Consensus politique : le FFS explique sa démarche
Le membre de l’instance présidentielle, Mohand Amokrane Chérif, qui préside la structure créée il y a une année, a présenté à la session ordinaire du parti les modèles de consensus politiques mis en œuvre dans des pays confrontés à des crises politiques.
« Quelle leçon pour l’Algérie ? » C’est la finalité même de cette présentation pour le FFS qui, fort de son expérience d’un demi siècle d’action politique dans l’opposition, a conclu au terme de cette session « à la nécessité de réunir les meilleures conditions pour la tenue de la conférence nationale du consensus et d’adopter un mode opératoire inclusif, participatif et transparent pour l’organisation de cette conférence ».
A la lumière de ces modèles ramenés à la situation politique algérienne, quelles sont les conditions de leur mise en œuvre pour aboutir à « un changement démocratique du système de gouvernance politique, économique, social, culturel et environnemental ». En premier lieu, il faut la volonté politique, car le FFS souligne dans son communiqué qu’ « aucun processus de dialogue entre le pouvoir, l’opposition et la société civile n’a pu aboutir à un consensus national sans la volonté politique des régimes en place ».
Condition nécessaire mais pas suffisante, ce dialogue politique doit s’inscrire dans un cadre qui doit être « inclusif », c’est-à-dire impliquant tous les acteurs (pouvoir, opposition, société civile avec un même statut, « transparent » et « sans préalables « . Afin de garantir un potentiel de réussite le FFS propose que l’organisation de la conférence de consensus national soit l’œuvre commune de toutes les parties prenantes.
En sa qualité d’organisateur de la conférence, le FFS entend circonscrire son rôle dans celui de simple facilitateur réduit à des servitudes techniques telles « consulter les acteurs politiques et ceux de la société civile pour convenir notamment des objectifs et du programme de cette conférence, pendant la conférence, modérer les débats après la conférence, assurer le suivi des recommandations ». Le FFS, mesurant toute la difficulté, avertit que pour arriver au consensus « il n’y a pas de chemins différents, ni de formules miraculeuses. Les différents acteurs disposés au consensus devront se préparer à céder, à renoncer à l’obtention du cent pour cent de leurs positions respectives, en cherchant un accord à minima possible. Dans le cas contraire, l’entente sera difficilement réalisable.
Ceux qui arrivent à la table de négociations en exigeant le tout ou rien ont peu de chance de parvenir à leurs fins ». Autre leçon déduite des expériences internationales la progression par étapes « qui veut d’emblée le tout, risque de ne rien obtenir. C’est le cas le plus souvent, avertit le FFS qui précise aussi que le consensus, dans le cas de son aboutissement « ne signifie pas unanimisme « et ne signifie pas aussi que les parties concernées abandonneraient leur autonomie ».
Mais, encore le FFS estime que sa conférence pour le consensus « ne se substitue pas et ne constitue en aucun cas une démarche similaire aux autres initiatives ». Allusion bien sûr à la conférence de la CNTLD, qualifiée dans le précédent communiqué de démarche « précipitée ». Enfin, tout en considérant sa conférence comme un cadre approprié pour l’accouchement du consensus national, le FFS admet toutefois que sa mise en œuvre sera difficile.