lancinante de la fragilité de ces hommes, confrontés à de terribles pressions psychologiques venant de personnes croyant avoir l’impunité totale dans un pays qui a besoin, plus que tout et particulièrement en ce moment, d’une justice pour tous et non d’une justice à géométrie variable.
De son côté l’avocat Boudjemaâ Guechir juge que le procureur de la République est à même de s’autosaisir en engageant une action publique dés lors qu’il y a des doutes sur la mort. Sauf que, prévient-il, les procureurs sont sous la coupe du ministère de la Justice.
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