Décapitation d’Hervé Gourdel : Les Algériens sous le choc
Choc et consternation à la suite de l’exécution, hier, du ressortissant français Hervé Gourdel, enlevé dimanche dernier par un groupe armé se proclamant affilié à l’organisation terroriste Daech. Bien qu’il y avait peu d’espoir que l’Armée nationale, qui a déclenché une vaste opération de recherche le retrouve ou du moins contraigne ses ravisseurs à repousser l’ultimatum, des rumeurs avaient circulé hier matin sur une possible libération.
L’exécution du guide français d’une manière aussi affreuse a jeté l’effroi parmi les Algériens. Elle a ravivé les souvenirs des années sombres du terrorisme vécues durant la décennie 90.
« C’est un crime qui rappelle affreusement la décennie noire durant laquelle des citoyens innocents étaeint kidnappés et décapités et dont les têtes étaient jetées sur les routes », a affirmé Mohamed Ziad, un avocat à la retraite, sur Facebook, avec une photo de la victime. « Je suis sous le choc. Je croyais qu’on ne revivra plus ce genre de choses en Algérie », a déploré Faiza Hamoutene, étudiante en théologie à l’université du Caroubier.
« Ce crime ternit l’image de l’Islam déjà malmené par ce qui se passe en Syrie », a-t-elle dit. « L’islam n’ordonne jamais de faire subir un châtiment à un innocent, y compris les coupables ou les prisonniers de guerre », a-t-elle ajouté.
Pour Nadia B, vétérinaire, la nouvelle de l’exécution a révélé « la nécessité de prendre le menace terroriste incarnée par l’EI (Daech) au sérieux, en dépit du discours rassurant des autorités ». Pour elle, ce sont les étrangers établis en Algérie qui sont désormais visés,
notamment ceux des pays qui ont participé au sein de la coalition internationale aux frappes contre Daech en Syrie et en Irak. Sur Twitter, c’est l’ébullition.
Ahmed Mizab, expert dans les questions de sécurité, estime que cette exécution révéle la nature de ce nouveau groupe qui a décidé de faire signer ses actions de la même manière que l’organisation mère en Irak et en Syrie. Beaucoup d’abonnés du réseau ont demandé que les photos ou la vidéo de l’exécution ne soient pas publiées par respect à la victime et à sa famille. Youtube a retiré la vidéo quelques instants après sa publication mais des copies ont pu être téléchargées par des internautes.