Bouzred répond aux députés sur le PLF 2026 : Les indicateurs de l’économie algérienne au vert
Les indicateurs de l’économie algérienne sont positifs, caractérisés par les taux de croissance appréciables, le maintien des équilibres extérieurs avec recul de l’inflation confirment la justesse de l’orientation adoptée par le pays, a affirmé le ministre des Finances, Abdelkrim Bouzred, précisant que le déficit budgétaire sera financé par la dette intérieure sans incidence sur les prix et l’inflation.
En réponses aux questions des députés formulées dans le cadre du débat sur le projet de loi de finances (PLF) 2026, le ministre a mis en avant les progrès réalisés par l’économie algérienne, affirmant que les efforts se poursuivent en vue d’accélérer la numérisation ainsi que les réformes financières, fiscales et budgétaires.
Lors d’une séance plénière, qui a pris fin dans la soirée de mardi à l’Assemblée populaire nationale , présidée par Brahim Boughali, président de l’Assemblée, en présence de membres du gouvernement, consacrée aux réponses aux questions et préoccupations des députés, Bouzred a indiqué que les résultats enregistrés au cours des dernières années témoignent de la transformation que connaît l’économie nationale, laquelle est «réellement» sortie de la logique rentière pour s’orienter vers une véritable diversification des recettes. Cette orientation constituait la base sur laquelle repose le budget de l’année prochaine, dans le cadre d’une politique financière visant à renforcer la croissance et à améliorer la gestion des ressources publiques, a indiqué le ministre.
Parachever le processus de numérisation
Le ministre a, à ce titre, rappelé que les politiques économiques et financières adoptées avaient permis de préserver les équilibres extérieurs, affirmant que l’économie algérienne avance dans «la bonne direction». En parallèle, les efforts ont été intensifiés au niveau des différentes administrations pour parachever, dans les plus brefs délais, l’opération de numérisation en vue de mettre en place une base de données unifiée facilitant les différentes transactions et contribuant au renforcement du processus de réformes en cours.
Selon le ministre, l’opération de numérisation dans le secteur des finances enregistre un progrès «satisfaisant», vu que le ministère des Finances dispose désormais d’une base de données comportant les biens des citoyens et des entreprises et que des conventions de coopération ont été signées avec d’autres organismes pour un échange d’informations.
Il a dans ce sens fait savoir que les citoyens pourront, début 2026, accéder à distance aux documents administratifs relatifs à leurs biens, un pas qui constitue, a-t-il dit, «un saut qualitatif» vers une administration numérique moderne. Il sera également procédé, au cours du premier semestre 2026, à la mise en service du livret foncier électronique, a ajouté Bouzred, signalant le lancement d’ici la fin de l’année en cours, d’un système numérique intégré de l’administration fiscale, comprenant l’ensemble des dossiers des commerçants et des opérateurs économiques. Ce dernier garantira davantage de transparence et «empêchera toute manipulation des dossiers ou des droits de l’Etat et des citoyens», a-t-il assuré.
Transformation radical de la gestion du budget
Le premier argentier du pays a en outre affirmé que la gestion du budget connaîtra, dès le début de l’année prochaine, une transformation radicale, consistant en un recours total aux transactions électroniques, ce qui facilitera le paiement des salaires, la collecte des statistiques et le suivi des opérations financières, la numérisation devant s’étendre, ultérieurement, à la Trésorerie publique.
La numérisation des opérations d’exécution budgétaire permettra l’amélioration de la gestion des liquidités, notamment en ce qui concerne les créances des entreprises et les opérations d’investissement. Grâce au système de suivi électronique, le Trésor pourra identifier les entités n’ayant pas utilisé les fonds qui leur ont été alloués, permettant ainsi une meilleure maîtrise des dépenses et une utilisation plus efficiente des dépenses publiques.
Evoquant le dossier des subventions aux produits de large consommation, Bouzred a souligné que «l’accélération de la numérisation, en vue de la création d’une base de données exhaustive contenant toutes les informations sur les citoyens, permettra l’application d’un système d’aide directe aux citoyens dans le besoin».
La dette intérieure pour financer le déficit
Le ministère des Finances œuvre également à la révision et à la simplification des procédures relatives aux marchés publics dans le cadre de la nouvelle loi sur les marchés publics de 2023, a ajouté le ministre, précisant que le décret exécutif de cette loi n’a pas encore été publié en raison de l’introduction d’amendements visant à simplifier les procédures.
Les amendements permettront de tenir compte des spécificités des régions du sud, a affirmé le ministre, ajoutant que le ministère «aspire à mettre en place un système consacré aux marchés publics dans le sud».
Il a souligné que «les amendements garantiront l’efficacité de l’exécution des projets et leur suivi sur le terrain». S’agissant du déficit budgétaire, le ministre a fait savoir que «le déficit sera financé par la dette intérieure sans incidence sur les prix et les taux d’inflation». Le niveau actuel de la dette intérieure est estimé à près de 18 000 milliards dinars, dont 8 000 milliards destinés à couvrir le déficit budgétaire et 6 000 milliards de dette non conventionnelle pour l’année 2017, et 3500 milliards dinars représentant les crédits destinés aux entreprises publiques, notamment Sonelgaz pour financer les projets de production de l’électricité et les stations de dessalement, précise Bouzred.