Danger : la filière djihadiste
Les gendarmes de la Section de recherches ont réussi, avant-hier, à démanteler une cellule dormante composée de douze « informateurs » au profit des terroristes, et ce suite à des perquisitions dans des domiciles.
Deux femmes figurent parmi le réseau. Selon une source proche de la Gendarmerie nationale, le démantèlement de cette importante cellule terroriste a été réalisé sur la base d’informations judicieuses qui, par la suite, ont permis d’identifier les 12 personnes après plusieurs mois d’enquête.
La même source indique qu’en vertu d’une autorisation d’extension de compétence, les gendarmes de la section de recherches de Tlemcen ont interpellé un premier informateur âgé de 33 ans, employé comme agent de sécurité à l’Algérienne des eaux. Son interrogatoire a permis d’avoir le nom d’une complice. Il s’agit d’une étudiante âgée de 33 ans.
Interrogée à son tour, cette dernière a dévoilé les noms d’autres acolytes de la cellule dormante, chargés de récolter des renseignements sur les forces de sécurité et, surtout, de recruter de jeunes djihadistes pour les envoyer, par la suite, en Syrie afin de combattre avec l’Etat Islamique (EI). Grâce aux renseignements fournis par la jeune étudiante, les gendarmes ont réussi à interpeller, le lendemain, un troisième informateur.
Il s’agit d’un jeune âgé de 29 ans, sans emploi. Ce dernier était chargé de porter aide et assistance aux groupes terroristes, tandis que son acolyte, âgé de 24 ans, demeure activement recherché. Poursuivant les investigations, les gendarmes ont interpellé d’autres mis en cause dans plusieurs localités de la ville de Tlemcen.
C’est grâce à ces interpellations que les gendarmes de Remchi ont pu récolter d’importantes informations sur l’activité des terroristes dans la région de l’Ouest. Aussi, le démantèlement de cette cellule terroriste a permis d’avorter un grand plan de recrutement de jeunes Algériens qui devaient rejoindre les rangs de l’Etat Islamique en Syrie et en Irak.
Les investigations ont démontré également que cette cellule dormante avait des liens avec des terroristes marocains activant au Maroc. C’est par les réseaux sociaux que les informateurs algériens et les terroristes marocains échangeaient des messages codés, dont le seul but était le recrutement de nouveaux djihadistes algériens au profit de Daech.
Egalement, la mission des 12 informateurs était de soutenir financièrement les terroristes en activité à l’ouest du pays, et aussi de collecter des informations sur le dispositif sécuritaire mis en place par les forces de sécurité au niveau des frontières algéro-marocaines, cela pour permettre aux terroristes tout comme aux trafiquants de drogue d’éviter de tomber sur les patrouilles et les postes avancés et de contrôle des gardes-frontières (GGF).
Les gendarmes de la section de recherches de Tlemcen ont présenté hier devant le procureur de la République près le tribunal de Remchi puis devant le juge d’instruction près du même tribunal les dix accusés, dont les deux femmes, pour aide et assistance aux groupes terroristes et apologie du terrorisme.